Quand les footballeurs se mettent au vert

A une vingtaine de kilomètres à l’est de la Rochelle, nous sommes sur le terrain de  l’Union sportive Aigrefeuille d’Aunis football, USA pour les intimes. Un club qui se veut aujourd'hui "zéro déchet". La réflexion a commencé la saison dernière, et s’est matérialisée par un certain de nombres de changements : plus de verres jetables, plus de canettes à la buvette, des pichets d’eau pour les collations d’après-matches, et des gourdes à l’effigie du club proposées aux 400 licenciés pour remplacer les bouteilles en plastique.

"On a surpris beaucoup de monde quand on s'est lancés dans cette démarche", se souvient Fabrice Challat, le président du club, "ça rentre petit à petit. On a par exemple fait une formation avec le bureau et des éducateurs, sous forme de jeux et de défis. On est tous ressortis en ayant appris des choses. Il reste du boulot à faire, mais on est bien partis. Tout ce qu'on peut faire pour la planète, autant le faire".

Friperie avec maillots, survêtements et crampons

L’une des bénévoles du club, Maud Bersoult, en charge de la communication, est à l’origine de cette démarche. Elle a aussi eu l’idée de mettre en place un petit coin de seconde main. "Dans la friperie", décrit-elle, "c'est gratuit. Chacun vient se servir de ce dont il a besoin". Des crampons de toutes tailles, des survêtements, tout l'équipement pour démarrer.

"Le sport est un formidable vecteur de messages" - Maud Bersoult

"On a à la fois des maillots, des sweats... pas mal de choses. On a monté une marche, qui était peut-être difficile au départ. Et puis finalement on se rend compte que servir des boissons au verre n'est pas moins bien que la canette, que ce n'est pas parce qu'on a des crampons de seconde vie qu'on joue moins bien. C'est même vertueux. Le sport est un formidable vecteur de messages : si nos joueurs et nos joueuses respectent cet engagement, ils le feront forcément irradier".

L’US Aigrefeuille d’Aunis a été accompagnée par  Cyclad, le syndicat mixte des déchets de son territoire, avec également des conseils pour améliorer le tri des déchets qui restent.

Le club va proposer également des formations aux joueurs, des plus petits jusqu’aux seniors. "Ca permet à tout le monde de toucher à ce sujet", approuve Maelis Guignouard, 19 ans, "au foot, mais aussi à la buvette avec les verres et la vaisselle. C'est cool". Maxime Guinaudeau, 19 ans également, reconnait qu'il n'avait pas ces habitudes-là : "il a fallu que je m'adapte. Ca a été un peu difficile, maintenant je m'y fais. J'essaie d'enlever le plastique sur les terrains, et dans ma famille aussi".

Le club a est aussi passé aux coupes et aux médailles en bois plutôt qu’en métal. Du bois recyclé, évidemment. C'est un artisan local qui les a fabriquées. La production sera ensuite confiée au lycée des métiers du bois de Surgères.