L'inscription de l'IVG dans la Constitution, "une victoire féministe historique" pour Rachel-Flore Pardo

Rachel-Flore Pardo dans le studio du 5/7 de France Inter le 29 février 2024 ©Radio France
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Rachel-Flore Pardo dans le studio du 5/7 de France Inter le 29 février 2024 ©Radio France
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"Un jour qui marquera l'histoire politique de la France", assure le Premier ministre Gabriel Attal après le vote du Sénat mercredi soir en faveur de la constitutionnalisation de l'avortement. Rachel-Flore Pardo, avocate et militante féministe, est l'invitée de 6h20.

Avec
  • Rachel-Flore Pardo Avocate, co-fondatrice de l'association Stop Fisha

Pour l'avocate, pas de doute, ce qui s'est passé ce mercredi est "une victoire féministe historique". "Je pense à toutes les femmes, à toutes les féministes du monde entier qui nous regardent. Et je veux leur dire de poursuivre leur combat, chacune dans leur pays, pour la liberté des femmes à disposer de leur corps et qu'on les soutiendra", assure Rachel-Flore Pardo. "Je pense aussi, évidemment, à toutes ces militantes féministes qui ont milité ici en France. Je pense aux parlementaires, aux membres du gouvernement, aux présidents de la République qui ont su faire évoluer la vision que beaucoup avaient de l'interruption volontaire de grossesse. Parce que oui, certains ont changé d'avis, certains sénateurs même ont changé d'avis au gré des conversations avec leurs femmes, avec leurs filles."

Elle y voit une évolution des mentalités plus rapide que prévu : "Il y a un an, un sondage disait que 86% de la population française était favorable à l'inscription de l'interruption volontaire dans la Constitution. Je crois que si on refaisait ce sondage aujourd'hui, le chiffre serait bien plus important. On a convaincu que les femmes sont libres, libres de choisir pour elles-mêmes, de choisir leur destin et libres d'être mères ou de ne pas l'être."

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L'édito politique
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"Un signal aux femmes européennes et du monde entier"

Le vote s'est finalement fait à une large majorité : 267 voix pour,  50 contre. "Je suis très agréablement surprise de cette grande majorité. Je crois que justement, ça montre qu'en expliquant, qu'en faisant de la pédagogie, comme on l'a fait ces derniers mois et depuis 2022, depuis la décision "Roe v. Wade" [la décision de la Cour suprême des États-Unis qui a remis en cause le droit à l'avortement, NDLR], on a pu convaincre que les femmes sont libres et que cette liberté fondamentale devait être inscrite dans la Constitution."

Une fois l'IVG inscrite dans la Constitution, ce droit sera sanctuarisé, "inscrit dans le marbre, d'une certaine façon", explique l'avocate. "On donne aujourd'hui, ici en France, toutes les garanties qui existent, toutes les garanties possibles, à la liberté de recourir à l'interruption volontaire de grossesse. Et ça envoie un signal aux femmes européennes, aux femmes du monde entier : c'est très important, parce que ce combat pour la liberté des femmes à disposer de leur corps, c'est un combat qui est intrinsèquement international. On le voit d'ailleurs sur les réseaux sociaux, quand on voit ces propagandes conservatrices, rétrogrades, qui parfois diffusent de fausses informations, des informations culpabilisantes sur l'interruption volontaire de grossesse. On voit bien que parfois ça vient de France, mais parfois ça vient de l'étranger. On doit combattre ces idéologies."

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