Comment le résistant René Duchez déroba les plans du mur de l'Atlantique à la Gestapo : épisode • 4/29 du podcast 1940-1944 : la Résistance, témoignages et documents pour servir l'histoire

En 1944 un photographe et deux résistants, dans les ruines de Rouen,  la libération de la ville, avec la Cathédrale au fond.  - Photo by Keystone/Getty Images
En 1944 un photographe et deux résistants, dans les ruines de Rouen, la libération de la ville, avec la Cathédrale au fond. - Photo by Keystone/Getty Images
En 1944 un photographe et deux résistants, dans les ruines de Rouen, la libération de la ville, avec la Cathédrale au fond. - Photo by Keystone/Getty Images
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En 1964, France Culture proposait une série de documentaires pour commémorer les 20 ans de la Libération, parmi eux une thématique sur la "Géographie de la Résistance". L’émission consacrée à la Normandie diffuse plusieurs témoignages dont ceux des résistants Georges Brutelle et Odette Duchez.

Avec
  • Georges Brutelle Résistant
  • Odette Duchez Résistante française

En 1964, alors que l'on se préparait, en France, à célébrer le 20ème anniversaire de la Libération, France Culture diffusait une grande série intitulée "1940-1944 : La Résistance, témoignages et documents pour servir l’Histoire". Il s'agit de plusieurs séries de documentaires pour un total de plus de 30 heures de programmes à la fois chronologiques, géographiques et thématiques. Une somme de témoignages par celles et ceux qui ont servi la Résistance, des plus célèbres aux plus anonymes.

Parmi ces séries d'émissions, il y a la "Géographie de la Résistance" produite par Stanislas Fumet et Harold Portnoy. La Normandie est l'une des pages de cet atlas géographique sonore de la Résistance. L'idée est de parcourir les régions diverses du pays suivant un dessin circulaire, une ligne spirale, sans obéir forcément, dans ce secteur des émissions, à la chronologie, puisque les régions ne sont pas toutes nées à la Résistance à la même heure.

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Dans le quatrième volet numéro, il est donc question de la Normandie, l'une des provinces françaises ayant le plus souffert durant la Seconde guerre mondiale. Celle dont la destinée est d'être la terre du débarquement, a connu, avant "le jour le plus long", d'effroyables bombardements sur Rouen, Caen, Sotteville, et bien d'autres endroits. Ainsi, Rouen a subi 28 raids aériens faisant 2000 victimes.

La Résistance est née de façon sporadique en Normandie, avec la création de groupes locaux à Rouen, au Havre, au Tréport. Georges Brutelle témoigne des débuts de cette résistance, il avait dix-sept ans et était à l'Ecole Normale des instituteurs à Rouen :

Nous avions constitué un groupe d’étudiants, un groupe socialiste dont j’étais le secrétaire, lorsqu’en 1940 la ville a été sur le point d’être occupée par les Allemands, (...) nous nous sommes réunis, nous étions trente-cinq, nous étions pleins d'espoir, persuadés que l’on arrêterait les Allemands sur la Seine et que la France serait enfin libérée. Nous avons envisagé, dans le cas où les Allemands iraient jusqu'à la Loire, d'organiser des activités de résistance. La séance s'est arrêtée sur une sorte de serment non formel.

Il se souvient du contexte local et des premières actions de ce groupe :

Ce n'était pas commode, 95% des Français étaient pétainistes. Ils n'avaient pas vu d'autre solution que l'Armistice . On pensait dans cette bonne ville de Rouen que Pétain essayait de sauver la France. Nous ne pouvions être que des trublions dans cette affaire. Nous achetions des étiquettes aussi grandes que possible qui servent aux écoliers à identifier leur livre de classe. Sur ces étiquettes nous écrivions : "La République n'est pas morte", "Français regroupez-vous vous pour défendre vos libertés" ou "Vive la République". C'était une action qui n'était pas sans risque car les Allemands n'hésitaient pas à fusiller les enfants.

Odette Duchez, raconte ensuite comment son mari, René Duchez, déroba les plans du mur de l'Atlantique à la Gestapo. Elle était elle-même chef du renseignement du réseau Centurie et fut déportée à Ravensbrück.

Enfin l'émission nous fait revivre le débarquement et les dernières journées qui l'ont précédé dont "la semaine rouge" à Rouen, du 30 mai au 6 juin 1944.

Dans un second temps est diffusé un épisode d'une autre série intitulée "La Résistance racontée par ceux qui l'ont faite". Sur le thème "Nous étions une poignée", des résistants expliquent ce qu'ils ont ressenti en écoutant l'appel du 18 juin et comment ils ont rejoint les rangs de la Résistance.

  • Par (7) Stanislas Fumet ; (8) Francis Crémieux
  • Réalisation : Paul Ventre (7)
  • 1940-1944 : La Résistance, témoignages et documents pour servir l'histoire 4/29 : -7 : Géographie de la Résistance : La Normandie, -8 : La Résistance racontée par ceux qui l'ont faite : Nous étions une poignée (1ère diffusion : 10/06/1964)
  • Indexation web : Sandrine England, Documentation Sonore de Radio France
  • Archive Ina-Radio France

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