Danemark, "Écologie"

Il y a onze jours, le 15 avril, le Danemark a annoncé la mise en place d’un « fonds vert » de 670 millions d’euros supplémentaires d’ici 2030 pour que le pays « devienne vert et respectueux du climat ».

Un propos qui peut apparaître surprenant tant ce pays qui a, le premier au monde, implanté des éoliennes en mer et couvre la moitié de sa consommation électrique par l’éolien, semble pionnier dans le domaine des énergies renouvelables.

Mais il est aussi champion dans la production de porcs, dont les effluents tuent le littoral, au point que Greenpeace a organisé récemment, sur la côte est de la péninsule, l’enterrement d’un fjord.

Le Danemark espère d’ailleurs voter bientôt une éco-taxe sur les billets d’avion et une taxe carbone pour le secteur agricole mais se heurte sur ce point à l’opposition des entreprises agroalimentaires.

Le projet de « fonds vert », un exemple pour les pays européens ?

Benoît Bizet rappelle que le projet de « fonds vert », qui représente 670 millions d’euros d’investissements pour la protection de l’environnement, s’inscrit dans une politique verte plus large au Danemark : « Le Danemark est un pays vert mais pour finaliser cette transition il faut se donner les moyens. Le "fonds vert" est un bon exemple qui souligne la nécessité d’investir dans la transition écologique, car cela représente un réel coût. Le Danemark investit et se donne les moyens, en ce sens, je pense que c’est un pays qui peut représenter une sorte de modèle de transition verte. Nous nous sommes rendus compte que les secteurs qui produisent beaucoup de gaz à effet de serre devaient être considérés et pris en charge un par un. Le Danemark a d’abord choisi de décarboner l’électricité et le voyage est presque fini puisque selon les prévisions 100% de la consommation électrique sera couverte par des énergies renouvelables d’ici 2028. Toutefois, il reste des secteurs importants pour lesquels il faut trouver des solutions à l’instar de l’agriculture ou du transport. Ce "fonds vert" vient donc aider la transition de ces secteurs ».

Karen Melchior, évoque la détérioration des fjords et son impact dans la mise en place du "fonds vert" : « Le 6 avril dernier, à l’initiative de Greenpeace, des funérailles ont été organisées pour la « mort » d’un fjord. Cela a permis de montrer la gravité du problème écologique et, bien que cela est arrivé juste avant l’accord sur le "fonds vert", je crois que cet évènement a poussé le gouvernement à mettre en place cette mesure. En effet, depuis 2 ans il y a un grand débat sur l'état de l'environnement maritime au Danemark parce que nous avons des agriculteurs industriels et des pêcheurs industriels qui utilisent des méthodes qui ne sont pas du tout durables. Ces méthodes enlèvent toutes les plantes, tous les petits rochers présents dans les mers et tuent la pêche durable et la pêche côtière du Danemark. Les différents gouvernements jusqu'ici n'ont pas voulu prendre des mesures pour mieux protéger nos mers, cela veut dire qu’avec l’argent du "fonds vert" il faut aussi agir dans ce domaine ».