Biennale de quatuors à cordes de la Philharmonie de Paris | Quatuor Kronos | Quatuor Diotima

Kronos Quartet / Quatuor Diotima - Lenny Gonzalez / Quatuordiotima.com
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Biennale de quatuors à cordes de la Philharmonie de Paris avec deux ensembles : le quatuor Diotima et le Kronos Quartet, qui célèbre cette année 2024 son 50ème anniversaire ! Un concert avec les créations mondiales d'oeuvres d'Augusta Read Thomas, de Marc Monnet et de Thomas Larcher.

Programme du concert

Le concert #1

Concert enregistré le 12 janvier 2024, à la Salle des Concerts de la Cité de la musique à la Philharmonie de Paris, dans le cadre de la Biennale de quatuors à cordes.

Pour ouvrir ce concert du Kronos Quartet, voici une pièce d’une compositrice serbe installée à New York : Aleksandra Vrebalov. Sa pièce s’intitule Ilektrikés rímes, ce qui signifie « poèmes électriques ».
La compositrice dit qu’ils « célèbrent la force vitale désordonnée et incessante, source de créativité ». La pièce a été composée pendant la pandémie, ce qui lui a rappelé les douleurs de la guerre en ex-Yougoslavie, dans les années 90.
Cette pièce est donc aussi « une méditation, une complainte, un cri et, surtout, une prière pour la paix sur notre planète », précise la compositrice, qui utilise, en plus du quatuor à cordes amplifié, un harmonica de verre avec quatre verres accordés, joués à l’archet, et un enregistrement en vieux slave, par le moine Hierotheos et le chœur du monastère de Kovilj, dans le nord de la Serbie, d’un extrait de « L’Ordre secret », du cinquième samedi du Carême, en quatrième mode plagal : « Toi dont la puissance est irrésistible, je te crie : Réjouis-toi, ô Épouse inépousée.»

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Aleksandra Vrebalov (née en 1970) : Ilektrikés rímes
Kronos Quartet
David Harrington, violon
John Sherba, violon
Hank Dutt, alto
Paul Wiancko, violoncelle

Little Black Book est une pièce d’une compositrice de musique électronique américaine, Jerrilynn Patton, que l’on connaît sous le nom de Jlin.
La pièce s’intitule Little Black Book, « parce que je possède un petit carnet noir dans lequel je consigne toutes mes idées créatrices », explique la compositrice. « Pour moi, c’est un espace de liberté absolue »...

Jlin (née en 1987) : Little Black Book 
Arrangement de Jacob Garchik
Kronos Quartet
David Harrington, violon
John Sherba, violon
Hank Dutt, alto
Paul Wiancko, violoncelle

La pièce qui suit est une pièce de la griotte malienne Hawa Kassé Mady Diabaté, qui a déjà collaboré avec le Kronos Quartet. Hawa Diabaté est originaire de Kela, un village du sud-ouest du Mali très célèbre pour sa tradition musicale.
Dans sa pièce Tegere Tulon, Hawa Diabaté s’inspire des handclapping songs qui ont rythmé son enfance, et qui ont tendance à disparaître aujourd’hui. Ce sont des chansons interprétées exclusivement par des filles, en l’extérieur, en cercle et qui consistent en une ou deux phrases répétées en appel et réponse, chaque phrase ayant sa propre danse.
Hawa Diabaté a, dans un premier temps, enregistré une version avec paroles de sa pièce Tegere Tulon, qu'elle a ensuite transcrit et qui a été arrangé par Jacob Garchik.

Hawa Kassé Mady Diabaté (née en 1974) : Tegere Tulon : 1. Funtukuru
Arrangement de Jacob Garchik
Kronos Quartet
David Harrington, violon
John Sherba, violon
Hank Dutt, alto
Paul Wiancko, violoncelle

Voici maintenant une pièce signée par Gabriella Smith, qui était aussi l’une des invitées du festival Présences cette année 2024.
La pièce Keep Going, que Gabriella Smith a dédiée au Kronos Quartet pour ses 50 ans d’existence, s’inititule Keep Going, autrement dit « continuez »... Gabriella Smith utilise des enregistrements d’entretiens qu'elle a réalisés avec des personnes qui recherchent des solutions aux problèmes climatiques, qu’il s’agisse de la restauration des écosystèmes, des énergies renouvelables, de l’agriculture régénératrice, des équipements cyclables, du compostage, de la pollution plastique, de la politique, et d’autres choses encore...
On retrouve l’envie de Gabriella Smith de provoquer la réflexion de l’auditeur, mais dans un registre de plaisir, de gaieté et d’humour, ce dont témoigne notamment les cris d’animaux que vous entendrez au début de la pièce.

