-
- À la biennale de Venise, en 2022, on pouvait voir une œuvre intitulée "Missing Person Cyborg 2021" de Lynn Hershman Leeson, créée de toute pièce par intelligence artificielle. Bruno Nassim Aboudrar, Professeur d'Histoire et théorie de l'art, reçoit deux spécialistes de l'intelligence artificielle.5 mars 2023 • 58 min
- Puissance coloniale, la France, par ailleurs exportatrice de peinture orientaliste, a des jugements contrastés quant aux capacités naturelles des "indigènes" qu’elle prétend "civiliser" à devenir artiste au sens occidental de la notion, et notamment peintre.12 mars 2023 • 58 min
- À l’âge classique, en même temps qu’elles codifient les règles de la bienséance, les élites européennes ne dédaignent pas les images scabreuses, vouées à la représentation plus ou moins discrète de basses fonctions corporelles : miction, défécation, éjaculation, lactation...19 mars 2023 • 58 min
- La vocation d’un musée des Beaux-Arts est de conserver et de montrer les œuvres de ses collections, a priori sans discrimination, sans jugement, sinon un jugement de goût validé par la tradition. Mais, pour diverses raisons, certaines œuvres ne sont pas présentables.26 mars 2023 • 58 min
À propos de la série
Plus la connaissance s'étend, mieux l'on mesure l'étendue, non pas de l'ignorance, insondable, mais de la "méconnaissance". L'art, l'histoire de l'art, l'approche des œuvres d'art n'échappe pas à cette règle. Une série proposée par Bruno Nassim Aboudrar, professeur d'Histoire et théorie de l'art.
>> Ecoutez ou réécoutez la série "L'Art est la méconnu"
Jamais dans l'histoire de l'humanité, une telle quantité d'oeuvres d'art n'a été aussi aisément accessible à la plupart d'entre nous. Jamais il n'y a eu autant d'expositions, de livres d'art, d'ouvrages sur l'art et de reproductions visibles sur internet.
Regardé différemment, rapporté à de nouveaux contextes, confronté à des enjeux nouveaux, l'art est le méconnu.
Cette série de quatre émissions aborde les territoires de la méconnaissance à partir de quatre thèmes :
- Portrait de la machine en artiste : un sujet peut-être moins méconnu que pas encore connu. Désormais, l'intelligence artificielle et le deep learning sont sur le point de destituer l'être humain. Non seulement les machines apprennent à reconnaître des images de plus en plus complexes, mais elles savent désormais en créer presque sans programme, presque librement.
- Décoloniser la peinture : la peinture dans les colonies françaises et au cours des indépendances est encore aujourd'hui largement méconnue. Peu d'expositions lui sont consacrées. Elles demeurent rares au musée. Et pourtant, son histoire ne se laisse pas réduire à celle des modernités occidentales.
- Des peintures à chier : on a longtemps méconnu que la peinture savante européenne de la fin de la Renaissance et de l'âge classique a représenté abondamment l'obscène et le scatologique. Ces œuvres, triviales en apparence, sont au musée, mais on ne les y voyait guère.
- Que je ne saurais voir : si l'on se doutait un peu que la peinture est souvent le regard d'un homme sur une ou plusieurs femmes nues, plus ou moins soumises et destinées au regard d'autres hommes, les commanditaires, et si l'on savait que pigment est un terme de couleur autant que de peau, l'usure du regard était une forme de méconnaissance. Ces peintures produisent aujourd'hui des effets esthétiques et sociaux nouveaux qui méritent qu'on en parle.
Bruno Nassim Aboudrar, producteur de la série
Bruno Nassim Aboudrar est professeur d'Histoire et théorie de l'art à l'Université Sorbonne Nouvelle où il a dirigé le Laboratoire International de Recherches en Arts (LIRA). Il est l’auteur d’un roman (Ici-bas, Gallimard, 2009) ainsi que de plusieurs essais, dont Comment le voile est devenu musulman (Flammarion, 2014), Qui veut la peau de Vénus ? (Flammarion, 2016), Eustache Le sueur : les Fissures de la perfection (Ars, 2018), La Médiation culturelle (en collaboration avec François Mairesse, PUF, « Que sais-je ? » 2016), Les Dessins de la colère (Flammarion, 2021) et, en collaboration avec François Mairesse et Laurent Martin, Géopolitiques de l’art et de la culture (Armand Colin, 2021).