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- Épisode 1/5 : Faire le procès de la loiPrintemps 1972. Gisèle Halimi accepte de défendre Marie-Claire et sa mère Michèle Chevalier. Elle expose sa stratégie et propose de donner une portée historique à l’événement en mettant en accusation la loi.10 avril • 7 min
- Épisode 2/5 : Audition des prévenuesEn octobre 1972, à l’issue d’un procès à huis clos, Marie-Claire est relaxée. Le 8 novembre 1972, s’ouvre le second procès avec l’audition des prévenues. Pour Gisèle Halimi, l’enjeu dépasse l’éventuelle condamnation des inculpées, c’est leur parole qui doit se faire entendre.10 avril • 31 min
- Épisode 3/5 : Déposition des "grands témoins"Gisèle Halimi choisit délibérément de faire témoigner à la barre non seulement des femmes mais aussi des hommes célèbres sans lien direct avec l’affaire, pour dénoncer publiquement la loi : Michel Rocard, Françoise Fabian, Simone de Beauvoir, Jacques Monod (Prix Nobel), Delphine Seyrig…10 avril • 43 min
- Épisode 4/5 : Réquisitoire et plaidoiries"Trois femmes, aujourd’hui, comparaissent devant trois hommes. […] Est-ce que vous accepteriez, vous, messieurs, de comparaitre devant des tribunaux de femmes, simplement parce que vous auriez disposé de votre corps ?"10 avril • 37 min
- Épisode 5/5 : Un jugement historiqueLe 22 novembre 1972, le tribunal rend son jugement. Le procès de Bobigny fut un événement essentiel dans la marche pour la légalisation de l’IVG, présentée à l’Assemblée par Simone Veil en novembre 1974 et promulguée le 17 janvier 1975, jusqu’à son inscription dans la Constitution le 4 mars 2024.10 avril • 7 min
À propos de la série
La reconstitution exceptionnelle du procès qui contribua à la dépénalisation de l'interruption volontaire de grossesse en France. L'avocate Gisèle Halimi transforme le tribunal en arène politique, faisant se succéder à la barre de nombreuses personnalités pour défendre les inculpées.
Le 8 novembre 1972, s’ouvre le Procès de Bobigny, procès devenu historique grâce à Gisèle Halimi dont la stratégie est de mettre en accusation la loi. Un événement essentiel dans la marche pour la légalisation de l’avortement.
Une adaptation de Sophie et Basile Ader, à partir de la sténotypie des débats tenus devant le tribunal de Bobigny le 8 novembre 1972.
Réalisation : Cédric Aussir
Avec la participation exceptionnelle de Françoise Fabian dans son propre rôle.
Avec : Florence Darel (Gisèle Halimi), Sam Karmann (le président), Grégoire Tachnakian (le procureur), Anne-Lise Heimburger (Maître Monique Antoine), Antonin Meyer-Esquerré (maître Gérard Cauchy), Guilaine Londez (Micheline Bambuck), Amélie Jalliet (Michèle Chevalier), Anne Azoulay (Renée Sausset), Camille Claris (Marie-Claire Chevalier), David Migeot (Michel Rocard), Grégoire Oestermann (professeur Paul Milliez), Julie Moulier (Simone Iff), Nadège Beausson-Diagne (Jacqueline Manicom), François Dunoyer (Louis Vallon), Jean-Gabriel Nordmann (professeur Jacques Monod), Françoise Fabian (Françoise Fabian), Pauline Cheviller (Delphine Seyrig), Poline Baranova Kiejman (Claire Saint-Jacques), Marie Desgranges (Claude Servan Schreiber), Martine Chevallier (Simone de Beauvoir) et la voix de Peggy Martineau.
Et dans le public : David Bocian, Josette Lavigne, Antoine Croset, Cécile de Courceulles, Ilana Zabeth, Pascal Lifschutz, Emilien Audibert, Manon Leroy, Norbert Ferrer, Tilly Mandelbrot, Raphaël Plockyn, Vincent Mazaux, Arnauld Leridant, Jack Uzan , Johanna Bacry, Valentine Lauzat, Arthur Ledain, Aurélien Pinheiro, Alistair Wright, Boris Reumont, Julie Zamparutti, Emilie Tichanne, Anne-Lise Kevdes, Olivia Forest, Benjamin Bur, Anne-Gaëlle Jourdain, Marine Simon, Julien Aulon, Sophie Troise.
