Les cordes poignantes de Max Richter

Vingt ans ont passé depuis la publication par Max Richter de ses Blue Notebooks. Des variations vertigineuses qui confirmèrent à l’époque, en guise de second album, tous les espoirs placés chez l’auteur prometteur de Memoryhouse. Sacré depuis comme l’un des grands maîtres de l’école néo-classique contemporaine, trait d’union générationnel entre Brian Eno, John Cage et les plus jeunes Nils Frahm, Lucas d’Alberto ou  Akira Kosemura, le pianiste anglais a ensuite fait prospérer sa musique au cinéma, sollicité par les plus grands réalisateurs  pour offrir à leurs bandes-originales ses partitions bouleversantes.

Vingt ans ont passé et The Blue Notebooks demeure encore, après toutes ces années, l’une des pièces maîtresses de la discographie de Max Richter. Un disque écrit en forme de réponse artistique à l’invasion américaine de l’Irak et porté par l’inexprimable On The Nature of Daylight, peut-être le titre du compositeur le plus connu du grand public car convoqué  maintes fois par le grand écran, mais aussi l’un des morceaux les plus aigus de cet album, sinon le plus poignant. Cette trajectoire sonore fondatrice réunissant l’électronique et l’acoustique, Richter la rappelle à lui aujourd’hui pour annoncer In A Landscape, un neuvième album solo qui d’après son auteur s’inspirera et revisitera certaines thématiques des Blue Notebooks.

"D'une certaine manière, "In A Landscape" est un autre regard des "Blue Notebooks", mais du point de vue de notre monde et de nos vies en 2024", détaille Richter à propos de ce nouveau disque attendu au mois de septembre prochain. "C'est un album qui vise à réconcilier les polarités et réunir le monde humain et le monde naturel, les grandes questions et les plaisirs tranquilles de la vie." En guise de prélude de choix, le Britannique vient de mettre en ligne Movement, Before All Flowers, une première fresque emplie d’émotion et de cordes vibrantes, et qui forme déjà en effet un écho lointain à l’emblématique On the Nature of Daylight. Classe.