Le 28 mai, l'Espagne, l'Irlande et la Norvège, ont officiellement reconnu un État de Palestine. Emmanuel Macron, s'est dite "prêt à reconnaître" un tel État mais "à un moment utile". Alors que le conflit entre Israël et le Hamas est toujours en cours, est-ce le bon moment ?
- Anne-Lorraine Bujon Directrice de la rédaction de la revue Esprit
- Sylvie Kauffmann éditorialiste au journal « le monde », spécialiste notamment des questions internationales.
- Thomas Gomart Historien des relations internationales, directeur de l’Institut français des relations internationales (IFRI).
- Catherine Tricot Directrice de la revue Regards
La Norvège, l’Irlande et l’Espagne. 3 pays du continent européen ont officiellement reconnu cette semaine l’Etat de Palestine. 3 et bientôt 4 puisque la Slovénie s’apprête à son tour à sauter le pas. Le parlement slovène se prononcera sur le sujet ce mardi. A l’échelle mondiale, l’Etat palestinien est déjà reconnu par 146 pays sur un total de 193 représentés à l’ONU. Alors de 3 de plus ou de 3 de moins, ça ne change sans doute pas grand-chose. Sauf que si.
Car à ce stade, les Européens étaient assez frileux sur cette question, défendant l’idée d’une solution à deux Etats mais ne faisant pas de la reconnaissance de la Palestine un préalable à un règlement du conflit au Proche-Orient.
Désormais, les lignes bougent, y compris côté occidental. Jusqu’où bougeront-elles ?
Interpellé sur ce sujet, Emmanuel Macron s’est dit prêt mardi à ce que la France reconnaisse un Etat palestinien mais « à un moment utile ». Or, pour le président français, ce moment n’est visiblement pas venu. Attention dit Emmanuel Macron à ne pas agir sous le coup de l’émotion. La tête de liste LR aux européennes lui emboîte le pas. Pour François-Xavier Bellamy, reconnaitre aujourd’hui un Etat palestinien reviendrait à donner raison à ceux qui ont déclenché l’attaque du 7 octobre, c’est-à-dire au Hamas. Or rappelle-t-il, le principe même du Hamas, c’est la destruction d’Israël.
Les partisans de cette reconnaissance immédiate défendent au contraire l’idée d’un électrochoc nécessaire, une décision qui pourrait contribuer à rendre irréversible la solution à 2 Etats. Et à favoriser le retour à la paix.
Alors le moment est-il venu de reconnaitre l’Etat palestinien ?
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