Les couvre-chefs, des accessoires capillaires

LKa casquette de baseball à l’américaine, c’est le chapeau national aux USA ©Getty - izusek
LKa casquette de baseball à l’américaine, c’est le chapeau national aux USA ©Getty - izusek
LKa casquette de baseball à l’américaine, c’est le chapeau national aux USA ©Getty - izusek
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Bonnet de hipster, chapeau de cow-boy, casquette de baseball à l'américaine, panama comme en Amérique du Sud... il existe autant de chapeaux que de coupes de cheveux. Cette semaine, Jehanne vous propose de revenir sur la petite histoire des couvre-chefs.

Avec
  • Jehanne Ndzouba Animatrice

Bonnet, chapeau melon ou haut de forme, casquette, Panama, bandana... Il existe des milliers de couvre-chefs différents pour personnaliser presque autant de coiffures. Ces accessoires capillaires sont aujourd’hui surtout des détails pour finir un style qu’on veut se donner, pour tous les jours ou pour certaines occasions. Sauf que ça n’a pas toujours été le cas. Avec Jehanne, on remonte le temps pour parcourir ensemble l'histoire et les significations des couvre-chefs.

Les premiers chapeaux

Selon les historiens, les premières traces de chapeaux remontent à l’Antiquité. L’objectif premier c’est de se protéger du soleil, de la pluie ou encore du froid, notamment pour ceux qui voyagent. C’est donc un objet avant tout utile. Mais très vite, cet accessoire va aussi être utilisé comme marqueur social. Un des principaux exemples, à l’époque, c’est celui des esclaves affranchis qui portent un bonnet en particulier comme symbole de leur liberté.

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Pour les siècles suivants, on voit une évolution du chapeau comme moyen de catégoriser les gens. On peut différencier les riches et les pauvres grâce à la matière ou au style de leurs chapeaux. Par exemple, au 19e siècle, les chapeaux haut de forme sont porté uniquement par des hommes des élites alors que pour les ouvriers, ce sont les casquettes qui sont courantes.

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Il y aussi souvent eu une différence entre les hommes et les femmes. À partir du Moyen-âge, le chapeau, c’est un truc d’hommes. Pour les femmes, c’est plutôt foulard ou voile. Il faudra attendre plusieurs siècles pour que le port d’un couvre-chef soit ouvert à la gent féminine.

C’est d’ailleurs devenu un symbole d’émancipation : dans les années 20, les femmes se mettent à la coupe à la garçonne tout en portant des petits chapeaux. Une belle façon de s’éloigner des looks encombrants qui leurs étaient imposés avant.

La disparition des chapeaux

C’est au 20e siècle que tout va commencer à changer et que, petit à petit, on va porter de moins en moins de chapeaux. D’après Frédéric Monneyron, auteur du livre “ La sociologie de la mode”, cette diminution est due à la simplification des tenues et au choix du confort. On va préférer aller au plus pratique. Par exemple, s’il pleut, on va utiliser un parapluie qui est plus facile à ranger. Et puis, les gens vivent de plus en plus à l’intérieur, donc finalement on a beaucoup moins besoin de se protéger.

Certains chapeaux féminins vont continuer d’être portés mais davantage pour le style que pour autre chose, finalement. C’est comme ça que la capeline est super à la mode dans les années 60, vous savez, ce grand chapeau à larges bords qu’on a vu revenir dernièrement. Elle protège du soleil mais surtout, ça donne un côté super looké.

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Les chapeaux et leurs nombreuses autres utilisations

Aujourd’hui, même si c’est moins courant, il y a encore plein d’utilisation des couvre-chefs. D'abord, ce qui existe toujours, c’est le lien avec la religion. Il y a la kippa chez les juifs, le voile chez les femmes musulmanes qui souhaitent le porter, ou encore le kufi pour les hommes musulmans.

Il y a aussi des chapeaux qui font de la résistance aux États-Unis. Le chapeau de cow-boy au Texas, c’est une vraie institution. Qu’on soit employé dans un ranch ou homme d’affaires, on le porte comme symbole de l’Ouest américain. D’ailleurs, quand  un shérif avait décidé de supprimer ce chapeau de l’uniforme officiel dans le Wyoming, ça a fait scandale. Clairement, personne n’était prêt à dire au revoir au style Far West.

C’est pareil pour la casquette de baseball à l’américaine. Là-bas c’est le chapeau national. Et comme pas mal de trucs américains, ça s’est exporté, et maintenant, même en Europe, on peut vouloir adopter le total look US et choisir une casquette à bords larges.

Les chapeaux comme uniformes sont aussi encore assez courants, notamment dans les fonctions comme la police, la marine, les militaires...

Et puis évidemment il y a aussi le style. On peut décider de porter un beau chapeau pour un mariage par exemple, pour une soirée chic. Ou parce qu’on est un sappeur, membre de la société des ambianceurs et des personnes élégantes et que le style, on a ça dans la peau.

Showbiz

On retrouve aussi des chapeaux dans le showbiz. Jehanne pense évidemment à Geneviève de Fontenay qui n’existait pas sans son chapeau. On l’appelait même souvent “la dame au chapeau”. Elle en a porté de tous les styles mais attention, noir et blanc ou rien.

Dans le rap aussi, il y a eu de beaux exemples de port du couvre-chef. Il y a un moment où on ne pouvait pas voir un rappeur sans une casquette américaine. Booba, Rohff, Kaaris... ils y sont tous passés.

Et pour les nostalgiques, rappelez-vous des années où les rappeurs portaient des... bandanas. En bandeau, avec un petit nœud sur le côté. Ou alors carrément en mode casquette avec le bandana qui recouvre le crâne et le petit nœud devant. C’était d’ailleurs le style préféré de 2PAC. Personne ne sait vraiment d’où est venue cette mode, mais certains aiment bien s’en moquer.

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On l’a vu, aujourd’hui, les chapeaux ne sont plus vraiment des éléments de marqueur social. Quoi que, croiser quelqu’un qui sort de Roland Garros avec son panama, il y a quand même un petit côté “statement”, hein. Les grands gagnants restent la casquette classique et le bonnet, qu’on voit hyper souvent et partout.

Peut-être parce qu’ils sont utiles, et facile à assortir à plusieurs styles. En tout cas, Jehanne, avec ses cheveux volumineux, il n'y a aucun chapeau qui lui va. Donc avis aux entrepreneuses et entrepreneurs qui l’écoutent : le marché du chapeau pour cheveux bouclés vous tend les bras !

Crédits

  • Réalisation : Sibylle Clamens
  • Mixage : Xavier Chocron