N.D.L.R. : Suite au post diffusé sur nos réseaux sociaux et qui a suscité de vives réactions, nous tenions à vous détailler notre dispositif sur la campagne des élections européennes.
Dans le cadre des élections européennes du 9 juin, Mouv’ a sollicité, dès le mois de mars, les têtes de liste des 6 principaux partis en campagne dans ce scrutin. Pour déterminer les formations invitées, plusieurs critères cumulatifs ont été retenus :
- Le poids électoral au regard du dernier scrutin européen (2019)
- Les sondages Ipsos/Radio France (avril et mai)
- L’équilibre entre les différentes tendances de l’échiquier politique (gauche/centre/droite).
Les têtes de liste LFI et Europe Ecologie, respectivement Manon Aubry et Marie Toussaint, ont accepté l’invitation. Quant aux Républicains et le Parti Socialiste, ils ont été représentés par les présidents de leurs sections jeunes (respectivement Guilhem Carayon, 9e de liste, et Emma Rafowicz, 8e de liste). Pour le Rassemblement national, il s’agissait de Mathilde Androuët, 4e de liste. Enfin, Renaissance a été représenté par Clément Beaune, porte-parole de campagne, ancien ministre des affaires européennes mais non candidat à ce scrutin.
Les candidats ont été interrogés sur un tronc commun de questions sur leurs propositions à l’échelle européenne pour l’écologie, l’égalité hommes/femmes, le pouvoir d’achat, l’engagement citoyen et l’impact du numérique dans notre quotidien.
L’ordre de diffusion à l’antenne des interviews est basé sur l’ordre des listes des candidats à l’élection européenne tel que fixé, par tirage au sort, par l’arrêté du 17 mai 2024 https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000049548294
L’intégralité des interviews est à retrouver ci-dessous.
Vendredi 31 mai 2024 - Manon AUBRY (LFI)
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Lundi 3 juin 2024 - Mathilde ANDROUET (RN)
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Mardi 4 juin 2024 - Marie TOUSSAINT (EELV)
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Mercredi 5 juin 2024 - Clément BEAUNE (RE)
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Jeudi 6 juin 2024 - Guilhem CARAYON (LR)
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Vendredi 7 juin 2024 - Emma RAFOWICZ (PS)
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Pour aller à l'essentiel, nous avons demandé aux 6 candidats en lice pour les européennes les 3 mesures phare de leur formation politique à destination des jeunes. Voici les retranscriptions :
Manon Aubry (tête de liste "La France Insoumise - Union Populaire")
- "Première proposition : une allocation d’autonomie pour tous les jeunes. Pour que les jeunes n’aient plus à travailler, comme c’est trop souvent le cas, en plus de leurs études. Et, qu’ils reçoivent tous un montant minimum, qui est au niveau du seuil de pauvreté - soit 1 158 € par mois pour tous les jeunes de 18 à 25 ans.
- Deuxième proposition : un pass interrail gratuit pour tous les jeunes. Pour visiter l’Europe pendant 6 mois par le train. Pour aller découvrir d’autres cultures et puis prendre le train.
- Troisième proposition : agir contre le réchauffement climatique pour sauver notre avenir. Moi, je préside au Parlement européen le seul groupe qui n’a jamais donné aucune voix aux accords de libre-échange, qui font venir des produits et des marchandises de l’autre bout du monde alors qu’on peut les produire ici. C’est la raison pour laquelle je m’y oppose."
Mathilde Androuët (4e de liste "La France revient !" menée par Jordan Bardella)
Cette liste est soutenue par le Rassemblement National.
- "La première mesure est d’offrir un avenir aux jeunes européens. On en a 250 000 qui s’en vont chaque année vivre ailleurs. Il faut les faire revenir. Et pour ça, il faut leur offrir des perspectives. Comment ? En relocalisant les emplois industriels et agricoles chez nous. Et en donnant donc une priorité nationale, mais une préférence européenne dans la commande publique. Ça crée de l’emploi, ça crée une sécurité économique et en plus, c’est bon pour la planète.
- En plus de sécuriser économiquement nos jeunes, il faudrait aussi sécuriser leur quotidien. Pour cela, nous proposons la double frontière : une frontière nationale et une frontière européenne afin que, sur notre sol, ne puissent rentrer que des personnes qui sont autorisées à ça et qui nous veulent du bien. On a tenté le vivre-ensemble avec des clandestins qui ne partagent aucune de nos valeurs et qui s'attaquent régulièrement à notre jeunesse. Nous ne pouvons plus accepter ça. Il est nécessaire d’avoir une frontière. Une frontière, ce ne sont pas des barbelés, c’est juste une porte : comme chez vous, vous l'ouvrez pour ceux que vous appréciez et vous la fermez pour ceux qui vous veulent du mal.
