Cerisiers : anticiper la lutte contre la drosophile suzuki

La cerise est un des tout premiers fruits de la saison et il y a beaucoup de cerisiers dans les jardins. Mais depuis quelques années un nouveau parasite, la drosophile suzukii, vient supplanter le traditionnel ver des cerises en faisant pourrir les fruits parasités.

Une différence avec le traditionnel ver des cerises

La larve de la mouche des cerises, Rhagoletis cerasi. un ver, qui était bien connu de nos arboriculteurs posait moins de problèmes car il a un cycle biologique bien plus simple avec seulement une génération par année. Sa lutte est plus simple car il suffit de piéger les mâles de Rhagoletis cerasi, et de calculer le temps que les œufs pondus mettrons à éclore, c’est à dire environ deux semaines après le plein vol pour prévoir une protection phytosanitaire à cette période, suffisamment longtemps avant la maturité des cerises.

Par contre, la drosophile suzukii, Drosophila suzukii, pond tout au cours de la belle saison et ne se limite pas aux cerises, elle s’attaque à tous les fruits rouges et plus tard aux raisins, tout ce qui est sucré et juteux. En plus, son ver fait pourrir les fruits dans lesquels il se trouve car il se nourrit de pulpe décomposée et il peut y avoir plusieurs vers par fruit alors que pour la mouche des cerises il n’y a qu’un ver qui ne le dégrade pas, ce qui fait que l’on mange souvent des cerises véreuses sans s’en apercevoir puisqu’il n’a pas mauvais goût.
Dans notre région, les variétés de cerise sensibles à la mouche des fruits sont plutôt les variétés tardives car le cycle de croissance du ver est assez long.
L’astuce étant alors de planter des variétés précoces ou des variétés qui fleurissent tard, après le vol des adultes comme par exemple la griotte de Montmorency.

Comment lutter contre la Drosophile suzuki ?

Il est bien clair qu’on ne peut pas passer sont temps à traiter son cerisier, surtout quand il est très grand.
Il ne reste que les solutions de la protection biologique intégrée ou lutte biologique (qui n’est pas la culture biologique). Deux techniques se complètent :

Le piégeage des adultes.

Pour cela il n’est pas nécessaire d’utiliser des pièges avec des phéromones, les piégeage. L’attractif est un liquide sucré, ayant le goût de fruit et légèrement alcoolisé. Cet attractif est en vente dans les jardineries mais l'amateur peut très bien le produire lui-même.
Ce liquide doit être installé dans un piège spécial calibré pour les Drosophiles, c’est à dire muni de grilles pour éviter de piéger d’autres insectes utiles comme les pollinisateurs. Ces pièges doivent être suspendus aux branches basses plutôt en périphérie de la couronne. En général deux à trois piège suffisent pour un gros arbre et ils sont réutilisable plusieurs années.
Il faut les placer assez tôt en saison, dès que le fruit grossit, et ne pas oublier de recharger car le liquide s’évapore.

La lutte avec un parasitoïde de la drosophile, Trichopria drosophilae

C’est une micro guêpe qui pond dans les pupes de Drosophile. Comme les adultes de drosophiles écloront prochainement, il est temps de lâcher ces micro guêpes.

Où et comment les lâcher

Les larves de drosophile se nymphent au niveau du sol, dans les herbes et les légers couverts végétaux. Les  Trichopria, sont des insectes très petits, donc assez fragiles et sensibles aux gelées, c’est pour cela qu’on les disperse sous un couvert végétal bas , haies ou arbustes quand les températures diurnes atteignent 10 .

Pour compléter l’information, il faut savoir que la recherche s’oriente vers des répulsifs contre la drosophile suzukii. Des expérimentations sont en cours.