Musique originale : Lucas Lelièvre
Bruitage : Sophie Bissantz
Conseillère littéraire : Caroline Ouazana
Prise de son, montage, mixage : Bastien Varigault, Timothée Hubert
Assistante à la réalisation : Justine Dibling
Régie : Rarès Ienasoaie
Enregistrement réalisé au tribunal de proximité de Courbevoie
Remerciement à Valérie Novel et toute l’équipe du tribunal de proximité de Courbevoie.
"À l’automne 1971, la jeune Marie-Claire Chevalier, âgée de 16 ans, va écouter des disques chez un de ses camarades. Arrivée dans sa chambre, il la viole. C’est son premier rapport sexuel, et elle tombe enceinte. Elle vit chez sa mère, Michelle Chevalier, avec ses deux sœurs. Mais elle n’a pas de père. Elle refuse de reproduire ce qu’a connu sa mère. Elle ne veut pas garder l’enfant. Le gynécologue confirme le diagnostic de la grossesse. Il réclame, pour avorter la jeune fille, la somme de 4 500 francs, soit trois mois du salaire de sa mère. Celle-ci, grâce à deux de ses collègues à la RATP, trouve une "faiseuse d’anges". Laquelle vient chez elle avec une sonde et un spéculum. Mais, après plusieurs tentatives, une hémorragie survient en pleine nuit. Michelle Chevalier emmène sa fille, en urgence, à l’hôpital, où elle est enfin soignée. Quelques semaines plus tard, Daniel, le "camarade violeur", est arrêté et condamné pour un vol de voiture. Pensant avoir été dénoncé par Marie-Claire, il la dénonce à son tour pour cet avortement alors puni par la loi. Des poursuites sont aussitôt engagées contre la mère, la fille, l’avorteuse et les deux amies intermédiaires. Michelle Chevalier fait appel pour la défendre à Gisèle Halimi connue pour ses combats, au sein de l’association Choisir, en faveur de la légalisation de l’avortement. Elle lui propose de faire de son procès une grande tribune politique.
L’affaire est scindée en deux. Marie-Claire est jugée dans un premier temps par le tribunal pour enfants, à huis clos. Elle est relaxée, le tribunal estimant qu’elle avait une cause légitime d’irresponsabilité pour avoir "souffert de contraintes d’ordre moral auxquelles elle n’avait pu résister". L’autre partie du procès est publique. C’est Le Procès de Bobigny. Gisèle Halimi fait citer de nombreux témoins, des médecins et diverses personnalités, qui vont venir expliquer au tribunal que c’est la loi qui est inique et criminelle, et qu’elle ne doit pas être appliquée. Le procès s’ouvre en novembre 1972. La petite salle du tribunal correctionnel de Bobigny ne peut contenir la foule qui est venue en soutien de la cause, au point qu’on organise une sonorisation des débats à l’extérieur du tribunal et que les militantes prendront une sténotypie de ceux-ci.
C’est à partir de cette sténotypie qu’est réalisée cette adaptation théâtrale, en restant le plus fidèle possible à ce que furent les débats, en particulier à la série de témoignages, tant ils éclairent ce qu’était alors la condition des femmes…" Sophie et Basile Ader
Sophie Ader est restauratrice. Ethnologue de formation, elle a monté ensuite une société de production cinématographique, avant d’ouvrir un restaurant. Elle est mère de quatre enfants et féministe de la première heure. En 1994, elle a fondé, avec son mari Basile Ader, la troupe de théâtre Conférence et Compagnie qui joue au moins un spectacle tous les ans. Elle a interprété le rôle de Gisèle Halimi lors de la douzaine de représentations qui a été donnée de la pièce.
Basile Ader est avocat au barreau de Paris depuis 1988. Pénaliste, il a été le collaborateur d’Henri Leclerc. Il est aujourd’hui associé du cabinet August et Debouzy. Il est ancien secrétaire de la conférence, ancien Vice-Bâtonnier du barreau de Paris et ancien président de l’Observatoire International des Avocats en Danger. Directeur de la rédaction de Légipresse, il est aussi enseignant en droit des médias (IPJ). Il est conservateur du musée du Barreau de Paris et vice-président de l’association française pour l’histoire de la justice. Il est l’auteur des reconstitutions théâtrales : Le Procès Bénac et Le Procès de Patrick Henry, (édités aux éditions Marie Romaine, 2024). Il est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages sur la justice, dont Clichés d’Audience (éditions Edisens, 2023) Les chemins de l’abolition de la peine de mort (aux éditions de la Documentation Française, 2022).
Le texte de la pièce Le Procès de Bobigny est disponible en librairie, dans Procès en Scène, aux éditions Marie Romaine (mars 2024).