Les familles de trois otages français en Iran ont demandé à l’ONU de se prononcer sur leurs conditions de détention : Me Martin Pradel, avocat des trois familles est l'invité de 6h20.
- Martin Pradel Avocat au barreau de Paris
Ils s'appellent Cécile Kohler, Jacques Paris et Louis Arnaud. Et depuis environ deux ans, ces trois Français sont prisonniers en Iran, otages du régime. Leurs familles appellent l'ONU à tout faire pour obtenir leur libération. "Ce qu'il faut comprendre, c'est que dans le monde, les conventions internationales auxquelles sont parties les États les engagent à ce que, quand un homme ou une femme est privé de liberté, cette arrestation, les conditions de cette privation de liberté soient conformes à la loi du pays", explique leur avocat Me Martin Pradel. "Et ce, sous la supervision d'un juge dont les conventions disent qu'il doit être indépendant et impartial. C'est cela que vérifie le groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire", qu'il vient de saisir pour étudier le cas des trois Français.
"Le groupe de travail, qui est composé d'experts internationaux, va au nom du Haut Commissariat aux Droits de l'Homme regarder le dossier, poser des questions à l'État. Et les conventions internationales font que les États sont engagés à répondre effectivement aux questions des experts. De fait, l'Iran a déjà été visé par des saisines du groupe de travail. Des questions ont été posées et l'Iran a répondu."
La "diplomatie des otages", une tradition iranienne
"On a des ressortissants français qui sont en détention en Iran : on se fiche complètement de savoir qui ils sont, ce qu'ils ont dit, ce qu'ils ont fait", rappelle Martin Pradel. "De fait, ça n'a pas tellement d'importance aux yeux même de l'Iran, puisque aujourd'hui, ce que dit l'Iran, c'est qu'ils ne les relâcheront que lorsque la France leur donnera satisfaction. De fait, jusqu'à présent, on est dans un dialogue entre la France et l'Iran. Or nous constatons que cette bilatéralité est sans effet aujourd'hui : ça fait deux ans que ça dure, deux ans qu'ils sont dans les pires conditions de détention."
Il dénonce ce qu'on appelle la "diplomatie des otages", des arrestations d'occidentaux par l'Iran pour être utilisés ensuite comme monnaie d'échange. "On est dans une tradition iranienne de dossiers montés de toute pièce pour arrêter des ressortissants d'un pays. Et les Français doivent savoir qu'ils ne sont pas seuls : il y a des Belges, des Néerlandais, des Suédois, des Espagnols…"
En plus de Cécile Kohler, Jacques Paris et Louis Arnaud, un quatrième Français se trouve également détenu en Iran aujourd'hui, dont l'identité précise n'est pas encore connue.
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