Élections européennes : un vote crucial pour l'écologie

Comment penser les enjeux écologiques à échelle européenne ? Et quels sont les freins pour mener une transition écologique ?

En juin 2021, la neutralité carbone à l’horizon 2050 est inscrite dans la législation, avec pour ambition de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici à 2030.

Qu'appelle-t-on une "transition juste" ?

L’expression de « transition juste » est notamment utilisée des textes internationaux et en particulier l’Accord de Paris sur le climat. Au sein du Pacte vert, le Fonds de transition juste est destiné à favoriser la transition énergétique dans les régions les plus consommatrices d’énergies fossiles en finançant notamment la requalification des travailleurs ayant perdu leur emploi. Son budget est de 17,5 milliards d’euros pour la période 2021-2027.

Des élections cruciales

La vice-présidente de La Fabrique Ecologique Lucile Schmid précise pourquoi les élections du 9 juin sont primordiales : « Le GIEC nous dit qu’il y a une urgence totale et que la décennie en train de s'écouler est la décennie de tous les records en termes de dégradations, et de dérèglements climatiques. Ces scrutins vont déterminer comment on articulera les enjeux sociaux avec les enjeux écologiques. D’autant qu’on entend monter une petite musique anti-écologique portée par les partis populistes, avec l'idée qu'au fond, la lutte contre les dérèglements écologiques se fait au détriment des plus faibles. Or, ce sont les plus faibles qui souffrent des inégalités environnementales. Enfin, ces élections sont essentielles, car le projet européen a besoin d'une transformation dans un contexte de guerres, de dérèglements pas seulement climatiques. Il faut pouvoir articuler ces dérèglements pour montrer que l’Europe est une grande puissance. »

Des citoyens moins préoccupés par l’écologie

Mais les électeurs semblent moins s’intéresser à l’écologie. Pour Anne Sander, députée LR au Parlement européen du groupe PPE : « Les thèmes écologiques doivent être vus dans leur globalité. Et c'est peut-être là que l'Europe a failli ces dernières années. Le Pacte vert a été lancé en 2019 au lendemain des élections, dans un contexte d'attentes, et une poussée des écologistes. Ensuite, la crise du Covid-19, la Guerre en Ukraine, ont montré les limites de notre système de production déjà fragilisé. Les Européens ont vu qu'il fallait tenir compte de l'environnement. Mais dans un monde plus globalisé, avec des questions d'inflation, de production alimentaire, énergétique et industrielle… On est revenu sur les mesures environnementales qui ne prenaient pas assez en compte le volet social et économique. »

Des climatologues sont de plus en plus inquiets

Pierre Larrouturou, député européen Nouvelle Donne, groupe S&D auteur de "32h ! La semaine de 4 jours, c'est possible" aux éditions du Seuil : « Les climatologues sont de plus en plus inquiets. On mesure l’évolution du CO2 depuis 1958 et aujourd'hui, il augmente trois fois plus vite que dans les années 1960 et 1970. L'année dernière, avec l'inflation, la flambée des prix, on a consommé moins d'énergie. Donc le CO2 qui vient de l'économie a un peu baissé l'an dernier. Mais les feux de forêt, les mégas feux de forêt, on fait plus que compenser cette diminution. Les conséquences sont très claires : j’ai vu des paysans dans le Pas-de-Calais qui ont tout perdu. Spontanément, ils évoquent le réchauffement climatique…. »

Les agriculteurs parmi les premières victimes, et pas climato-sceptiques

Pierre Larrouturou a rencontré des agriculteurs en colère à Bruxelles. Ils veulent de la dignité pour leur travail, des revenus décents, mais ils ont aussi expliqué : « Nous n'avons rien contre le pacte climat, nous n'avons rien contre le pacte climat. Nous sommes les premières victimes du réchauffement climatique. Ici, il y a des inondations. Mais on ne veut pas être les seuls à payer la transformation. Emmanuel Macron mais veut faire une pause, ce serait juste dramatique, ce serait catastrophique. »

La suite sur l'agriculture, la loi européenne de la préservation de la nature, Le pacte vert et Ursula Van der Leyen... est à écouter...

Avec :

• Lucile Schmid, vice-présidente de La Fabrique Ecologique. Référence : « Les enjeux écologiques des élections européennes »

• Anne Sander, députée LR au Parlement européen, groupe PPE

• Pierre Larrouturou, député européen Nouvelle Donne, groupe S&D auteur de "32h ! La semaine de 4 jours, c'est possible" aux éditions du Seuil