Qu'est-ce qui caractérise la crise que traverse le marché de l'immobilier sur le territoire français, des métropoles aux littoraux, des zones suburbaines en passant par les HLM ? Une nouvelle vision du partage de l'espace permettrait-elle d'y répondre ?
- Renaud Le Goix Géographe et professeur à l’Université de Paris et membre du laboratoire géographie-cité
- Louis Henaux Directeur Logement de l'association Habitat et Humanisme
Avec la remontée des taux d’intérêt, les Français ont perdu 25 % de pouvoir d’achat immobilier. Le nombre de crédits pour le logement s’est effondré, et si les prix connaissent une baisse, celle-ci n’est pas encore suffisante pour compenser le renchérissement du crédit.
Il faut dire que depuis les années 2000, l’immobilier a augmenté de 70 % hors inflation, et les difficultés de logement sont criantes sur certains endroits du territoire.
Comment la géographie peut-elle nous aider à analyser la situation ?
Les questions sont-elles les mêmes dans les métropoles, le péri-urbain, ou les HLM ?
Et comment le partage du foncier se trouve-t-il au cœur du débat ?
Telles sont les questions que nous allons aborder ce soir avec nos invités :
Renaud Le Goix, professeur de géographie à l’université Paris Cité, spécialiste des marchés immobiliers, notamment du péri-urbain en France et aux États-Unis, et Louis Hénaux, directeur logement chez Habitat et Humanisme, mouvement basé à Lyon, mais qui agit dans toute la France.
La carte du territoire
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"Cette carte montre un problème important qui porte sur les questions d’abordabilité, la capacité d’accession à la propriété des ménages et les capacités patrimoniales des ménages. L'abordabilité, définie rapidement, c’est un rapport entre le prix et les revenus (le nombre de mois de travail nécessaire pour acquérir 1 m², autrement dit la place d’une machine à laver dans un appartement). Et on observe que cette abordabilité a diminué dans toute de France. Elle est ici analysée dans l’Île-de-France, la métropole lyonnaise et la métropole d’Avignon, trois métropoles de tailles et de dynamiques différentes. Dans chacune, les communes dans lesquelles un mois de revenu suffit pour acquérir 1m² sont, entre 1996 et 2018- 2020, de plus en plus éloignées vers la périphérie, c'est-à-dire que pour acquérir un bien immobilier au même prix, il faut s’éloigner, il y a donc une pénalité en distance du centre. Et cette diminution de l’abordabilité a pour conséquence une plus grande sélectivité sociale, c’est-à-dire des marchés qui se sont refermés socialement en haut de la hiérarchie socio-professionnelle vers les plus aisés, les cadres, ceux qui disposent d’un patrimoine, et une mobilisation plus importante des ressources et des patrimoines des propriétaires dans les parcours d’accession."
Retrouvez la carte du territoire dès le mardi sur @Mgarrigou
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