- Et enfin, dernière mesure : déjà, quand on a sécurisé son économie, et quand on a une sécurité physique, somme toute, on peut être assez heureux. Je pense qu’il y a une grande chose à faire en renforçant notre culture européenne. En effet, nous l’avons évoqué, la possibilité d’avoir un pass culture européen. Pourquoi pas y réfléchir, tout dépend ce qu’on met dans la définition de “culture européenne”. Et ça croyez-moi, on sera vigilant là-dessus."
Marie Toussaint (tête de liste "Europe Ecologie")
Cette liste est soutenue par Europe-Ecologie les Verts.
- "Le droit de vote à 16 ans, d’abord. Dans certains Etats, c’est déjà mis en place et en réalité, quand on a 16 ans, on est suffisamment intelligent, intelligente et mature pour pouvoir décider de l’avenir du monde. On a besoin du vote de la jeunesse pour défendre les droits des jeunes, les droits des femmes, l’action pour le climat, tout.
- La deuxième, c’est un revenu européen formation-jeunesse. On se bat beaucoup pour une directive sur un revenu minimum - on ne l’a pas encore obtenue -, sauf qu’en France, ce revenu n’est pas accessible pour les 18-25 ans. Ça doit changer. On doit avoir ce revenu minimum européen formation-jeunesse qui doit être mis en place et qui doit permettre à tous les jeunes de pouvoir avoir accès à une formation quelle qu’elle soit, dans les métiers manuels ou intellectuelles, à la fac ou en apprentissage, peu importe. En tout cas, on a besoin de lutter contre la précarité dans la jeunesse."
Quel serait le montant de ce revenu ?
"On souhaiterait un vrai revenu européen jeunesse-formation qui soit à peu près à l’équivalent du SMIC. Après, ça veut dire qu’il faut trouver les ressources, qu’il faut le financer etc. Mais en tout cas, la proposition qu’on met sur la table et qui est à discuter, c’est celle-là parce que c’est la seule proposition qui est de nature à permettre aux jeunes de se loger, de pouvoir se chauffer - ou se refroidir pendant l’été parce que c’est maintenant aussi une question avec les canicules -, de pouvoir se soigner quand on sait qu’un grand nombre de jeunes renoncent à se soigner et de se nourrir, évidemment.
- La troisième est peut-être de plus long terme, c’est l’inscription du droit à l’avortement dans la charte européenne des droits fondamentaux parce qu’on a besoin que toutes les Européennes aient leurs droits protégés. On sait qu’à Malte, en Pologne, en Italie, en Hongrie, c’est difficile pour les femmes quand ce n’est pas tout simplement interdit. C’est aussi une bataille à mener ensemble que de faire en sorte que toutes les femmes puissent y avoir accès."
Clément Beaune (porte parole de la liste "Besoin d'Europe" menée par Valérie Hayer)
Cette liste est soutenue par Renaissance.
- "Je pense d’abord au pass rail européen. L’idée, c’est d’avoir un pass rail pas cher, illimité pour voyager en Europe et donner l’occasion à beaucoup de jeunes qui n’en ont pas les moyens aujourd’hui de voyager, de se déplacer, d’accéder aux vacances, aux rencontres, aux échanges. De le faire évidemment pour pas très cher et avec un mode de transport écologique qu’est le train, le train de nuit aussi. On l’a mis en place en France à partir de cet été. Ce sont les éléments qui nous ont inspirés. Et maintenant l’idée c’est de le porter au niveau européen.
- Une autre mesure à laquelle je tiens beaucoup, c’est de développer les jumelages. Parce que c’est vu comme vieillot, il n’y en a pas partout, souvent ils sont un peu endormis. On parle souvent d’Erasmus mais dès le collège, parfois dès le primaire, quand votre ville ou village est jumelée à une autre ville européenne, ça peut créer des liens, des échanges, parfois des échanges en ligne mais aussi des voyages scolaires. Et que l’Union européenne finance 100 000 jumelages entre différentes communes européennes dans les années qui viennent d’ici 2030, ce serait un très beau projet de mixité, de rencontre, d’ouverture pour tous les jeunes, quel que soit l’endroit où ils vivent et quel que soit leur milieu social."
Mais les jumelages entre les villes existent déjà non ?
- "Oui, l’idée qu’on porte dans le programme, c’est de faire 100 000 (jumelages) supplémentaires. Parce que c’est vu comme vieillot, il n’y en a pas partout, souvent ils sont un peu endormis. Donc l’idée c’est d’en faire plus et de les financer y compris par le budget de l’Union européenne, pour que dans une classe de primaire, de collège, c’est encore trop rarement le cas, des jeunes puissent aller passer peut-être une semaine en Allemagne, en Espagne, en Italie et avoir cette ouverture sur l’autre, sur le monde. Ce ne doit pas être un luxe pour ceux qui ont une famille qui a les moyens, ou qui apprennent très tôt ou ont la chance de voyager, mais quelque chose d’accessible à tous, une ouverture pour tous.
