Festival d'Aix : l'État et les collectivités débloquent un "financement exceptionnel" de 1,6 million d'euros

Publicité

Festival d'Aix : l'État et les collectivités débloquent un "financement exceptionnel" de 1,6 million d'euros

Par
Le festival d'Aix-en-Provence, en 2022
Le festival d'Aix-en-Provence, en 2022
© AFP - MOIRENC CAMILLE

L'État avait déclenché, au printemps, une mission d'audit face à l'aggravation du déficit du festival, qui pourra compter sur le soutien du ministère de la Culture et des collectivités partenaires.

Le Festival international d'art lyrique d'Aix-en-Provence va bénéficier d'un « financement exceptionnel sous forme d’avance de fonds remboursable » de 1,6 million d'euros ; 800 000 débloqués par L'État et 200 000 euros avancés par chaque collectivité locale partenaire. C'est ce qu'a annoncé ce samedi 25 mai le ministère de la Culture dans un communiqué. Quelques semaines auparavant,  l'État déclenchait une mission d'audit face à l'aggravation du déficit du festival, estimé à plus de 4 millions d'euros. "Cet audit a fait apparaître un besoin de financement urgent pour rétablir sa situation financière qui nécessite un apport financier important pour assurer sa survie", souligne le communiqué.

"Face à l’urgence de la situation, pour assurer l’édition 2024 et l’engagement 2025, l’État et les collectivités territoriales ont demandé à la gouvernance du festival un plan d’économies et la mobilisation de financements privés à hauteur de 850 000 € minimum", indique le ministère qui précise que "la mission d’inspection se poursuit actuellement et un travail est déjà amorcé sur les différents scénarios et les modalités d’accompagnement et de contrôle pour assurer la pérennité financière du festival."

Publicité

Réduire la voilure

Selon un rapport de la chambre régionale des comptes, rendu public en janvier, portant sur les exercices 2014/2020, le festival a été déficitaire quatre de ces sept années, avec un maximum de 148 901 euros de déficit en 2018 et un déficit cumulé de 188936 euros sur les sept exercices. Le rapport, sans épingler la gestion du festival, pointait cependant la " faiblesse des fonds propres ", relevant que " les subventions publiques représentent en moyenne 38% des produits d'exploitation entre 2014 et 2019 ".

Stéphanie Deporcq, administratrice déléguée du festival, avait confié à l'AFP en avril qu'une réduction de la programmation faisait "tout à fait partie de ce dont nous discutons aujourd'hui" et devrait se faire "en adéquation avec les moyens" disponibles. La programmation de l'édition 2024 n'a en revanche été modifiée qu'à la marge, avait-elle précisé, avec un seul rendez-vous supprimé : une représentation en concert des Vêpres siciliennes de Verdi.

En décembre dernier, le festival  annonçait sur France Musique une édition 2024 en grande pompe, avec 48 levers de rideau au total, dans une période où beaucoup d'institutions et de rendez-vous lyriques sont en souffrance. "Nous sommes subventionnés seulement à un tiers de notre budget, ce qui est quand même très différent de la plupart des opéras, orchestres français, qui ont des niveaux de subventions très majoritaires", nous détaillait Stéphanie Deporcq. Une fragilité, car cela crée une dépendance au financement privé par la billetterie, le mécénat, les coproductions, et aussi une force, "car nous sommes organisés pour être attractifs." Mais un modèle qui, au vu du déficit épinglé aujourd'hui, montre sans doute ses limites.

pixel