"Bugarach" & "In Our Blood"

La série "Bugarach" sur France TV - France TV
La série "Bugarach" sur France TV - France TV
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Aujourd'hui, Xavier Leherpeur nous parle de deux séries "Bugarach" sur France TV et "In Our Blood" sur Canal +

On débute cette chronique avec Bugarach, une série fantastique française disponible sur France.TV

Émilie, jeune étudiante sensible au devenir de la nature et en lutte incessante contre l’entreprise ayant décidé de relancer l’extraction du gaz de schiste au mépris des normes écologiques, est désormais orpheline. Sa mère est morte quelques années plus tôt et son père vient de disparaître dans le crash de son hélicoptère. En enquêtant sur le lieu de l’accident, elle et ses amis découvrent une zone d’intense activité énergétique. Une sorte de vortex situé en bas du mont Bugarach. Chaque objet qui y est précipité disparaît mystérieusement. N’ayant plus rien à perdre et prête à tout pour découvrir les causes de la disparition de son père, Émilie plonge dans le vide. Quelques instants plus tard, elle se réveille dans son lit. Rien ne semble avoir changé. Sauf que dans cette version alternative de son existence, sa mère est bien en vie…

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Une série fantastique française réussie ? Ce n’est pas si fréquent ?

Il est en effet permis d’avoir des a priori. Mais en s’inspirant très lointainement par une légende liée au mont Bugarach, les deux auteurs, Philippe Paumier et Fabien Montagner, qui met également en scène les huit épisodes, signent une série à tiroir jouant habilement des multiples possibilités offertes par le thème des univers parallèles. Qu’est-ce qui détermine nos choix et donc nos vies ? Quel moteur infléchit le cours de nos existences ? La raison ? Les émotions ? La prudence ? quels conséquences pour nos choix de vie ? À quatre mains, ils tricotent un maillage malin et addictif qui réinvente le plaisir du ‘suite au prochain numéro’. Les cliffhangers – autrement dit les coups de théâtre sur lesquels s’achèvent les épisodes – sont réjouissants. Mais moins que celui du tout dernier qui nous laisse face à un nouveau mystère qui ne se résoudra – et il faudra donc attendre et croiser les doigts pour qu’elle existe - la saison 2. Une série efficace, sans beaucoup de moyens et avec beaucoup d’habilité scénaristique.

Autre recommandation, une série australienne : In Our Blood sur Canal+

Australie, début des années 80, l’élection d’un nouveau premier ministre plus ouvert que ses prédécesseurs permet à la communauté LGBT d’espérer enfin de sortir du placard où la tient cachée un pays encore moralement très rigide. Mais la joie sera de courte durée, fauchée par l’arrivée du SIDA.

Une série chorale, politique et musicale. Politique car quand l’épidémie débute, l’homosexualité est encore illégale. Et que le vote pour sa dépénalisation s’en trouve menacé par le spectre de cette maladie gay. Musicale car comme dans la tragédie antique, un chœur très fluide et queer ponctue les intrigues en reprenant des tubes de l’époque. Chansons pops et militantes comme le Smalltown boy des Bronski Beat. Ou encore l‘iconique Shout des Tears for fears. Crier pour exister. Crier pour ne pas crever en silence. Une série mémorielle en quatre épisodes, fière, rageuse et bouleversante – j’ai liquidé toute ma réserve de mouchoirs en un demi épisode – indispensable pour ne jamais oublier ce que furent ces sombres années.

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