Polluants éternels : que sait-on des PFAS ?

Le papier toilette est désigné comme source "potentiellement importante" de PFAS ©Getty - Darrin Klimek
Le papier toilette est désigné comme source "potentiellement importante" de PFAS ©Getty - Darrin Klimek
Le papier toilette est désigné comme source "potentiellement importante" de PFAS ©Getty - Darrin Klimek
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Ils sont connus des scientifiques depuis une vingtaine d’années déjà : ces composés chimiques, dont la toxicité ne fait aucun doute, sont omniprésents dans notre environnement, que ce soient dans les eaux, les sols, les organismes vivants…

Avec
  • Pierre Labadie Chimiste de l’environnement, , directeur de recherche à l’unité mixte de recherche du CNRS et de l’Université de Bordeaux "EPOC"

Où se cachent donc les PFAS ?

Les PFAS, on les trouve finalement un peu partout”, explique Pierre Labadie. “C’est une très vaste famille de composés synthétiques. 5 à 12 000 composés sont mis sur le marché, et largement utilisés dans de très nombreuses applications, du fait de leurs propriétés antiadhésives, résistante à la chaleur, résistante aux produits chimiques. On les retrouve dans de nombreux produits de la vie courante. Des poêles Teflon, des emballages alimentaires, des papiers de cuisson, des textiles ou des cosmétiques, également dans des produits industriels, peinture, pesticides, mousse anti-incendie, et malheureusement, on les retrouve partout autour de nous, dans les écosystèmes qui nous entourent.

Quels sont les effets des PFAS sur l’homme et son environnement ?

Ce qui est connu, c'est de très nombreux effets chez l’homme et la faune sauvage, de type cancérigène” indique Pierre Labadie*. “Cancer du rein, des testicules par exemple”*, précise-t-il, “mais aussi un caractère perturbateur endocrinien, par exemple l’altération du fonctionnement de la thyroïde, avec pour conséquence des perturbations du développement, ou - et c’est peut-être l’effet le plus inquiétant - l’altération du système immunitaire. Dans l’environnement c’est le même type d’effets qui est observé.” Le chimiste ajoute qu’on les appelle “polluants éternels parce qu’un certain nombre de ces composés sont extrêmement persistants. Ce qui est un avantage dans un contexte industriel devient un problème environnemental. Cette persistance est liée à la présence dans ces composés de la liaison carbone fluor qui est la plus forte dans le monde chimique.”

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Quelle réglementation pour ces composés toxiques ?

Ce qui est très inquiétant”, déplore Pierre Labadie, “c’est la dissémination à l’échelle globale. Les effets sont suffisamment connus pour que ces composés commencent à être réglementés. Il y a une inertie très forte, cela fait plus d’une vingtaine d’années que la communauté scientifique a commencé à alerter. Une réglementation internationale s’est mise en place dans les années 2010, mais très progressivement. Il existe des alternatives, potentiellement avec des performances légèrement inférieures, mais il en existe et d’ailleurs certaines marques en on fait un argument de vente. Donc c’est un appel à l’action à l’échelle individuelle.”

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