Comment Montpellier est devenue un bastion des séries télé françaises

TF1 et France Télévisions ont investi massivement dans l’Hérault pour produire les séries “Demain nous appartient”, “Un si grand soleil” ou “Ici tout commence”.
TF1 et France Télévisions ont investi massivement dans l’Hérault pour produire les séries “Demain nous appartient”, “Un si grand soleil” ou “Ici tout commence”.
Montpellier, mini-Hollywood ?
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Comment Montpellier est devenue un bastion des séries télé françaises

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“Demain nous appartient”, “Un si grand soleil” ou “Ici tout commence” : ces séries diffusées à des heures de grande écoute ont en commun d’être tournées dans les environs de Montpellier, qui mise désormais sur le cinéma.

Ces  séries sont les “petites sœurs” de  “Plus Belle la vie” et rassemblent entre 2 et 3 millions et demi de téléspectateurs chaque soir. Outre leur audience, “Demain nous appartient”, “Un si grand soleil” ou “Ici tout commence” ont aussi en commun de mêler plusieurs intrigues, avec souvent une dimension policière et, bien sûr, les incontournables du genre : les amours, les divorces, les trahisons. Bref, les vicissitudes de la vie, avec quelques enjeux sociétaux en filigrane. Mais elles ont une autre similitude : elles sont tournées dans l’Hérault ou le Gard, avec comme centre de gravité la métropole de Montpellier. Voici pourquoi.

1. Des studios à la pointe de la technologie

Il y a quelques années, Montpellier était un terrain vierge.  “Plus Belle la vie” était tournée du côté de Marseille et la côte d’Azur coûtait cher pour y implanter des studios.

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En 2017, le groupe TF1, qui veut lancer “Demain nous appartient”, pose ses valises à Sète, transforme une ancienne usine d’embouteillage viticole en studio de tournage et créé une société de production exprès, baptisée Tel Sète. Aujourd’hui, 21 personnes y travaillent à temps plein et 3 équipes se relèvent pour tourner en permanence.

L'année suivante, France TV studio, une filiale de France Télévisions, s’installe à Vendargues, au nord de Montpellier, pour lancer “Un si grand soleil”. Le groupe investit énormément pour créer 4 plateaux de tournage sur un site de 16 000 m² pour produire toutes les séries du groupe. 250 personnes travaillent chaque jour dans des studios entourés de fonds verts. On y trouve les décors de la série : l’hôpital, le lycée ou le commissariat. Ces moyens permettent à ces séries de tourner à un rythme industriel, avec entre 20 et 30 réalisateurs qui se relaient pour mettre en boîte au moins une vingtaine de minutes d’épisode chaque jour.

2. Un écosystème de l’audiovisuel

Petit à petit, il y a un vivier d'intermittents qui s'est créé dans cette région, avec des gens qui se sont installés là-bas, des réalisateurs de cinéma qui viennent”, explique le producteur artistique pour Newen Studios, Théophile Clément. Il rappelle d’ailleurs que 300 intermittents viennent pour chaque session de tournage de “Demain nous appartient”.

On trouve aussi dans les parages des entreprises d’animation, d’effets spéciaux et des écoles des métiers du cinéma, comme Travelling ou CinéCréatis, avec lesquelles les productions travaillent. L’occasion de nouer des partenariats avec elles pour former des apprentis et trouver de la main d'œuvre. “Sur chaque session que je fais sur “Un si grand soleil”, j'ai trois assistants avec moi, plus un stagiaire qui vient de ces écoles-là”, illustre un des réalisateurs de “Un si grand soleil”, Benoît d’Aubert.

3. Des lieux de tournage variés

Dans cette zone très picturale, on trouve plusieurs théâtres différents : la Camargue, la façade maritime, la moyenne montagne des Cévennes… “Je me souviens qu'une fois, il fallait tourner une séquence qui était censée se passer en Afrique, raconte Benoît d’Aubert. On a tourné ça au bord du lac du Salagou, où la terre est rouge. Et c'est assez étonnant, en choisissant bien les axes, on y est.

Un côté carte postale qui se retrouve aussi dans “Demain nous appartient”, tournée du côté de Sète. “C'est une ville qui est restée assez populaire, très tournée vers la culture, très artistique, avec l'héritage évidemment de Brassens, de Varda, de Paul Valéry, énumère Théophile Clément. Ce n'est pas une ville comme pourrait l'être, par exemple, Saint-Tropez, qui peut paraître un peu déconnectée des gens.

4. Du soleil

Ça s'appelle “Un si grand soleil”, donc il fait toujours beau !” plaisante Benoît d’Aubert. Avec environ 2700 heures par an, l’Hérault figure dans les hauteurs du classement national de l’ensoleillement. C’est autour de sept heures par jour, contre plutôt 5 à Paris. C’est donc une contrainte logistique en moins, celle de devoir tourner sous la pluie. Cela permet aussi de vendre un style de vie solaire, qui fait rêver.

5. Un soutien politique à tous les échelons

Ville et métropole de Montpellier, région Occitanie, les élus locaux soutiennent les différents projets, en facilitant les investissements ou les démarches pour entreprendre des constructions. Un “mini-Hollywood” verra même le jour proche de Montpellier. Le pôle de création cinématographique Pics Studio devrait coûter 185 millions d’euros et sera cette fois tourné vers le cinéma international.

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