Les fantômes de la dictature argentine avec Emilienne Malfatto

C'est un pays qui ne veut pas se souvenir, c'est un pays étrange, où il manque des gens. C'est comme ça. Entre 1976 et 1983, il a existé en Argentine près de 800 centres clandestins de torture et de mort pour briser des hommes et des femmes, les déshumaniser. De cimetières sous-marins en fausses communes, les victimes de cette extrême violence produite par la dictature sont nulle part et partout. Trente mille disparus et des centaines d'enfants volés pour je cite éradiquer le gène rouge nous interdisent d'oublier. L’écrivaine et journaliste Emilienne Malfatto plonge dans cette histoire grâce à la fiction et aux images de Rafael Roa, elle est notre invitée aujourd'hui.

Le livre d' Emilienne Malfatto et Rafael Roa L'absence est une femme aux cheveux noirs a paru aux éditions du Sous-sol

La note vocale

La question d’Ana @lalibrairelesnouveautes à Emilienne Malfatto : "Ma lecture de votre livre a été une véritable claque, j’ai longtemps été hantée par ce texte et ces photos. Déjà, c’est un sujet qui m’intéresse et qui me touche beaucoup, et le découvrir à travers vos mots a été une véritable révélation. L’écriture poétique est d’une finesse touchante et incroyablement belle. Je voulais savoir la façon dont s’est articulé votre travail d’écriture poétique, à celui photographique de Rafael Roa ?"

Emilienne Malfatto explique : "Il y a eu un dialogue permanent avec Rafael Roa, car nous sommes deux auteurs et nous avons deux façons de raconter l’histoire. On était en même temps à Buenos Aires l’an dernier, et on parlait su sujet ensemble, on allait parfois ensemble dans le même lieu : les choses se sont faites à deux. Rafael lisait des morceaux du texte qui était en train d’être écrit, moi, je regardais ses photos. En fait, on voulait que ce soir un dialogue entre l’image et le texte, et créer des résonnances entre ces deux manières de raconter une même histoire."

Le grand Jeu des pages musicales

Comme chaque jour en fin d’émission, l’heure est venue de jouer à notre grand jeu des pages musicales. Pour jouer avec nous, c’est très simple : si vous repérez, au gré d’une de vos lectures, un passage qui évoque un morceau de musique, prenez-le en photo ou relevez le texte par écrit, et envoyez-le-nous via le compte Instagram de l’émission ou sur notre mail "lebookclub@radiofrance.com".

Archive

Alexandre Valenti, émission Une histoire particulière, France Culture, 03/09/2022

Références musicales

Sui Generis, El show de los muertos

Vacarme, R

Haruhisa Tanaka, Blue Filter

Alberto Ginastera, Triste

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