Comment réaliser ses traitements naturels pour le jardin en Touraine ?

Comment réaliser des extraits de plantes fermentés ou non fermentés ? 
Généralement, on pratique les fermentations à partir d’eau de pluie, non calcaire et ayant une température comprise entre 15 et 25°C. 
Il faut utiliser un grand contenant de 100 litres en plastique ou inox (pas de métal ni de bois). Evitez les contenants trop petits où très souvent, les extraits sont difficiles à réussir. 
On n’utilise qu’une seule espèce de plante à la fois. Remplissez le contenant au ¾ soit la proportion de 800g à 1kg de végétaux pour 10 litres d’eau. Brassez une fois par jour en vérifiant s’il y a présence de bulles de gaz remontant à la surface. A un moment, vous aurez une absence de bulle de gaz et la formation d’une fine écume. C’est le moment de filtrer. La conservation se fera dans des contenants hermétiques et dans un lieu noir, au frais à des températures entre 8° à 12°C car ces extraits sont très facilement oxydables, altérés par la lumière. Ces extraits sentent fort mais l’odeur ne doit pas être trop désagréable.

La durée de fermentation est variable et fonction des conditions climatiques :
- par 18 ou 20°C avec 5 jours à 25°C : comptez 15 jours 
- par temps nuageux et froid, la fermentation est difficile.

Pour une utilisation sur les balcons et terrasses, vous ne pourrez pas, du fait de la forte odeur, réaliser des fermentations mais vous pourrez faire des macérations. Laissez tremper les végétaux (liste à suivre) dans de l’eau froide (16 à 20°C) pendant 24 heures et utilisez cette macération dans les 24 heures.

Des extraits de plantes aux qualités différentes 
Un certain nombre de ces extraits sont des bio stimulants, c’est-à-dire qu’ils redynamisent la plante, lui redonnent de la vitalité, de la force et donc favorisent la formation des éliciteurs qui sont les éléments de défense naturelles des plantes.

Les bio-stimulants 
L’extrait fermenté à froid bio stimulant, le plus représentatif est l’ortie. L’extrait de consoude lui est très riche en potassium qui permet d’augmenter la résistance des plantes aux maladies.

Les insecticides, insectifuges, fongicides, nématicides 
L’absinthe tue les pucerons, les mouches, les limaces ainsi que la rouille du groseillier. 
L’ail est intéressant pour lutter contre les acariens et les maladies cryptogamiques dont la fonte des semis. 
Les fougères éloignent les taupins, pucerons, les limaces et limitent la rouille. 
La mélisse éloigne les actions des fourmis, pucerons, aleurodes. 
La menthe poivrée repousse les pucerons et les aleurodes. 
Les extraits de prêle sont de très bons fongicides : la prêle traite l’oïdium, la rouille, la maladie des taches noires, le mildiou. 
Le raifort lutte contre la moniliose, la fonte des semis. 
Les extraits de saponaire et de rhubarbe préviennent efficacement les maladies cryptogamiques.
La rhubarbe lutte contre le doryphore. 
La sauge est un très bon anti germinatif et lutte préventivement contre le mildiou de la pomme de terre. 
Les extraits de sureau sont des anti-pucerons, altises, piéride, noctuelle et teigne du poireau. 
Les extraits de tanaisie aident à lutter contre la piéride du chou, les pucerons, le carpocapse. Vous pouvez aussi installer la tanaisie au milieu du potager, elle éloignera les insectes.

Comment utiliser ces extraits ? 
On utilise ces extraits toujours dilués à 1/10ème en pulvérisation sur les feuilles quand c’est possible (en cas d’oïdium, de rouille...) ou au pied sur les autres plantes type tomates en moyenne une pulvérisation une fois tous les 10 jours pas plus, pour les biostimulants au début de la plantation.

Mise en garde 
Ces extraits sont des produits naturels, très efficaces, avec des composés chimiques ayant des effets intéressants mais qui peuvent aussi s’avérer néfastes sur certaines plantes, sur la vie du sol. Il est important de les utiliser sans excès de fréquences et de dosages au risque de perturber les plantes.