Archéologie : des squelettes de chevaux et de chiens de la période gauloise découverts près de Châteauroux

28 chevaux et 10 chiens ont été retrouvés près de Châteauroux. ©Radio France - Olivier Emond
28 chevaux et 10 chiens ont été retrouvés près de Châteauroux. ©Radio France - Olivier Emond
28 chevaux et 10 chiens ont été retrouvés près de Châteauroux. ©Radio France - Olivier Emond
Publicité

L'institut national de recherches archéologiques préventives, (l'INRAP), a fait une découverte rare dans l'Indre, des fosses contenant des squelettes de chevaux et de chiens, savamment mis en scène et remontant à la période gauloise.

Ce n'est que la deuxième fois que ce type de sépultures est retrouvé en France et cette fois-ci, c'est sur le chantier d'une future déviation, à proximité de Châteauroux, que ces ossements, très bien conservés, ont été mis au jour. Le secret a été gardé jusqu'au vendredi 24 mai . Séverine Braguier, archéozoologue à l'INRAP, s'interroge sur leur signification. "28 chevaux et trois chiens se répartissent dans 11 fosses. Les chevaux sont tous couchés sur le flanc droit, la tête au sud et les chiens sont couchés sur le flanc gauche, la tête à l'ouest."

En plus de l'orientation, les corps ont été volontairement entremêlés. "Si vous faites le tour, vous allez voir que les pattes du cheval du milieu encerclent le cou du dernier, qui a été posé", ajoute Margot Merel, archéologue, qui mène les derniers travaux de dégagement de ces restes.

Publicité

De jeunes chevaux mâles

D'autres constatations montrent que tous ces chevaux sont de jeunes mâles, enterrés très rapidement après leur mort, il y a environ 2 000 ans, à la période gauloise, à l'époque où Jules César guerroyait dans la région, rappelle Sophie Krausz, professeur de protohistoire européenne, à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. "On est en plein dans le territoire des Bituriges, qui sont les Gaulois du Berry et César se trouve chez les Bituriges au cours de l'année 52 avant Jésus-Christ, puisque c'est à ce moment-là qu'il fait le siège de la capitale des Bituriges, Bourges, dont le nom antique est Avaricom."

Aucune hypothèse ne peut être exclue pour l'instant. D'autres études vont donc être menées en laboratoire par Séverine Braguier. "On va bien chercher l'âge de l'animal, regarder les pathologies, travailler aussi, au niveau de la biométrie, sur les statures des animaux. On a également fait plein de prélèvements sur le terrain pour de l'ADN, pour des isotopes et nous allons faire de la sémantochronologie pour connaître la saison de la mort de l'animal, ce qui viendra affirmer ou confirmer, certaines hypothèses."

Un reportage d'Etienne Monin édité par Etienne Présumey.