Et le bicycle fut ! : épisode • 1/4 du podcast La Vélo-Révolution : histoire d’un objet en pièces détachées

Vélocipède Michaux, 19e siècle, Musée des sciences technologiques de Milan. - Catalogue du Musée des sciences technologiques de Milan / Wikimedia Common
Vélocipède Michaux, 19e siècle, Musée des sciences technologiques de Milan. - Catalogue du Musée des sciences technologiques de Milan / Wikimedia Common
Vélocipède Michaux, 19e siècle, Musée des sciences technologiques de Milan. - Catalogue du Musée des sciences technologiques de Milan / Wikimedia Common
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De la draisienne à la bicyclette, ce volet retrace les origines des objets-vélos jusqu’au début du XXème siècle. Du vélocipède en passant par le Grand-bi puis le vélo de sécurité, sa transformation a influencé ses usages successifs et inversement.

En 1815, le volcan Tambora, en Indonésie, entre en irruption. Ses nuages de cendres vont se répandre occasionnant une année sans été ni récolte. La famine s’installe, des milliers de chevaux sont abattus. C’est dans ce contexte que le Baron Von Drais, à Mainnheim dans le Duché de Bade (Allemagne), va inventer sa « Laufmachine » (machine à courir) : un siège fixé sur une tige entre deux roues, avançant grâce à la poussée alternative des deux pieds sur le sol. Il faudra attendre quarante ans pour qu’une pédale soit ajoutée à cette Draisienne et qu’un premier vélo rudimentaire voie le jour grâce à Pierre Michaux et son fils à Paris.

À lire aussi : À l'origine du vélo

A la faveur de la grande Exposition Universelle, le succès du Vélocipède est assuré

Il est appelé ensuite Véloce puis Vélo, comme le raconte Alexandre Schiratti : “Dans la terminologie, c’est intéressant puisque le mot ‘vélocipède’ date de Drais, donc de 1817, c'est le mot qui va s'imposer le long des années 1860-1870. A partir de 1880, et l’apparition de la bicyclette de sécurité, c’est le mot ‘bicyclette’ qui s’impose, même si ‘vélocipède’ est toujours utilisé, on va d'ailleurs commencer à le découper et très progressivement, ça va devenir ‘le vélo’.”

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Si dès le début de sa création il est un moyen pour se déplacer plus vite, les premiers utilisateurs du grand-bi, tricycle ou bicyclette, sont des personnes issues des classes privilégiées ayant surtout du temps à perdre. Symbole de vitesse et de progrès, il est au départ très cher et devient un moyen de distinction sociale, dans la 1ère période on ne compte pas plus de 6000 "vélocemen" en France.

À partir de 1890, le vélo, qui s’est amélioré techniquement (pneumatiques, chaine d’entrainement, freins), va progressivement devenir un objet accessible à ceux qui le produisent. La fabrication en série et la naissance de l’industrie du cycle s’enracine dans la région stéphanoise. Avec "L’Hirondelle" de Manufrance - ancienne usine d’armement et première du genre en France -, son prix est divisé par quatre.

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Le vélo remplace peu à peu tous les usages du cheval

Promenade, course, déplacement militaire, tournée du médecin, du facteur et du curé de campagne, transport, numéro de cirque, régiment de cavalerie. Ce véhicule encore lourd et relativement incommode sera malgré tout un vecteur important de l’émancipation des femmes, comme le souligne la journaliste Isabel Best : “C'est vraiment radical la façon dont le vélo a changé la vie des femmes. C'est un mécanisme avec lequel elles pouvaient se déplacer toutes seules, sans avoir besoin qu'un homme les accompagne, sans besoin d'avoir un cheval ou de quelqu'un qui s'occupe du cheval. C'est difficile d'imaginer à quel point cela a changé la vie des femmes”. Le premier tour de France voit le jour en 1903. Il est une grande fête du vélo qui "met la France entière sur le pas de la porte". Trois millions de français en 1911 vont adopter la Petite reine. On glisse de "l’âge bourgeois" à "l’âge populaire" de la bicyclette.

De gauche à droite : Jacques Seray – Alexandre Schiratti – Isabel Best – Bernard Chaussinand et Emilien Lefèvre – Frédéric Héran Crédit Julie Navarre - J.N / Aucun(e)
De gauche à droite : Jacques Seray – Alexandre Schiratti – Isabel Best – Bernard Chaussinand et Emilien Lefèvre – Frédéric Héran Crédit Julie Navarre - J.N / Aucun(e)
- J.N.

Avec :

  • Alexandre Schiratti géographe spécialiste des mobilités (Prendre la route: Une histoire du voyage à vélo" Edition Arkhe)
  • Fréderic Héran, économiste des transports et urbaniste à l’université de Lille (« Le retour de la bicyclette, Une histoire des déplacements urbains en Europe 1817-2050 »)
  • Jacques Seray historien du fait cycliste (« Deux roues », « La reine bicyclette » )
  • Emilien Lefèvre responsable de la collection Cycles au Musée de l’Art et de l’Industrie de Saint Etienne
  • Bernard Chaussinand, ami du Musée de l’Art et de l’industrie de Saint Etienne (« Les établissements stéphanois Mercier »)
  • Isabel Best journaliste ( "Queens of Pain: Legends and Rebels of Cycling" Rapha Editions)

Lectures : Julie Navarre

Archives INA Haude Vassent et Christelle Rousseau

Documentation musicale : Virginie Gresset

Mixage : Bruno Mourlan

Merci au Musée de l'Art et de l'industrie de Saint Étienne et au Vélodrome de Saint Quentin en Yveline.**

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Références :

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