Josée Kamoun, traductrice : "Je suis une huître minuscule qui filtre l'océan littéraire"

Josée Kamoun - Olivier Dion
Josée Kamoun - Olivier Dion
Josée Kamoun - Olivier Dion
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La traductrice littéraire Josée Kamoun, à qui l'on doit les versions françaises d'oeuvres de Philippe Roth, John Irving ou Jack Kerouac, publie pour la première fois un livre sous son nom. Son "Dictionnaire amoureux de la traduction" nous parle de manière savante et accessible des enjeux de cet art.

Avec

Traductrice littéraire d’une cinquantaine d’ouvrages, - romans, nouvelles, essais ou poésie de Jonathan Coe, Aldous Huxley ou encore Virginia Woolf, - Josée Kamoun avait notamment fait parler d'elle en livrant une nouvelle traduction de 1984 de George Orwell (Gallimard, 2018).
Elle décortique avec poésie, précision et clarté les enjeux de cet art complexe dans son Dictionnaire amoureux de la traduction publié aux éditions Plon et illustré par Alain Bouldouyre.
L'ouvrage à la fois savant et accessible d'une praticienne qui, au fil de différentes entrées, montre l’importance de la traduction au quotidien, dans les ­livres, les films ou la musique, tout en évoquant les difficultés de traduction, quelques anecdotes personnelles ou les grands auteurs qu'elle a traduits.

La traduction, une pratique chorale

Josée Kamoun nous rappelle que la traduction est subjective, et non pas "capricieuse" précise-t-elle, et qu'elle varie d'un traducteur à l’autre.
C’est ainsi que Josée Kamoun préfère partager le “fardeau” de la traduction avec d'autres : “Je suis d’accord pour qu’on nous fasse confiance, mais pour qu’on nous fasse confiance à tous”.
“Est-ce que toutes les traductions se valent ? C’est un débat. Mais ce qui ne fait pas débat, c’est qu’il les faut toutes” .

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Traduire, une affaire de désir et de possession ?

Dans la traduction, Josée Kamoun voit quelque chose de charnel et de l'ordre du désir.
Ce désir qui nous porte vers l’oeuvre, pour en savoir plus à son sujet et d'entrer davantage en elle.
Elle évoque par ailleurs une ambiguïté dans la relation du traducteur au texte à traduire, y trouve “tout un rapport à la possession : qui possède et qui est possédé ?”.
Elle revient aussi sur des difficultés de traduction, donnant l’exemple de  Fishboy : le dit du jeune fantôme (Gallimard, 1996) de Mark Richard, dont elle a retraduit l'ouverture une trentaine de fois avant d'en garder une.

Extraits sonores :

  • Extrait du film Le Septième Sceau de Ingmar Bergman, 1957
  • Extraits des chansons Ode to Billie Joe de Bobby Gentry et Marie Jeanne de Joe Dassin, 1967
  • Archive d'une interview de Jack Kerouac par Fernand Séguin issue de l'émission Le sel de la semaine diffusée à l'antenne de la Télévision de Radio-Canada le 07/03/1967
  • Extrait de la chanson Prisencolinensinainciusol par Adriano Celentano

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