Le gang des Amazones

Vue sur le centre ville d'Avignon et le Rhône depuis la tour du Petit Palais. ©Maxppp - HIELY Cyril
Vue sur le centre ville d'Avignon et le Rhône depuis la tour du Petit Palais. ©Maxppp - HIELY Cyril
Vue sur le centre ville d'Avignon et le Rhône depuis la tour du Petit Palais. ©Maxppp - HIELY Cyril
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Aujourd’hui dans Affaires Sensibles, retour sur une histoire qui défraya la chronique dans les années 90 : le gang des Amazones.

Entre l’hiver 1989 et l’été 1991, un groupe de 5 jeunes femmes sème la panique en s’attaquant à des banques, toutes situées dans des communes de de la région d’Avignon. Pistolets et fusil à canon scié à la main, fausses moustaches et postiches, le procédé est toujours le même : en trois minutes, le butin est embarqué ! Pas moins de sept banques sont ainsi attaquées, en pleine journée.

Mais enfin, qui sont ces jeunes femmes qui ont décidé d’opérer comme dans les films de série B ? Des militantes d’extrême gauche ou d’un groupuscule anticapitaliste ? Des droguées ? Loin de là ! Pour certaines, de simples mères de famille. Pour d’autres, des jeunes femmes lambda, du style « girl next door ». Toutes ont l’accent provençal, toutes sont jeunes (la vingtaine), et toutes se désespèrent de leurs contrats précaires et de la chute de leurs illusions. D’autant qu’elles vivent dans les quartiers HLM de l’une des communes les plus chics du Sud de la France, à L**’Isle sur la Sorgue** où, chaque été, les célébrités parisiennes débarquent, louent des mas avec piscine et s’amusent à jouer à la pétanque en buvant du pastis... Une cohabitation sympathique, sauf qu’elles-mêmes galèrent et ne peuvent pas se payer des vacances. Deux façons de passer l’été, donc... et deux visions de la France ! Une France épanouie, et une France qui encaisse le tournant de la rigueur, en constatant l’effondrement du régime soviétique, la chute de Margaret Thatcher, la mort de l'imam Khomeyni... En somme, le basculement d’un monde vers un autre, avec son cortège de laissés pour compte... dont font partie Cathy, Hélène, Malika et les autres filles.

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Un récit documentaire de Sophie Bober ; lectures par les comédien.nes Aurélien Labruyère, Philippe Pierrard et Cécile Ribault-Caillol

Invitée :

Yaelle Amsellem-Mainguy, sociologue, chercheuse à l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire, autrice de l’ouvrage Les filles du coin, vivre et grandir en milieu rural ( Presses de SciencesPo, 2021)

Pour aller + loin :

Que personne ne bouge ! un documentaire de Solveig Anspach (1998) produit par Le Point du Jour et Canal+, et dont vous avez pu entendre des extraits dans le récit de Sophie Bober.

Discographie :

MANO NEGRA Pas assez de toi (1990)

NIRVANA Come as you are (1992)

MARIE-FLORE Mal barré (2022)

L'équipe

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