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- En février 2014, une enquête du magazine "Le Point" met en cause Jean-François Copé, alors président de l’UMP, dans une affaire de fausses factures. Il aurait profité d’un système mis en place par Bygmalion, une agence de communication fondée par l’un de ses proches.12 oct. 2023 • 14 min
- Après avoir vérifié que les factures qu’elle a entre les mains ne correspondent à aucune prestation réelle, la journaliste de "Libération", Violette Lazard, tente de comprendre ce qu’elles dissimulent.12 oct. 2023 • 13 min
- Alors que la journaliste de "Libération", Violette Lazard, cherche à découvrir à quoi ont servi les 22 millions d’euros facturés par Bygmalion à l’UMP en 2012, son enquête la conduit à s’intéresser à la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.12 oct. 2023 • 14 min
- Dans le livre qu’elle consacre en 2014 à l’affaire Bygmalion, intitulé "Big magouilles – UMP : où est passé l’argent ?" (Stock), Violette Lazard analyse la manière dont la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy s’est emballée. Sept ans après, en mai 2021, 14 prévenus sont face à la justice.12 oct. 2023 • 14 min
- Le 15 mai 2014, Libération révèle que l’UMP a versé 20 millions d’euros à l’agence de communication Bygmalion pour organiser des conventions fictives. En réalité, ces fausses factures ont servi à couvrir l’explosion bien réelle des dépenses de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012.6 sept. 2023 • 52 sec
À propos de la série
Le 15 mai 2014, Libération révèle que l’UMP a versé 20 millions d’euros à l’agence de communication Bygmalion pour organiser des conventions fictives. En réalité, ces fausses factures ont servi à couvrir l’explosion bien réelle des dépenses de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012.
Factures à l’appui, le quotidien Libération révèle le 15 mai 2014 que l’UMP a versé 20 millions d’euros à l’agence Bygmalion pour organiser une cinquantaine de conventions totalement fictives.
Dans un premier temps, Jean-François Copé, qui est alors à la tête du parti de l’UMP, est soupçonné d’avoir utilisé Bygmalion pour se fabriquer un trésor de guerre. Mais cette piste est écartée très vite au profit de celle montrant progressivement que ces fausses factures ont servi à couvrir le dépassement considérable des dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy, alors candidat à la présidentielle de 2012. L’enquête de Libération ouvre la voie à l’enquête judiciaire, qui va mettre au jour le plus grand scandale de fraude au financement électoral de la Ve République.
Tout commence avec un article du Point, le 27 février 2014 : l’hebdomadaire accuse Jean-François Copé, président de l’UMP, d’avoir profité d’un système de surfacturation mis en place par l’agence de communication Bygmalion, dirigée par des proches et chargée de l’organisation de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012.
Deux mois et demi plus tard, le 15 mai 2014, Libération fait sa une sur " Les folles factures de l’UMP", une cinquantaine de documents qui détaillent autant de conventions totalement fictives : en 2012, l’année qui figure sur tous les papiers, l’UMP n’en a organisé aucune. Le parti s’est entièrement consacré à la réélection de son candidat, le président sortant Nicolas Sarkozy. La journaliste de Libération, Violette Lazard, après avoir révélé l’existence de ces fausses factures, va poursuivre son enquête pour comprendre à quoi ont servi les 20 millions d’euros payés par l’UMP à la société Bygmalion, une agence fondée par deux hommes dont l’un est un ami de longue date de Jean-François Copé : Bastien Millot. Bastien Millot a aussi présenté à Jean-François Copé celui qui est devenu son plus proche collaborateur : Jérôme Lavrilleux.
Cette proximité entre Bygmalion et Jean-François Copé est-elle une piste à suivre pour trouver où est passé l’argent ? Violette Lazard va rapidement s’en écarter. Car si Bygmalion n’a jamais organisé la moindre convention en 2012, en revanche, cette année-là, l’agence a monté presque tous les meetings du président sortant, candidat à sa réélection. Et des meetings, il y en a eu beaucoup : plus de 40. L’ensemble a coûté quasiment 43 millions d’euros, presque deux fois le plafond légal des dépenses autorisées ! Évidemment, impossible de déclarer cette somme à la Commission des comptes de campagne. Alors tout le monde va tricher.
Malgré les efforts des organisateurs de la campagne, les comptes de Nicolas Sarkozy seront invalidés en 2012 : à l’époque, la Commission reproche au candidat vaincu de ne pas avoir déclaré une dépense de quelques centaines de milliers d’euros. Deux ans plus tard, en 2014, l’opinion découvre, médusée, que ce dépassement se montait en réalité à 20 millions d’euros.
Le procès de ceux qui ont été accusés d’avoir participé à cette gigantesque fraude au financement électoral a eu lieu en mai 2021. Parmi les 14 prévenus, figuraient Nicolas Sarkozy, Jérôme Lavrilleux (directeur de cabinet du président de l’UMP en 2014, Jean-François Copé, et directeur-adjoint de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012) et les dirigeants de Bygmalion, mais pas Jean-François Copé, contre lequel aucune charge n’a été retenue. Rares sont ceux qui ont admis leur responsabilité durant les audiences… Tous ont été condamnés, treize ont fait appel. Leur nouveau procès est prévu en novembre 2023.
Aux côtés de Violette Lazard, aujourd'hui journaliste à L'Obs et en 2014 au service Société à Libération en charge notamment de l’enquête sur l’affaire Bygmalion, Elise Karlin retrace cette enquête.
Un podcast en 4 épisodes de 15 minutes, disponible sur le site et l’application Radio France.
Production : Elise Karlin
Réalisation : Assia Veber
Chargé(e)s de programmes : Thomas Biasci et Elodie Piel
Prise de son : Pierre Henry
Mixage : Claire Levasseur
Documentaliste INA : Delphine André
Provenant de l'émission
Les affaires Cahuzac, Lux Leaks, la guerre chimique en Syrie… Certaines enquêtes, en révélant des affaires d’Etat, ont déstabilisé le pouvoir et ébranlé des institutions. Des hommes politiques ont chuté, des lois ont changé, des journalistes ont dévoilé ce qui devait à tout prix être dissimulé.