Frappe israélienne à Rafah, Benyamin Nétanyahou sous le feu des critiques, solution à deux États, ... Le "8h30 franceinfo" de Jean-Paul Chagnollaud

Jean-Paul Chagnollaud, président de l’Iremmo (Institut de Recherche et d'études Méditerranée Moyen-Orient) et spécialiste de la question palestinienne était l'invité du "8h30 franceinfo", mardi 28 mai 2024. Frappe israélienne sur un camps de réfugiés à Rafah, Benyamin Nétanyahou sous le feu des critiques, solution à deux États, ... Il répondait aux questions de Salhia Brakhlia et Jérôme Chapuis.

Un bombardement de l'armée israélienne contre un camp de réfugiés à Rafah, dimanche 26 mai au soir, a fait 45 morts, selon les autorités palestiniennes. Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a regretté "un accident tragique", formule que le président de l’Iremmo Jean-Paul Chagnollaud juge  "d'un cynisme absolu".

Si Jean-Paul Chagnollaud suppose qu'"il y a surement des segments de la société israélienne qui ont conscience de ce qu’il se passe à Gaza", le spécialiste de la question palestinienne estime cependant que "dans sa grande majorité, la société israélienne reste tétanisée par ce qu’il s’est passé le 7 octobre". Selon le président de l'Iremmo, le choc de l'attaque perpétré par le Hamas contre des civils israéliens se mêle avec le souvenir "des instants les plus tragiques de l'histoire du peuple juif, c'est-à-dire la Shoah."

Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, très contesté à l'international, l'est aussi au sein de son propre pays. Les familles des otages toujours détenus par le Hamas appellent notamment à sa démission. C'est pourquoi, selon Jean-Paul Chagnollaud, Benyamin Nétanyahou "a intérêt, à titre personnel, que la guerre continue."

Alors qu'à partir de mardi 28 mai, l'Irlande, l'Espagne et la Norvège reconnaissent l'État palestinien, Jean-Paul Chagnollaud estime que "sur le terrain, cela ne va rien changer immédiatement" mais que néanmoins, cela crée "une fissure dans le bloc d'Europe de l'Ouest" et amène "les Canadiens eux-mêmes" à revoir leur position sur la question palestinienne. Le président de l’Iremmo estime donc qu'il "faudrait que la France franchisse ce pas." Selon lui, cette reconnaissance n'est "pas une récompense" accordée au Hamas, mais "un droit".

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