La chanteuse et comédienne Helena Noguerra fait l'affiche de deux théâtres parisiens ces jours-ci. Dans "Tango y tango", elle nous entraîne en chansons dans une milonga de Buenos Aires, et dans "Frida Kahlo" elle lit, en musique, la correspondance de la célèbre peintre et icône féministe mexicaine.
- Helena Noguerra Actrice, chanteuse, animatrice de télévision, romancière, comédienne, réalisatrice
Elle est chanteuse, mannequin, animatrice, romancière, mais c'est comme comédienne qu'elle est de retour sur les planches. Dans "Tango y Tango", au Théâtre Marigny jusqu'au 13 juin, Helena Noguerra incarne un fantôme, une femme disparue sous la dictature militaire en Argentine. Et à la Scala Paris jusqu'au 23 juin, elle se glisse dans la peau de la peintre mexicaine Frida Kahlo, dont elle lit des lettres et des extraits de son journal. Deux rôles où elle chante aussi, car comme sa soeur Lio, voilà 25 ans qu'Helena Noguerra chante, enregistre des disques et se produit en concert, en solo ou en duo avec André Manoukian, Nathalie Dessay ou Philippe Katherine. "Quand j'étais petite, je regardais des comédies musicales, nous raconte-t-elle. J'avais envie d'être Shirley MacLaine : une actrice qui chantait, qui dansait... ou même Jeanne Moreau, j'aimais bien quand ça jouait et que ça chantait. Je ne voyais pas ma place dans le monde dans un métier normal. Je voulais faire "spectacle", et de rencontre en rencontre, c'est arrivé."
"Frida Kahlo avait envie de vivre, et de provoquer le bonheur"
Helena Noguerra nous explique comment est né le spectacle "Frida Kahlo", à mi-chemin entre la lecture et le théâtre. Elle nous confie également à quel point elle a été touchée par la personnalité de cette artiste : "C'était tout d'abord une commande pour un festival de lecture à Biarritz. Mais là, j'ai eu une sorte d'illumination un peu mystique. Je suis montée sur scène et je me suis rendue compte que j'allais transmettre la parole d'une femme qui avait existé ; je me suis sentie responsable de cette parole-là. Et puis, la première phrase qui ouvrait la lecture disait « je me peins parce que je suis seule ». Au fur et à mesure que je disais le texte, je tissais des ponts entre elle et moi, je m'identifiais. Elle dit « j'ai peu peint et je l'ai fait sans la moindre ambition. » Je me trouve aussi assez peu ambitieuse ! Et puis j'aime cette force qu'elle a de jamais se baigner dans le malheur : elle accueille la douleur, mais très vite elle a envie de vivre et de provoquer le bonheur, d'en faire quelque chose. Elle est trompée, c'est pas grave, elle souffre, mais elle prend plein d'amants aussi, et des maîtresses, et elle essaye, et elle les aime, et elle leur écrit des lettres enflammées. Voilà, elle provoque le bonheur. Elle est handicapée, elle se fait opérer 14 fois, mais elle se fait belle, elle séduit, elle n'abandonne rien. Il y a une force vitale et joyeuse qui dépasse la douleur."
L'équipe
- Production
- Collaboration
- Collaboration
- Collaboration
- Juliette PorcherCollaboration
- Réalisation