D'Angoisse à La Joie, un voyage en brouette qui vous transporte

Lionel Epaillard a poussé sa brouette sur 215 kilomètres, entre deux villages : Angoisse et La Joie. A chaque étape, un spectacle et des rencontres. ©Radio France - Cécile Bidault / France Inter
Lionel Epaillard a poussé sa brouette sur 215 kilomètres, entre deux villages : Angoisse et La Joie. A chaque étape, un spectacle et des rencontres. ©Radio France - Cécile Bidault / France Inter
Lionel Epaillard a poussé sa brouette sur 215 kilomètres, entre deux villages : Angoisse et La Joie. A chaque étape, un spectacle et des rencontres. ©Radio France - Cécile Bidault / France Inter
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C'est un périple unique en son genre que vient d'accomplir un Breton, dont le nom de scène est Vieux Néon. Lionel Epaillard a poussé sa brouette, Du Guesclin, sur 215 kilomètres, entre Angoisse en Dordogne, et le lieu-dit La Joie en Charente Maritime.

Lionel Epaillard, dont le nom de scène est Vieux Néon, aime les mots : il les assemble, les cisèle, en triture le sens jusqu'à l'absurdité. Celle qui fait rire aux éclats. Pour continuer à jouer avec les mots, il a donc décidé de quitter son village du Morbihan où se trouve sa compagnie  les Arts paisibles, pour faire un périple à pied de 215 kilomètres, entre Angoisse, commune de Dordogne et La Joie, lieu-dit de Saint-Just-Luzac en Charente-Maritime. Le tout en poussant sa fidèle brouette jaune baptisée Du Guesclin.

"Dans l'immédiat, on se rend à Sablonceaux", précise Lionel Epaillard, lorsque nous le retrouvons sur la route départementale 117, "idéalement, demain, nous serons à la source de La Joie. Maintenant est-ce que La Joie existe ? J'avais repéré l'existence d'un lieu-dit qui s'appelait La Joie. En mairie de Saint-Just-Luzac où il est censé se trouver, on m'a affirmé qu'il n'y avait pas de Joie chez eux. Je les plains ! Il y a quelques jours quand même, un adjoint de la mairie m'a rappelé pour dire que si, finalement, selon un très ancien document, il existait naguère un lieu-dit appelé La Joie".

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"Je suis le contraire d'un aventurier, ce que je traverse, c'est l'ordinaire de la vie de tout le monde"

C’est la cinquième fois que Vieux Néon fait un voyage avec sa brouette, à 70 ans, il vient de passer la barre des 1000 kilomètres. Une démarche poétique, politique et de partage : "je suis le contraire d'un aventurier, ce que je traverse, c'est l'ordinaire de la vie de tout le monde : les sourires des gens, parfois leurs grandes douleurs, leurs colères aussi. Les problèmes sont réels, ils sont innombrables, mais ils pourraient aussi être une source d'espoir, de dynamisme, d'envie de créer".

Dans les villages traversés, Lionel Epaillard et sa brouette suscitent la curiosité et provoquent les rencontres.
Dans les villages traversés, Lionel Epaillard et sa brouette suscitent la curiosité et provoquent les rencontres.
© Radio France - Cécile Bidault / France Inter

Un spectacle gratuit dans les villages

Dans les villages où il s'arrête, Lionel Epaillard offre son spectacle Vieux Néon éclaire le monde, la brouette devient alors décor. Les bons mots s'enchaînent, le public rit, et l'artiste se fait rémunérer au chapeau. "C'était la joie ! On voit qu'on a les mêmes pensées" sourit cette habitante de Sablonceaux. "Quelqu'un qui prend le temps de faire la route pour rencontrer les Français au plus près, c'est assez rare", note ce père de famille, "il faut faire l'effort d'y aller".

Pour son spectacle "Vieux Néon éclaire le monde", la brouette de Lionel Epaillard devient décors de théâtre.
Pour son spectacle "Vieux Néon éclaire le monde", la brouette de Lionel Epaillard devient décors de théâtre.
© Radio France - Cécile Bidault / France Inter

À travers ses mots et sa marche, Vieux Néon prône une société plus douce, plus lente, moins connectée. "Pour moi, il est clair que la seule issue à notre destin, c'est une forme de frugalité", analyse-t-il, une fois le public parti, "la décroissance n'étant pas un but, mais un chemin : penser tous ensemble, actionner tous ensemble, et dans la joie".

Voulez-vous savoir si La Joie existe vraiment ? La réponse est oui : le lendemain de notre rencontre, Vieux Néon et sa brouette y sont arrivés. C’était le nom d’une ancienne ferme qui n’existe plus depuis longtemps, à deux pas de la rue de la Rigoletterie. Le périple fera l'objet d'un film documentaire, Lionel Epaillard ayant été accompagné, tout au long du voyage, par la caméra d'Arthur d'Haeyer.

L'esprit d'initiative
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