France Culture Education . Grâce à une sélection de sept émissions, révisez vos connaissances sur le thème de l'art en philosophie.
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Philosophie : qu'est-ce que l'art ?
Si l'art, en son sens le plus général, désigne la maîtrise d'un savoir-faire (notre mot "art" vient du latin ars, traduction du terme grec tekhnè), il ne se limite pas cette définition. Depuis le XVIIIe siècle, le terme a délaissé sa seule acception technique au profit d'un sens esthétique : il renvoie au domaine des beaux-arts - ou "arts désintéressés" - et à la recherche du beau. Mais là encore, la beauté des œuvres d'art complexifie notre appréhension de ce qui relève de l'art : obéit-elle à des règles formelles objectives ou relève-t-elle d'une expérience profondément subjective, d'un sentiment du beau ? Et si c'est le cas, est-il possible de convaincre un ami de la beauté d'un morceau de musique si celui-ci s'y montre insensible ? Voilà que l'art ouvre le champ à un tas de questions philosophiques ! Du point de la création, d'une part : l'art dépend-t-il de règles ou du génie créateur ? Comment fonctionne l'inspiration ? Le banal et même la laideur peuvent-ils être objets d'art ? Mais aussi du point de sa réception : existe-t-il des normes du goût ? Qu'est-ce qu'une expérience esthétique ? A quoi sert l'art ? Voici une sélection d'émissions pour vous accompagner dans les révisions du baccalauréat ou pour approfondir vos connaissances en matières de philosophie de l'art.
1. L'art doit-il être beau ? (58 min)
Apparue entre le XVIe et la fin du XVIIIe siècle, la notion de "beaux-arts" marque une rupture dans l'histoire de l'art : avec elle, le beau devient une finalité. Elle pose également les bases d'une réflexion esthétique nouvelle : qu'est-ce qui est beau dans l'art ? Existe-t-il des propriétés formelles du beau ?
2. L'art peut-il être laid ? L'esthétique de la charogne (58 min)
Le laid produit parfois sur le regardeur une impression aussi forte que le beau. Prenons l'exemple de la charogne ou des sculptures contemporaines moisies de Jean-Michel Blazy. La première s'est vue consacrer un poème par Charles Baudelaire, les secondes se retrouvent exposées dans de grands centres d'art. Le laid voire le dégoûtant peuvent-ils être objets d'art ?
3. Peut-on discuter des goûts et des couleurs ? (58 min)
Pourquoi dit-on qu’un tableau de Monet ou un paysage de montagnes est beau ? Peut-on convaincre quelqu'un de la beauté d’un objet, naturel ou artistique, si celui-ci s'y montre insensible ? On peut estimer qu’un objet est beau parce qu’il correspond à des critères formels, à une définition qui serait celle de la beauté ou, au contraire, considérer avec Emmanuel Kant, qu’il n’existe pas de propriétés du beau et que lorsque l’on dit d’un objet qu’il est “beau”, on rend compte d’une expérience singulière que nous faisons à sa rencontre. Le beau relève-t-il d’une préférence absolument subjective et injustifiable ? En matière de jugement esthétique, faut-il se résoudre à dire "à chacun son goût" ? Emmanuel Kant nous sauve de cet écueil. Dans sa Critique de la faculté de juger, le philosophe affirme que le goût, s’il ne se fonde sur aucun concept, s’énonce comme un jugement universel. De nos sentiments esthétiques, on peut donc discuter à l’infini…
4. Comment fonctionne le geste créateur ? (49 min)
Comment fonctionne une œuvre d’art ? Par quelle magie ce que nous avons ordinairement devant les yeux peut-il se voir investi d’une aura particulière ? A partir de quelles ressources l’artiste peut-il créer un monde qui ne ressemble à rien d’autre et qui pourtant, par le regard, la lecture ou l’écoute, trouve un écho ?
5. Qu'est-ce qu'une expérience artistique ? (28 min)
Pour John Dewey, philosophe pragmatisme, l'émotion esthétique n'est pas réservée aux artistes qui produisent des œuvres, et n'a pas nécessairement lieu au sein des salles silencieuses du musée qui les exposent... S'opposant à l'idée d'une contemplation passive, dans son essai L'Art comme expérience, le philosophe fait entrer l'expérience artistique dans la vie quotidienne.
6. L’art peut-il nous consoler ? (58 min)
Souvent considéré comme le philosophe pessimiste par excellence, Arthur Schopenhauer (1788-1860) voyait dans l'art un moyen de se consoler de la vie, dont il pensait qu'elle n'était qu'effort et souffrance. Le philosophe allemand voyait l'art comme un palliatif nous permettant d'échapper à la mécanique aveugle de l'instinct.
7. L’art est-il une chose du passé ? (58 min)
A la fin du XVIIIe siècle, Friedrich Hegel (1770-1831) assiste à la naissance du musée en Europe. Paradoxalement, cela l'amène à développer l'une des idées phares de sa pensée : l'art, tel que nous le connaissons, est mort. "L'art, ou du moins sa destination suprême, est pour nous quelque chose du passé", écrit le philosophe dans son Esthétique. Mais qu'est-ce que cela signifie au juste ?
Références