Les premières agences matrimoniales, objets de scandale

Publicité

Les premières agences matrimoniales, objets de scandale

Des premières agences matrimoniales au XIXe siècle aux applis de rencontre actuelles, on trouve de curieux parallèles.
Des premières agences matrimoniales au XIXe siècle aux applis de rencontre actuelles, on trouve de curieux parallèles.
© Getty

Bien avant Tinder ou Bumble, les agences matrimoniales formaient certains couples. Début XIXe, Claude Villiaume, personnage médiatique et égocentrique, initie le principe.

L’idée d’ agence matrimoniale n'est pas née à la  Saint-Valentin, mais derrière les barreaux. Précisément, dans la tête de Claude Villiaume, incarcéré pour une tentative d’attentat sur  Napoléon Iᵉʳ. L’ancien soldat avait pour projet d’étendre le périmètre des agences d’affaires, qui mettaient en relation différents métiers. À sa sortie, sous le Iᵉʳ Empire, l’homme d’affaires à l’égo bien prononcé crée son entreprise : un bureau, à Paris, où l'on vient déposer ou consulter des annonces pour trouver un conjoint.

Le Temps du débat
40 min

Le personnage médiatique fait parler de lui et de sa petite affaire via la publicité dans la presse. Avec tant d’exubérance qu’il est parodié dans des vaudevilles. Tant pis, une mauvaise publicité reste une publicité. L’historienne Claire-Lise Gaillard raconte, entre autres histoires, celle de ce personnage, dans son livre Pas sérieux s’abstenir, Histoire du marché de la rencontre. XIXe-XXe siècles (CNRS Éditions, 2024). Elle revient aussi sur l’émergence d’autres agences matrimoniales qui a suivi.

Publicité

Pour afficher ce contenu Instagram, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.

Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.

Car c’est un peu plus tard, dans les années 1830, que ce modèle d’entreprise devient un marché structuré. Alors que Villiaume utilisait la méthode choc, un autre agent matrimonial, M. De Foy, va prendre la voie du droit et rendre légal – et légitime – son business. L’occasion, aussi, de répondre aux soucis d’endogamie en étiquetant les profils de ses membres selon leur dot, les économies des parents et la situation professionnelle. Étrange classification sociale aujourd’hui intériorisée et inconsciente sur les applis de rencontre, via les informations données en un clin d'œil sur les photos.

À lire : Pas sérieux s’abstenir, Histoire du marché de la rencontre. XIXe-XXe siècles, de Claire-Lise Gaillard, CNRS Éditions, 2024