Pendant le jeûne, le manchot relargue des polluants dans son sang

Le manchot royal (Aptenodytes patagonicus) est une espèce d'oiseaux nicheurs qui présente deux périodes de jeûne : le jeûne de mue et le jeûne de reproduction. ©Getty - MB Photography
Le manchot royal (Aptenodytes patagonicus) est une espèce d'oiseaux nicheurs qui présente deux périodes de jeûne : le jeûne de mue et le jeûne de reproduction. ©Getty - MB Photography
Le manchot royal (Aptenodytes patagonicus) est une espèce d'oiseaux nicheurs qui présente deux périodes de jeûne : le jeûne de mue et le jeûne de reproduction. ©Getty - MB Photography
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Les polluants chimiques, POP et PFAS contaminent de nombreux êtres vivants. Quel est leur devenir chez des animaux qui changent de métabolisme ? Une nouvelle étude révèle que pendant les jeûnes de manchots royaux, ces composés sont remobilisés dans la circulation sanguine.

Ces polluants, on les connaît maintenant sous des abréviations, les POP et PFAS. Les POP, ce sont les polluants organiques persistants. Ils sont composés de chaînes carbonées, avec par exemple du chlore ou du brome et ils mettent plusieurs dizaines d’années à se détériorer. Les PFAS sont une autre famille de composés organiques qui portent du fluor, et la liaison chimique entre le carbone et le fluor est encore plus solide… C’est pour ça qu’on les appelle des polluants éternels. Ces composés chimiques ne vont pas se fixer au même endroit dans les organismes : les POP se fixent plutôt aux graisses, on les dit lipophiles, alors que les PFAS peuvent aussi se coller aux protéines. La question de leur devenir se pose donc particulièrement chez les oiseaux marins comme les manchots qui changent brusquement de métabolisme pendant leurs périodes de jeûne.

Quel est le devenir des polluants chimiques pendant les jeûnes des manchots ?

Dans cette nouvelle étude, les scientifiques ont voulu voir si ces changements physiologiques pouvaient influencer les concentrations de ces composés de synthèse dans le sang de manchots royaux. Premier résultat : les niveaux en POP et PFAS doublent à la fin des jeûnes, ces polluants sont relargués et s'accumulent dans le sang. Et second résultat, pendant le jeûne de mue, certains PFAS ne semblent pas rester dans la circulation sanguine. Quelles sont les différentes formes de jeûnes chez les manchots ? Comment repérer un manchot qui s'apprête à jeûner ? Quelles implications de ces résultats pour la santé de ces animaux et l'environnement ? Réponses avec Alice Carravieri, chercheuse au Centre d'études biologiques de Chizé de l’Université de La Rochelle et au laboratoire Littoral, environnement et sociétés. Elle est la dernière autrice de  cette étude parue dans Environmental Science and Technology.

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Manchot royal des Iles Kerguelen en pleine mue, les vieilles plumes sont en train de tomber et le nouveau plumage prend place.
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