Gabriella Smith (née en 1991) : Keep Going (extrait) – II. Isabel
Kronos Quartet
David Harrington, violon
John Sherba, violon
Hank Dutt, alto
Paul Wiancko, violoncelle

Le concert se refermer avec une pièce de référence d’un compositeur qui a beaucoup travaillé avec le Kronos Quartet, Steve Reich.
Il s’agit de son Triple Quartet, commandé par le Kronos Quartet, qui l’a créé voici un quart de siècle, en 1999...
La partition est écrite pour trois quatuors à cordes, le quatuor enregistrant deux parties de quatuor et jouant ensuite en direct avec les enregistrements des deux autres parties de quatuor.
Comme souvent chez Steve Reich, la partition est en trois mouvements, vif, lent, vif.
Steve Reich dit s’être inspiré du dernier mouvement du Quatrième Quatuor de Bartók, également du Deuxième Quatuor de Schnittke, et d’une partition du compositeur américain Michael Gordon, Yo Shakespeare...
Ce qui explique que ce Triple Quartet soit en définitive « une pièce beaucoup plus dissonante et expressionniste que je ne l’avais prévu », selon Steve Reich...

Steve Reich (né en 1936) : Triple Quartet
Kronos Quartet
David Harrington, violon
John Sherba, violon
Hank Dutt, alto
Paul Wiancko, violoncelle

BIS

Le concert se referme sur deux bis du Kronos Quartet.

Le premier avec l'adaptation d’une des plus célèbres compositions de Jimi Hendrix, Purple Haze, qui date de 1967, et que le Kronos Quartet a repris en 1986 au disque.
La seconde : une courte pièce contemplative de la compositrice américaine Laurie Anderson, proche de longue date du Kronos Quartet.

Jimi Hendrix (1942-1970) : Purple Haze
Kronos Quartet
David Harrington, violon
John Sherba, violon
Hank Dutt, alto
Paul Wiancko, violoncelle

Laurie Anderson (née en 1947) : Flow
Kronos Quartet
David Harrington, violon
John Sherba, violon
Hank Dutt, alto
Paul Wiancko, violoncelle

Le concert #2

Concert enregistré le 17 janvier 2024, à la Salle des Concerts de la Cité de la musique à la Philharmonie de Paris, dans le cadre de la Biennale de quatuors à cordes.

Le concert débute par la création mondiale de Apollo’s Riddles (Les Énigmes d’Apollon) d'Augusta Read Thomas et que la compositrice décrit comme une sorte de « labyrinthe d’interconnexions musicales ».

Augusta Read Thomas (née en 1964) : Apollo’s Riddles [Les Énigmes d’Apollon] 
Création, commande du Quatuor Diotima et de la Philharmonie de Paris
Quatuor Diotima
Yun-Peng Zhao, violon
Léo Marillier, violon
Franck Chevalier, alto
Alexis Descharmes, violoncelle

Le Quatuor à cordes n°10 de Marc Monnet est également une création mondiale.
Le compositeur se dit toujours fasciné par les quatuors de Haydn et de Beethoven.
Son quatuor est construit en six sections, tout d’abord « Contraste », qui affirme la liberté du compositeur de jouer avec tout, en se libérant des systèmes et des conventions, puis « Presque rien », qui demande une écoute fine, puis « Avec énergie », très rythmique, suivi de « reprises », au pluriel, qui joue sur l’idée de répétition, puis « minimal », fondée sur une seconde mineure, et enfin « d’un début plein à sa disparition », qui joue beaucoup sur l’opposition et le suspens...

Marc Monnet (né en 1947) : Quatuor à cordes n° 10
- Contraste
- Presque rien
- Avec énergie
- Reprises
- Minimal 
- D’un début plein à sa disparition

Création, commande du Quatuor Diotima, de ProQuartet
Centre européen de musique de chambre, et de la Philharmonie de Paris
Quatuor Diotima
Yun-Peng Zhao, violon
Léo Marillier, violon
Franck Chevalier, alto
Alexis Descharmes, violoncelle

Ce concert se referme avec une troisième pièce donnée cette fois en création française.
Il s’agit du cinquième quatuor du compositeur autrichien Thomas Larcher, créé il y a quelques mois, à Hambourg, par le Quatuor Diotima.
On peut sans doute entendre dans le titre de ce quatuor, Out of the bluest blue (« venu du bleu le plus bleu »), une allusion au blues et au jazz qui ont toujours passionné le compositeur, mais il est aussi question de nuances de couleur dans cette partition qui est composée de trois sections, avec un choral dans la première et la troisième partie, et un mouvement central plus tumultueux.
La pièce s’ouvre sur un accord de do majeur et s’élargit ensuite à un langage presque atonal, tandis que le deuxième mouvement joue davantage sur la structure rythmique, et que le dernier mouvement renoue avec une certaine liberté et une expressivité tournée vers l’émotion.

Thomas Larcher (né en 1963) : Out of the bluest blue, quatuor à cordes n° 5 : 
Soft, slow – flexible tempo
Molto allegro
Création française 
Quatuor Diotima
Yun-Peng Zhao, violon
Léo Marillier, violon
Franck Chevalier, alto
Alexis Descharmes, violoncelle

Le concert de 20h
59 min
MAXXI Classique
4 min

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