Philips aurait tardé à retirer des respirateurs potentiellement cancérigènes

Malgré les risques cancérigènes des machines Philips, l’ANSM encourage les patients à continuer à utiliser les appareils potentiellement cancérigènes. ©Maxppp - PHOTOPQR/LE PROGRES/Richard MOUILLAUD
Malgré les risques cancérigènes des machines Philips, l’ANSM encourage les patients à continuer à utiliser les appareils potentiellement cancérigènes. ©Maxppp - PHOTOPQR/LE PROGRES/Richard MOUILLAUD
Malgré les risques cancérigènes des machines Philips, l’ANSM encourage les patients à continuer à utiliser les appareils potentiellement cancérigènes. ©Maxppp - PHOTOPQR/LE PROGRES/Richard MOUILLAUD
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217 patients ont porté plainte contre Philips. Ils reprochent à l'entreprise d'avoir mis sur le marché des respirateurs contenant un composant soupçonné d'être cancérigène, et d'avoir tardé à les retirer en dépit de nombreuses alertes.

217 personnes ont porté plainte devant le pôle de santé publique de Paris pour tromperie, mise en danger de la vie d’autrui et administration de substances nuisibles. Trois d’entre elles l’ont fait pour homicide involontaire. Elles reprochent à Philips d’avoir commercialisé des respirateurs destinés à soigner l’apnée du sommeil contenant une mousse insonorisante potentiellement cancérigène, qui a tendance à se désagréger avec le temps. 380 000 de ces appareils avaient été installés en France.

Deux ans après leur rappel mondial, près d’un million de ces respirateurs n’ont toujours pas été remplacés. Des documents auxquels la cellule investigation de Radio France a eu accès montrent par ailleurs que Philips avait été alerté sur des problèmes liés à ses respirateurs depuis 2008, soit quatorze ans avant le retrait. Un ingénieur de l’entreprise Burnett, fournisseur de la mousse incriminé, a affirmé devant la justice américaine que sa société ne savait pas que Philips utilisait cette mousse et qu’elle n’était pas destinée à un usage médical.

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Cette affaire pose aussi la question de l’inertie des autorités de santé en France qui ne se sont fondées que sur les données de Philips pour minimiser tout risque de cancer, et n’ont ordonné aucune expertise indépendante. Elle montre aussi que les respirateurs sont devenus un marché en pleine expansion, et que des liens d’intérêts étroits unissent certains pneumologues aux installateurs qui travaillent avec Philips.

Lire l'enquête intégrale :

Respirateurs Philips défectueux : 217 patients déposent plainte, une enquête de Marie Dupin et Simon Veille pour la cellule investigation de Radio France.

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