Récits de fin du monde

La sécheresse. La famine, la montée du niveau des eaux, le réchauffement climatique, le trou dans la couche d’ozone. Une comète, un astéroïde de la taille de quatre stades olympiques qui vient s’écraser sur une planète qui s’embrase, qui ne survit pas à cette onde de choc à la violence inédite. Un virus inconnu qui décime la population humaine toute entière, la contamination de l’eau par une molécule qui nous empoisonne toutes et tous. L’émergence sur terre de l’antéchrist sans qu’un messie vienne nous sauver, l’apocalypse, l’apocatastase, le jugement dernier, l’arrivée d’envahisseurs extraterrestres qui exterminent tous les êtres vivants, avant de laisser la terre en feu. Une pluie acide, un nouvel âge de glace, des éruptions volcaniques inexplicablement intenses et simultanées, engouffrant le monde dans un brouillard de fumée et sous une épaisse couverture de lave.

Quelle forme aura la fin du monde ?

La mort du soleil, plongeant le monde dans une obscurité sans fin, ou son explosion soudaine, emportant tout dans une bouillante rage cosmique.

Voilà quelques-uns de l’infinité de scénarios pouvant mener à la fin du monde, ou du moins à la fin de notre monde. Au centre des récits depuis l’invention de l’écriture, présente dans toutes les religions et les croyances, des monothéismes les plus répandus aux polythéismes oubliés par l’histoire, le discours eschatologique concentre en lui toutes les peurs de l’espèce humaine. Certains ont peur de la nature et de l’univers, de ce que l’on ne contrôle pas : on imagine une catastrophe naturelle soudaine, qu’elle vienne de la terre, des eaux ou des cieux.

Guerre nucléaire, catastrophe écologique ou astéroïde ?

D’autres s’en remettent à leurs croyances pour prédire la fin du monde : les sectes millénaristes, comme il y en a des milliers d’exemples dans l’histoire de l’humanité, agrègent toute leur mythologie et leur système de valeur autour d’une prédiction précise de l’arrivée de cette fin du monde. Finalement, les plus cyniques et les plus misanthropes n’ont guère besoin de s’en remettre à des spéculations ou à de chimériques croyances pour voir comment notre monde s’éteindra : c’est bien l’homme qui le détruira, de par son irresponsabilité écologique qui rendra la planète inhabitable, ou par l’explosion d’une guerre nucléaire, scénario très à la mode au moment de la guerre froide.

La diversité des récits de fin du monde

Ces récits polymorphes de la fin du monde changent avec l’époque, le contexte, la conjoncture socio-économique et géopolitique et l’avancée de la science ; ils sont le reflet non seulement d’une société à un moment donné mais à l’évolution de nos systèmes de pensées, de nos philosophies, nos valeurs morales et notre spiritualité. Cette nuit d'archives tente de donner à entendre et à comprendre la diversité des récits de fin du monde.

Une sélection par Mathias Le Gargasson

• Réalisation : Thomas Jost
• Avec la collaboration d'Hassane M'Béchour
• Edition web : Sandrine England et Eléonore Lanoë, Documentation de Radio France
• Archive Ina-Radio France