À Annecy, l'association Yambi permet à des réfugiés de découvrir les sports alpins

L'équipe de Yambi permet à des réfugiés de pratiquer des sports dans la région d'Annecy. ©Radio France - Margaux Queffélec
L'équipe de Yambi permet à des réfugiés de pratiquer des sports dans la région d'Annecy. ©Radio France - Margaux Queffélec
L'équipe de Yambi permet à des réfugiés de pratiquer des sports dans la région d'Annecy. ©Radio France - Margaux Queffélec
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L'association Yambi permet à de jeunes réfugiés de pratiquer des sports alpins pour qu'ils bénéficient des bienfaits du sport mais aussi qu'ils puissent se faire des amis et s'intégrer dans une région où beaucoup pratiquent ces sports.

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Encouragée par une bénévole, Theresa grimpe pour la première fois sur un mur d'escalade. Cette Angolaise de 20 ans fait partie des bénéficiaires de l'association Yambi, qui permet à de jeunes réfugiés de pouvoir pratiquer de nombreux sports de plein air. "J'ai un peu peur de tomber mais ça fait du bien parce que ça enlève tout le stress. Quand tu es là-haut, tu peux tout oublier", confie la jeune fille, qui a quitté l'Angola pour fuir un mariage forcé.

L'ambition de l'association Yambi est justement de permettre à ces réfugiés de bénéficier des bienfaits physique et mentaux du sport. "Je sais à quel point la pratique du sport me fait du bien. Pouvoir partager les activités en montagnes à ceux qui n'en ont pas la capacité c'est hyper important pour moi", explique Diane, 25 ans, coordinatrice de projet. L'objectif est aussi de leur permettre de se faire des amis et de s'intégrer dans une région où on pratique beaucoup le sport alpin. Pour Jolan, 29 ans, bénévole depuis plus de 2 ans, cette culture de l'entraide est ancrée dans l'histoire de la région. "Le peuplement des vallées et des montagnes est une histoire de refuge et d'exil", expose cet accompagnateur en montagne à Chamonix. "C'étaient des lieux de passage inhospitaliers où des gens se sont finalement installés car ils étaient protégés du reste. La montagne est un territoire de refuge et j'aimerais que ça le redevienne et qu'on ne l'oublie pas".

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"On aimerait une Europe encore plus solidaire"

Cette région est aussi frontalière avec l'Italie. Jolan ira voter aux élections européennes car il souhaite que les politiques migratoires soient plus coordonnées entre les pays membres. Diane, quant à elle, n'a jamais été "autant intéressée par les élections européennes" que cette année. "On aimerait une Europe encore plus solidaire et quand on voit la volonté de certains de fermer les frontières et la montée des extrêmes un peu partout, on a encore plus envie de changer les choses", explique-t-elle.

Quatre ans après sa création**, une trentaine de bénévoles accompagnent 150 à 180 jeunes réfugi**és et son nombre de bénéficiaires ne fait qu'augmenter grâce au bouche-à-oreille. Les nombreuses activités que proposent Yambi sont financées par des sponsors, principalement dans le secteur du sport. Certains des jeunes accompagnés par l’association ont même réussi l'exploit de gravir le Mont-Blanc. "C'était une belle aventure pour nous, trois réfugiés et trois Français, de réussir cette ascension. C'était mon rêve et on a réussi", se souvient l'un des participants. Cet Afghan de 26 ans, qui a quitté son pays à cause des Talibans, est désormais serveur à Annecy. "Avec cette association, j'ai appris la culture française, le Français et beaucoup de sports. C'est grâce à elle qu'aujourd'hui je peux vivre et que je suis à l'aise en France", confie-t-il.