Condamnation de Donald Trump : il se victimise et chez ses électeurs "ça peut marcher", selon un spécialiste

Donald Trump à son procès pénal au tribunal pénal de Manhattan à New York, le 30 mai 2024. ©AFP - MARK PETERSON / POOL / AFP
Donald Trump à son procès pénal au tribunal pénal de Manhattan à New York, le 30 mai 2024. ©AFP - MARK PETERSON / POOL / AFP
Donald Trump à son procès pénal au tribunal pénal de Manhattan à New York, le 30 mai 2024. ©AFP - MARK PETERSON / POOL / AFP
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Donald Trump a été condamné jeudi soir par la justice pénale américaine dans l'affaire Stormy Daniels, du nom de l'ex-actrice de porno dont il a cherché à acheter le silence concernant une relation sexuelle. Une condamnation inédite pour un président américain, à cinq mois de la présidentielle.

Donald Trump a été jugé 34 fois coupable à son procès pénal à New York. Un verdict qui plonge les États-Unis dans l'inconnu, à cinq mois de la présidentielle. Mais  peu de chances que ses soutiens lâchent l'ancien président, explique Jérôme Viala-Gaudefroy, chargé de cours à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye, spécialiste des États-Unis. D'après les récents sondages, "les conséquences seraient plutôt à la marge", selon lui, concernant "6 à 7%" d'un l'électorat qui a déjà son opinion sur Donald Trump. Mais en cas d'élection serrée, le spécialiste concède "que ça pourrait avoir un petit effet".

L'ancien président ne fera probablement pas de prison, en raison de son statut de "primo-délinquant et d'ancien président", ainsi que du caractère "non violent du crime", explique le spécialiste. Dans tous les cas, rien dans la Constitution ne l'empêche de poursuivre la campagne présidentielle, après cette condamnation, car le cas n'a simplement pas été envisagé.

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Une victime politique parle aux victimes de la société

Quant à Donald Trump, il compte faire appel, se proclamant non pas innocent mais "très innocent" et se qualifiant de "prisonnier politique", raconte Jérôme Viala-Gaudefroy. L'ancien président a déjà transformé son site de campagne en site de collecte de fonds. Sa victimisation peut créer "une convergence", explique le spécialiste des États-Unis, car il s'adresse à des électeurs, souvent complotistes, "qui se pensent aussi victimes", et c'est un "récit qui fonctionne depuis le début, depuis 2015". Dans un pays où environ 70% des républicains considèrent "qu'il y a eu effectivement un problème" à l'élection de Joe Biden en 2020, rappelle Jérôme Viala-Gaudefroy, ces personnes, qui remettent en question ce résultat, représentent tout de même près de "30% de la population".

Propos recueillis par Jean-Rémi Baudot, édités par Carol Sandevoir.