Gauz, écrivain : "La lutte consiste à récupérer les mots et combattre par les symboles"

Gauz au Salon du Livre et de la Presse à Genève en Suisse le 3 mai 2015 ©Getty - Jean-Marc ZAORSKI / Gamma-Rapho
Gauz au Salon du Livre et de la Presse à Genève en Suisse le 3 mai 2015 ©Getty - Jean-Marc ZAORSKI / Gamma-Rapho
Gauz au Salon du Livre et de la Presse à Genève en Suisse le 3 mai 2015 ©Getty - Jean-Marc ZAORSKI / Gamma-Rapho
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Dans son texte "Les Portes", l’écrivain Gauz explore le point de vue des personnes qui ont occupé l’église de Saint-Bernard de La Chapelle à l'été 1996 – soit celui des "sans-papiers", dont l’histoire a souvent été écrite par d’autres. Une histoire qui avait marqué, mais dont on ne parle plus…

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L'écrivain Gauz vient nous parler de la parution de son dernier livre, Les Portes, aux éditions Nouvel Attila : il y explore le mouvement des sans-papiers qui se sont battus en 1996 pour rendre visible leur situation et légaliser leur présence en France.

Une femme qui fait basculer la lutte

Dans son roman, Gauz met en lumière Madjiguène Cissé, héroïne et porte-parole de la lutte : "elle était rompue au militantisme, c'était elle qui avait la conscience politique et qui a organisé la résistance". Il raconte qu'elle a fait un véritable casting des prêtres qui seraient prêts à accueillir le groupe de sans-papiers plutôt que d'en appeler aux forces de l'ordre.

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"J'ai découvert le parcours de cette femme parce qu'un ami m'a incité à lire ses mémoires. Au début, j'ai pris ce texte de haut, je le regardais du haut de ma position de connard qui se prend pour un grand intellectuel parce qu'il a écrit quatre bouquins. C'est après que j'ai compris la puissance de sa lutte, de son discours, de son parcours."

Sans oser le demander
58 min

Redonner du sens aux mots

"La lutte, la vraie, c'est celle de la manipulation des symboles, et cela passe par des mots. D'où l'importance des termes qu'on utilise… Et "sans-papiers" décrit parfaitement la situation sociale qu'ont traversée ces gens." Le vrai combat, selon Gauz, consiste à récupérer les mots, et c'est d'ailleurs la mission qu'il s'est assignée en tant qu'écrivain.

"Je ne suis le porte-parole de personne, mais je suis habité par une parole que je porte."

Extraits sonores :

  • Archive de Madjiguène Cissé du 15 août 1996, Journal de 19h, France Inter
  • Archive de Romain Gary du 12 juin 1969, "Entretiens avec", France Culture
  • Musique de fin : Messe en si mineur de Johann Sebastian Bach

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