75 millions d’albums vendus dans le monde et un suicide à 27 ans. Voilà le grand écart qui résume la vie de Kurt Cobain, chanteur et guitariste du groupe Nirvana, qui aurait eu 50 ans en 2017, et dont l’existence a été faite de paradoxes et de tiraillements.
- Isabelle Chelley Journaliste à Rock&Folk. Auteur du Dictionnaire des chansons de Nirvana.
- Laurence Romance Journaliste de rock et traductrice
- Lelo Jimmy Batista Auteur, journaliste, directeur du label Satanic Royalty et rédacteur en chef Noisey France.
- Stan Cuesta Musicien et journaliste. Auteur de Nirvana, une fin de siècle américaine.
- Renaud Monfourny Photographe.
De son enfance à Aberdeen, la ville la plus pluvieuse des États-Unis, jusqu’à son suicide à Seattle en 1994, Kurt Cobain est ancré dans l’Amérique middle-class des années 80 et 90 (celle de George Bush et de MTV). Sa trajectoire a été une succession de déconvenues personnelles, artistiques et physiques, même si l’addiction à l’héroïne, qu’il prend pour la première fois afin de calmer ses douleurs récurrentes à l’estomac, rend sa personnalité moins lisible. Son histoire d’amour avec Courtney Love, personnage trash du rock américain, fait de lui un père de famille. Elle lui offre un havre de paix mais devient aussi un point de crispation pour ses fans, son entourage et finalement pour lui-même.
Le credo du punk-rock selon lequel il s’est promis de vivre, son admiration sans borne pour le bluesman Leadbelly, sa recherche permanente des mélodies : toute sa vie est marquée par l’obsession de la musique et tournée vers la création d’une œuvre personnelle, radicale et torturée qui est marquée par l’obsession de la « pop ». Sa fascination pour le punk et son rejet systématique de la culture de masse, dont il sera pourtant un acteur principal, servent de sous-bassement aux combats politiques qui lui tiendront à cœur : le féminisme et la lutte contre le viol, le contrôle des armes, la cause homosexuelle.
Pour comprendre Kurt Cobain, il faut aussi se pencher sur son rapport ambigu au succès. Enfant, il se rêve en rock-star. Devenu rock-star, il rejette l’industrie du disque et finit même par détester l’album Nevermind qui lui a permis d’accéder à ce statut en 1991. Son parcours dessine le portrait d’un être ultrasensible sur scène, dans ses textes, ses amitiés ou son appréhension du public, et d’un paradoxe vivant, qui rêve d’un destin illustre mais n’est pas taillé pour la célébrité.
Reste son œuvre : trois albums, deux albums live, une compilation et des carnets couverts de textes et de dessins laissent la trace brûlante d’un jeune artiste mal dans sa peau, fer de lance du mouvement grunge, devenu une icône générationnelle puis un classique de la musique populaire et une vache à lait pour les maisons de disques.
La haine, le désespoir, la mort, la fragilité, le viol, les viscères et la douleur sont les thèmes récurrents de ses chansons, de ses carnets intimes et de ses nombreux dessins. Ils sont la manifestation d’un besoin irrépressible de créer et posent en filigrane une question : quel était ce feu que Kurt Cobain cherchait à apprivoiser ?
Lecture des textes
- Lecture de la lettre de suicide de Kurt Cobain par Caroline Ducey.
- Lectures du Journal de Kurt Cobain par Elya Birman.
DISCOGRAPHIE
- Albums (Nirvana) : Bleach (Sub Pop, 1989) - Nevermind (Geffen, 1991) - In Utero (Geffen, 1993)
- Compilation de faces B et titres inédits (Nirvana) : Incesticide (Sub Pop, 1992) - With The Lights Out (Geffen, 2004)
- EP (Nirvana) : Sliver (Sub Pop, 1990) - Hormoaning (Geffen, 1992)
- Splits : The Fluid / Nirvana – Candy / Molly's Lips (Sub Pop, 1991) - Nirvana / The Melvins – Here She Comes Now / Venus in Furs (Communion, 1991) - Nirvana / Poison Idea – Return Of The Rat / Up Front (Tim /Kerr, 1992) - The Jesus Lizard / Nirvana – Puss / Oh, the Guilt (Touch and Go, 1993)
- Albums live posthumes (Nirvana) : MTV Unpulgged in New York (Geffen, 1994) - From the Muddy Banks of the Wishkah (Geffen, 1996) - Live At Reading (Geffen, 2009) - William S. Burroughs / Kurt Cobain – The "Priest" They Called Him (Tim / Kerr, 1993)
Générique
Un documentaire de Tanguy Blum, réalisé par Somany Na. Coordination, Irène Omélianenko et Christine Bernard. Attachée de production, Claire Poinsignon. Avec la collaboration d'Annelise Signoret, documentaliste à la Bibliothèque Centrale de Radio France. Nouvelle édition web, Sylvia Favre-Steyaert.
LIENS
- L'histoire tragique de Kurt Cobain, de Nirvana au purgatoire, par Sophie Rosemont dans Vanity Fair (20.02.2017)
- Guide to Kurt Cobain’s art : où l’on découvre peintures, dessins, photos… signées Kurt Cobain
- La face cachée de Kurt Cobain en 15 faits et gestes, par Laure Narlian sur franceinfo: culture (03.04.2014)
- Une des dernières interviews de Kurt Cobain, à voir sur Youtube
L'équipe
- Coordination
- Coordination
- Production déléguée
- Réalisation
- Attaché(e) de production
- Autre