Réutilisation des eaux usées : des projets ambitieux voient le jour à Canet-en-Roussillon

À Canet-en-Roussillon, 20% des eaux réutilisées pourraient être alloués à l'agriculture et la viticulture. ©Maxppp - PHOTOBIM/DOMINIQUE ANDRE /
À Canet-en-Roussillon, 20% des eaux réutilisées pourraient être alloués à l'agriculture et la viticulture. ©Maxppp - PHOTOBIM/DOMINIQUE ANDRE /
À Canet-en-Roussillon, 20% des eaux réutilisées pourraient être alloués à l'agriculture et la viticulture. ©Maxppp - PHOTOBIM/DOMINIQUE ANDRE /
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Une sécheresse sévère sévit depuis deux ans dans les Pyrénées-Orientales. Dans le "plan de résilience", annoncé la semaine dernière par le ministre de la Transition écologique, l'un des axes majeurs est de renforcer la réutilisation des eaux usées.

À Canet-en-Roussillon, où la sécheresse sévit depuis deux ans, les eaux usées sont déjà réutilisées pour arroser les espaces verts. Une petite borne est installée devant la station d'épuration et les agents municipaux n'ont qu'à se servir en eau, préalablement traitée sous la surveillance de Miloud Bélaoun, technicien de la station : "Les eaux sont débarrassées de toute la pollution que l'on peut trouver dans les eaux usées, explique-t-il, grâce aux bonnes bactéries qui vont venir manger la pollution. Puis les eaux de sortie subissent un traitement par ultraviolet. Avec 70 lampes UV, un petit peu comme des néons, l'eau traverse et au passage, ça tue les bactéries. Et voilà une eau prête à resservir, on ne peut pas la boire, mais elle respecte les normes de rejet."

Cette eau permet, depuis septembre 2023, d'arroser les 15 000 arbres de Canet-en-Roussillon. Le maire, Stéphane Loda, se félicite d'un bilan très positif, même si ce n'est qu'un début, explique-t-il. "Cela représente 7 à 8 000 m3 par mois, mais la station de Canet produit 2,5 millions de mètres cubes. Notre intention est de réutiliser 20% de ces eaux pour essentiellement l'agriculture et la viticulture." En prévision, un demi-million de mètres cubes seront acheminés par un nouveau réseau d'eau, jusqu'au verger du secteur et jusqu'à certaines exploitations viticoles.

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Un goutte-à-goutte sur 500 hectares

Un projet est notamment prévu pour acheminer un goutte-à-goutte sur toute une ligne droite allant jusqu'à un plateau viticole de 500 hectares. Son coût est d'au moins 2 millions d'euros, mais "c'est une excellente initiative", salue Antoine Lespès, chargé de l’adaptation du domaine au dérèglement climatique. "Si ça nous permet de ne plus pomper dans les nappes, notamment pliocènes, qui est réservé à l'eau potable, c'est une ressource qui est bienvenue, dans la mesure où l'INRA a montré qu'il n'y avait pas de danger, si c'était fait dans une certaine mesure, chose qui sera respectée sur le projet de Canet."

Deux autres projets de réutilisation des eaux, soutenus eux aussi par l'État, verront bientôt le jour à Argelès-sur-Mer et Saint-Cyprien. Les travaux débuteront très rapidement selon le ministre de la Transition écologique, qui ne donne pas de date précise.

Un reportage de Guillaume Farriol, édité par Carol Sandevoir.