« Apprendre la vie d'orchestre », avec l'Académie d'été de l'Orchestre Philharmonique de Radio France

À la Maison de la Radio et de la Musique, les candidats patientent avant leur passage, instrument à la main, dans différents espaces du bâtiment. Ce matin, parmi les cordes, violons, altos et contrebasses auditionnent pour intégrer l’Académie d’été de l’Orchestre Philharmonique de Radio France. « L’Académie, c'est pour notre orchestre une chance d’accueillir les jeunes talents de demain et de leur proposer une rencontre qui leur permette de se former à une aptitude très spécifique, qu’on ne peut pas forcément toujours apprendre en conservatoire : la vie d’orchestre », résume Rodolphe Théry, timbalier solo de l’Orchestre Philharmonique de Radio France, tuteur de l’académie. « Le fait de prendre ce temps à Montpellier et de vivre ensemble donne un avant-gout de la vie de musicien d’orchestre. »

« Je pense qu’une académie d’orchestre peut susciter une vocation »

Lorsque nous descendons dans les coulisses du studio 104, ce sont les candidats pour les percussions, basson et trombone que nous croisons. Agathe Herbaut, bassoniste, étudiante en première année au Conservatoire national de musique et de danse de Lyon, vient tout juste de passer : « J'auditionne tout simplement parce que c’est l’orchestre Philharmonique de Radio France (rires). En regardant de près le programme de l’Académie j'ai réalisé qu'il était très complet et je pense qu’une académie d’orchestre peut susciter une vocation, et permettre de se rendre compte si l’on aime l’orchestre ou pas. Ce sont des questions que je me pose en tout cas ».

Au programme cet été il y aura notamment deux concerts avec l’Orchestre philharmonique de Radio France dirigés par Mikko Franck et John Eliot Gardiner, des concerts de musique de chambre et une création d’Othman Louati créée spécialement pour les académiciens et académiciennes. Ils défilent devant les yeux du jury, constitué de musiciens de l’orchestre : « Comme pour un vrai concours d’orchestre, il s’agit de choisir le candidat qui aura su le plus nous convaincre, explique Rodolphe Théry. Alors cela n’a rien à voir avec le fait d’être le meilleur, parce qu’en musique c’est très subjectif. Ce que l’on attend, c’est de pouvoir trouver quelqu’un qui va passer deux semaines à côté de nous, et que ça puisse bénéficier à l’Orchestre Philharmonique mais aussi à l’étudiant »

« Je vais appeler ma famille, ils n'attendent que ça »

A midi, après les délibérations, l’heure est à l’annonce des résultats. Nathan Leroy, tromboniste, fera partie de la vingtaine d’académiciens : « Je suis très content de faire l’Académie de cet orchestre qui est l’un des meilleurs orchestres de France. Je vais beaucoup apprendre je pense. Mais là tout de suite je vais appeler ma famille, ils n'attendent que ça ».

Agathe Herbaut, la jeune bassoniste rencontrée plus tôt, ne fait quant à elle pas partie des élus cette année : « Ça va, parce que c’était vraiment une bonne expérience et je suis très contente de ce que j’ai fait. Je pense que travailler un programme à fond permet de progresser autrement, et d’être plus sereine pour les prochaines fois sur ce genre d’exercice. Si je veux retenter l’année prochaine ? Je penser que oui ! ». Et une prochaine académie est d’ores et déjà prévue, « encore plus ambitieuse », nous dit-on.