Une autre critique de la violence avec Marc Crépon

Etat des lieux de la violence, des violences

Violences d’État ou opposées à l’État, violences sociales, mais aussi des violences liées à des phénomènes d’emprise et qui affectent également la sphère privée – violences conjugales ou envers les enfants, dérives sectaires. Le philosophe Marc Crépon parle de la violence, de ses formes, de ses effets, de ses racines, et de la question de sa légitimité dans son dernier essai "Sept leçons sur la violence" édité chez Odile Jacob.

La violence est partout mais où commence-t-elle et où s'arrête-t-elle ?

Si tout est "violence", plus rien ne l'est ? Marc Crépon propose une autre critique de la violence, celle  qui "reconsidère l'expérience de la violence, pour savoir de quoi l'on parle, mais aussi ses effets dans le corps et les esprits". La violence détruit la relation, la confiance. Subir une violence (de masse, politique ou domestique), c'est voir ce que l'on est, chaque fois infiniment, réduit à un matériau brut sur lequel s'exerce une force physique, psychique ou verbale. On est chosifié. Et le philosophe de rajouter qu'il est nécessaire "de résister à tous ceux qui voudraient nous convaincre qu'il est vain de s'opposer à ces violences ou de tenter de les enrayer, comme si on était libre de faire abstraction du monde des peines et de souffrances qui nous entoure". Marc Crépon convoque, entre autres,  Walter Benjamin, Hannah Arendt, Judith Butler, Freud ou Mihail  Sebastian, auteur de "Depuis deux mille ans".

Marc Crépon est directeur du département de Philosophie de l’ENS. Normalien, philosophe, directeur de recherche au CNRS (Archives Husserl) ses recherches portent sur la question des langues et des communautés dans les philosophies française et allemande (XVIIIe-XXe siècles) et sur la philosophie politique et morale contemporaine.