- Il y a une mesure à laquelle je tiens, elle n’est pas seulement pour les jeunes mais c’est aussi l’avenir, ce sont les droits de la jeunesse, des femmes en particulier : l’inscription de l’avortement, du droit à l’interruption volontaire de grossesse dans la charte européenne des droits fondamentaux. Ça paraît abstrait mais l’idée est de garantir ce droit à toutes les Européennes, quel que soit le pays où elles vivent. Ce n'est pas le cas aujourd'hui partout en Europe. Et surtout de le garantir. Parce qu’on a vu, en Pologne par exemple mais aussi à l’extérieur de l’Europe, aux Etats-Unis, dans les grandes démocraties y compris, ce droit reculer parfois. Donc le protéger, le garantir, je pense que c’est le combat de la génération qui vient."
Guilhem Carayon (président des Jeunes Républicains, de la liste "La droite pour faire entendre la voix de la France en Europe" menée par François-Xavier Bellamy)
- "Nous on propose d’abord d’étendre le système Erasmus. Erasmus ça fait partie des grandes réussites de l’Union européenne. Mais ce qu’on voit, c’est que des jeunes des grandes villes, des métropoles, des jeunes urbains ont accès à Erasmus mais pas toute la population. Pas tous les jeunes. Les jeunes qui habitent à la campagne. Moi, je viens du Tarn. Les jeunes qui vivent dans la ruralité ont pas accès à Erasmus. Donc il faudrait étendre Erasmus à tous les jeunes, ruraux et urbains.
- Deuxième sujet, faire de la santé mentale une grande cause européenne. La santé mentale, c'est une question qui est essentielle. Moi, je l'ai vu en étant responsable associatif dans ma faculté. On a beaucoup de jeunes qui sont en dépression, qui sont en dépression psychologique et qui ont le sentiment que les politiques parlent jamais de cette question-là. Donc ça pour moi, c'est un enjeu fondamental en cette campagne européenne dont on doit parler pour parler aux jeunes, pour mettre des mots sur ce qu'ils ressentent."
- Et puis, troisième proposition qu'on fait pour les jeunes, qui n'est pas forcément qu'européenne mais qui est aussi nationale, c’est créer une grande banque nationale des jeunes. On a aujourd'hui en France 10% des étudiants qui font un prêt pour financer leur formation, leurs études ou même leur métier, leurs perspectives professionnelles, leurs projets entrepreneuriaux. C'est beaucoup plus dans notre pays. En Angleterre, typiquement au Royaume-Uni, c'est 70% des étudiants qui font un prêt auprès d'une banque pour financer leur formation, leurs études. C'est beaucoup plus. Donc on a ce projet de créer une grande banque nationale des jeunes pour permettre à chaque jeune de s'épanouir, de faire les études, la formation qu'il souhaite et d'accéder au métier qu'il a envie de faire."
Cette banque nationale, elle serait à taux zéro ?
- "Oui, il faut un taux zéro. Moi, je pense qu'il faut mettre le paquet sur ça, avoir des centaines de milliers de prêts qui soient accordés en plus chaque année à ces jeunes qui ont envie simplement de faire ce qu'ils veulent faire de leur vie. Et aujourd'hui, parfois, ils s'autocensurent. Et ils ne vont pas au bout de leur projet parce qu'ils n'ont pas les conditions matérielles, financières pour aller au bout. Si les banques prêtent davantage à des conditions beaucoup plus favorables, à taux zéro, je pense que ça peut inciter beaucoup de jeunes à poursuivre leurs ambitions jusqu'au bout et leur rêve."
Emma Rafowicz (présidente des Jeunes Socialistes, 8e de la liste "Réveiller l'Europe" menée par Raphaël Glucksmann)
- "Pour Raphael Glucksmann et pour nous jeunes socialistes, on est persuadés que la précarité n’est pas un rite de passage obligé des jeunes vers l’âge adulte. Pour cela ce qu’on propose c’est, premièrement, l’interdiction des stages non-rémunérés.
- Deuxièmement, on propose l’allocation autonomie pour tous les jeunes en Europe, de 15 à 25 ans ni en formation, ni en emploi.
- Troisième proposition, je parlerai du pass éco-rail et du pass culture européen. Car une fois qu’on a le ventre plein, il faut s’émanciper. Et pour s’émanciper il faut évidemment de la culture."
Références