#metoo hôpital : les étudiants en médecine se mobilisent

30% des étudiants disent avoir vécu du harcèlement sexuel selon une étude de 2021. ©Getty - Maskot
30% des étudiants disent avoir vécu du harcèlement sexuel selon une étude de 2021. ©Getty - Maskot
30% des étudiants disent avoir vécu du harcèlement sexuel selon une étude de 2021. ©Getty - Maskot
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Ce mercredi 29 mai se tient une manifestation devant le ministère de la Santé à Paris. Un étudiant de l'université de Limoges a pu reprendre les cours alors qu'il était condamné pour agression sexuelle. Depuis plus d'un mois, les témoignages s'accumulent sur les réseaux sociaux.

Avec
  • Tanita Fallet

Remarques sexistes, agressions sexuelles ou viols : elles sont plusieurs à témoigner sur les réseaux sociaux des violences sexistes et sexuelles qui règnent à l'hôpital et dans les études de santé. Parmi les victimes, il y a Manon. France Inter a récolté son témoignage. Elle a subi des agressions sexuelles de la part d'un autre étudiant en 2017 et 2020. "Il me plaque contre un mur, m'embrasse de force", se souvient l'étudiante en neuvième année de médecine. A l'époque, elle n'entame aucune démarche, ce qu'elle regrette, car "derrière il y a eu un viol".

Manon n'est pas un cas isolé, 30% des étudiants se disent victimes de harcèlement sexuel au cours de leur formation hospitalière selon une enquête de l'association des étudiants en médecine de France en 2021. Manon dénonce également l'esprit carabin. C'est l'idée selon laquelle il y aurait une culture sexuelle et grivoise dans les études de médecine. Parmi ces rites, on retrouve par exemple la présence de fresques pornographiques misogynes dans les hôpitaux. Certaines continuent d'occuper les murs des établissements de santé.

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Ras-le-bol général

Pour Emmanuel Hay, président du syndicat des internes des hôpitaux de Paris, cet esprit carabin instaure avant tout une culture du viol et une omerta, en se cachant derrière les traditions. "Souvent, ce sont des blagues sexistes, sexuelles ou grivoises. C'est toujours à destination des jeunes étudiantes qui ne savent pas quoi répondre. (...) Le fait de se permettre d'avoir ce genre de comportements, c'est déjà déplacé" explique l'interne.

En se mobilisant devant le ministère de la Santé, les étudiants espèrent faire entendre leur ras-le-bol général face à ces comportements. "Ce n'est pas des traditions. Ça n'a pas sa place dans les études supérieures." Insiste Héloïse, en charge de la lutte contre les discriminations pour la Fage, une organisation qui regroupe plusieurs associations étudiantes. Elles seraient 30% à avoir subi du harcèlement sexuel dans leurs études de santé selon une étude menée par l'association des étudiants en médecine de France en 2021.

Les organisations demandent la création de plateformes de signalement anonymes et des formations approfondies des étudiants et du personnel soignant et une meilleure protection des victimes. Enfin, elles demandent que les agresseurs ne puissent pas exercer en tant que médecin.