La Peau de Chagrin, le Faust de Balzac

Affiche pour La Peau de Chagrin de Balzac ©Getty - DEA / A. DAGLI ORTI / Contributeur
Affiche pour La Peau de Chagrin de Balzac ©Getty - DEA / A. DAGLI ORTI / Contributeur
Affiche pour La Peau de Chagrin de Balzac ©Getty - DEA / A. DAGLI ORTI / Contributeur
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Doit-on satisfaire ses désirs pour avoir une vie courte et intense ou, au contraire, doit-on privilégier une vie plus longue en renonçant à ses désirs ? C'est la question que se pose le personnage de Raphaël dans "La Peau de Chagrin" d’Honoré de Balzac, en pleine réflexion sur le sens de sa vie.

Que diriez-vous si un jour, si une nuit, un ange ou un démon vous disait : "Si tu me possèdes, tu posséderas tout. Mais ta vie m'appartiendra. Désire et tes désirs seront accomplis. Mais règle tes souhaits sur ta vie. Elle est là. À chaque vouloir, je décroîtrai comme tes jours." Signez-vous le contrat ?

Où se trouve ici la bienveillance ? Dans le pacte avec le Diable, ou dans le goût de la vertu ? Dans cette "peau de chagrin" qui exauce les souhaits, mais raccourcit les jours, ou dans la douleur sans fin de désirer plus qu’on ne peut ?

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Portrait d'Honoré de Balzac. Première moitié du 19ème siècle.

Quand Honoré de Balzac sort son roman La Peau de Chagrin en 1831, le succès est indéniable. L'œuvre philosophique n'est pas qu'un roman pour Balzac. Il souhaite ici montrer les causes profondes des comportements humains.

Le personnage principal, Raphaël de Valentin, doute du sens de sa vie, des décisions à prendre ou à ne pas prendre. Il joue souvent avec cela et en vient même à conclure un pacte singulier avec le diable. Est-ce pour lui une partie de plaisir de laisser le hasard faire les choses ou bien est-ce par peur de devoir choisir son destin soi-même ?

La Peau de Chagrin, comme un remix de Faust et un avant-goût de Dorian Gray, représente une forme de pacte avec le diable et de condamnation du désir. Quand Raphaël découvre la "peau du chagrin" avec un vieillard qui lui explique ce qu'elle est, celle-ci le suivra jusqu'à sa mort. Au moment même où le pacte est conclu, Raphaël entre dans la fatalité. Il suffit qu'on promette à un homme qui veut se suicider de mourir un jour pour qu'à l'envie de se suicider se substitue l'envie encore plus pathétique de vivre le plus longtemps possible...

Enregistrements : Jacques Roland lit La Peau de Chagrin, aux éditions Le livre qui parle

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