La révolution du vélo, ou "vélorution" est en marche. Abandonnant automobiles ou métro au profit d'un vélo, de nombreux français se mettent en selle pour se déplacer et se rendre sur leurs lieux de travail. Mais avec ce phénomène vient de nouveaux problèmes, notamment sécuritaires.
- Frédéric Heran Économiste et urbaniste, maître de conférences à l’Université de Lille 1 et chercheur au CLERSE (Centre lillois d’études et de recherches sociologiques et économiques)
- Camille Thomé Directrice de l'association "Vélo et territoires"
- Anne Lavaud Déléguée générale de l’association Prévention routière
Le virus n'a fait qu'amplifier cette révolution du vélo. Il faut dire que seul sur son vélo, c’est nettement plus facile de respecter la fameuse distanciation physique. C’est plus rassurant que de s’entasser dans les transports en commun…
Reste, et ce n’est pas un détail, la question de la sécurité des cyclistes. Les derniers chiffres de la sécurité routière communiqués cette semaine sont sans appel. Si le nombre de morts sur les routes de France a globalement baissé de 11% au mois de septembre, le nombre de cyclistes tué lui ne cesse d’augmenter. Ils sont 37 à avoir trouvé la mort au guidon en septembre.
Comment limiter les accidents ?
Quels sont les chiffres de la progression de l'usage du vélo ? Qui sont les nouveaux cyclistes : ont-ils plutôt abandonné leurs voitures ou les transports en commun ?
Quels aménagements sont envisageables en ville pour permettre de plus de sécurité, notamment entre cyclistes et automobilistes mais aussi avec les piétons et les autres cyclistes ?
Quelle place doivent prendre les pouvoirs publics dans cette "révolution du vélo" ?
Avec nous pour en parler et pour répondre à vos questions, Frédéric Héran, urbaniste, économiste des transports, maître de conférences à l'Université de Lille 1, auteur de Le Retour de la bicyclette (La Découverte), Camille Thomé, Directrice de l’association « Vélo et territoires » et Anne Lavaud, déléguée générale de la Prévention routière.
Un impression d’incivilité cycliste
Hervé, auditeur appelle pour dire qu’il « trouve que les cyclistes sont devenus de plus en plus indisciplinés. Moi j'ai été éduqué par mon père à faire du vélo sur les routes. J’ai l’impression qu’on ne partage plus le même espace ». Anne Lavaud, déléguée générale de la Prévention routière précise : « A peu près 84 % des accidents de vélo se produisent en agglomération. Et on a un peu moins de la moitié des tués à vélo qui le sont en agglomération. Donc les accidents sont aussi graves hors agglomération qu'en agglomération, contrairement à ce qu'on peut présupposer cet espèce de climat de jungle en centre-ville. »
Surtout plus de cyclistes
Pour Frédéric Héran, urbaniste, économiste des transports, maître de conférences à l'Université de Lille 1, auteur de Le Retour de la bicyclette (La Découverte) cette impression de jungle est liée « à une hausse de la pratique certaine. De nombreux indicateurs le montrent et arrivent donc sur les routes, dans les rues, des cyclistes pas totalement nouveaux, mais qui faisaient du vélo de façon occasionnelle et qui maintenant le font de façon quotidienne. Ces néo-cyclistes sont en train d'apprendre et c'est long. On le sait parce que ça a été déjà beaucoup étudié pour la voiture : il faut une dizaine d’années aux automobilistes pour devenir réellement expérimentés. Avant, ils ont pas mal d'accidents. Avec les cycliste on en a encore pour quelques années avant que la pratique se généralise et devienne habituelle et que les comportements soient moins dangereux. »
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