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- En France, une femme est assassinée par son conjoint tous les deux jours et demi en moyenne, soit environ 125 femmes par an. Sarah Barukh publie « 125 et des milliers », ouvrage collectif qui retrace l'histoire de 125 femmes victimes de féminicides.3 juin 2023 • 46 min
- Dans ce documentaire qu'elle co-réalise avec Anastasia Mikova, Emmanuelle Béart victime d’inceste dans sa jeunesse, confronte sa réalité à celle d'autres victimes : les ravages physiques et psychiques au fil du temps, la difficulté à formuler son histoire face à l'entourage et face à la justice.23 sept. 2023 • 46 min
- L'enfant thérapeute, c'est cette position impossible qu'a essayé d'adopter, enfant, Samuel Dock auprès de sa mère : celle du soignant qui doit écouter et réparer. "Un enfant maudit", selon Samuel Dock.20 mai 2023 • 41 min
- Lanceuse d’alerte, ancienne membre d’une communauté religieuse, Anne Mardon est l’une des premières à parler des violences systémiques, commises souvent au nom de Dieu, au sein de l’Eglise, et toujours plus ou moins couvertes par la hiérarchie. Elle témoigne dans le livre "Aux sévices de l'Eglise"11 nov. 2023 • 46 min
- Claire Touzard publie "Sans alcool, le jour où j’ai arrêté de boire" chez Flammarion. L'alcoolisme au féminin reste encore tabou. Et être sobre est bien plus subversif qu'on ne le pense. Claire Touzard nous livre le journal de cette sobriété.29 janv. 2021 • 42 min
- Dans « La Cul-Singe », son premier roman, Fabien Vinçon, journaliste, raconte l’emprise physique et mentale d’une grand-mère sur son petit-fils.6 mai 2022 • 45 min
- Doully se raconte ; elle est en tournée avec son spectacle " Hier, j'arrête".13 janv. • 39 min
- Elle ne s’est pas méfiée – comment pouvait-elle ? Ceux qui tissaient la toile autour d’elle étaient proches, très proches. Comment cette jeune femme, bien de son temps, et si pleine de vie, a pu se retrouver mariée de force ?3 fév. • 41 min
- Avec ses invités d'En Marge, Giulia Foïs essaye régulièrement de comprendre comment des individus, a priori libres, se retrouvent sous la coupe de quelqu'un ou de quelque chose. "Sous emprise", ou comment le piège conjugal doucement, sûrement, se referme.22 janv. • 55 sec
À propos de la série
Cette série montre comment des individus – a priori libres – se retrouvent sous la coupe de quelqu'un ou de quelque chose. D'une relation familiale toxique, d'un homme, d'une secte, de l'alcool ou de la drogue. Une série disponible le 2 février.
Avec un regard extérieur, il est parfois difficile de comprendre pourquoi certaines personnes semblent coincées dans des situations dangereuses pour elles et qui les font souffrir. Il est ainsi important de comprendre ce qu'est l'emprise, quels sont ses mécanismes, pour comprendre ces personnes et leur situation qui semble inextricable. Cette emprise peut s'exercer de la part d'une personne, d'une famille, d'une communauté ou encore d'une substance.
Cette notion d'emprise est souvent utilisée lorsqu'il est question de violences dans le couple ou de maltraitance sur des enfants. Elle est même entrée dans la loi en 2020, suite au Grenelle des violences conjugales, pour améliorer la prise en charge par la justice. Le regard critique et la lucidité d'une personne sur sa situation vont être altérés, suite par exemple à des comportements de dénigrement, et des pressions psychologiques et parfois même physiques. Ce processus d’emprise, difficile à définir, entraîne alors à accepter l'inacceptable. Dans cette série, les témoignages montrent comment l'emprise fonctionne, et comment il peut être possible de s'en sortir.
L'emprise d'un homme
Dans le cas de couples, il s'agit majoritairement de l'emprise d'un homme sur une femme, et cela peut donner lieu à des violences conjugales, et même à des féminicides. Sarah Barukh, invitée de l'émission "En Marge", publiait 125 et des milliers, ouvrage collectif titanesque, bouleversant, où étaient racontées les vies de 125 victimes de féminicides. L'on se rend compte que ni le milieu, ni l'éducation, ni quoi que ce soit ne peut garantir que jamais une femme ne tombera dans ce piège mortifère. L'autrice y racontait aussi son histoire personnelle, durant laquelle elle a subi à de nombreuses reprises des violences conjugales, jusqu'au moment où elle a réussi à fuir son foyer, avec son enfant et un sac rassemblant ses affaires.
L'emprise d'une communauté ou d'une famille
Anne Mardon est une ancienne membre d'une communauté religieuse. Elle a été l'une des premières à parler de ces violences systémiques commises souvent au nom de Dieu, au sein de l'Église, et toujours plus ou moins couvertes par la hiérarchie. Elle a vécu une suite d'emprises, sur son corps, sur son esprit, sur son cœur par des dignitaires religieux. Elle mettra 20 ans à se remettre de cet enfer. Son témoignage est bouleversant.
L'inceste, un fléau
Une petite fille sur cinq, un petit garçon sur douze, un Français sur dix a été ou sera victime d'inceste. Emmanuelle Béart, qui a subi l'inceste pendant 4 ans, a réalisé en 2023 le documentaire Un silence si bruyant, pour faire entendre des voix au-delà des chiffres. Au micro de Giulia Foïs, elle raconte l'inceste, celui qui frappe trois enfants par classe en moyenne, celui qu'elle a subi, dont elle a tenté de parler mais qu'elle a tu pendant des années. Pour Emmanuel Béart, il y a une prise de conscience sociétale mais le reste ne suit pas : "On dit aujourd'hui 'prenez la parole', on dit qu'il faut dire les choses, mais le problème c'est que personne n'entend. C'est très dangereux de dire à un enfant de dire les choses. C'est très dangereux de dire à une mère aujourd'hui de protéger son enfant parce que ce sont des injonctions paradoxales. Oui, on prend la parole, mais personne n'est capable de la recevoir et tout le système judiciaire est défaillant."
Mais parfois l'inceste est commis par une femme, c'est ce que Fabien Vinçon a subi enfant de la part de sa grand-mère, avec des propos complètement déplacés et des agressions sexuelles. À l'âge de 35 ans, lorsqu'il confronte la vieille dame qu'elle est devenue sur cet inceste, elle répond que c'est parce que son père à elle avait "les yeux cochons", peut-être avait-elle, elle-même, subi un inceste.
Quand on perpétue ce que l'on a subi
Des traumatismes peuvent ainsi se transmettre et se perpétuer. Certains sont rattrapés par les fantômes de leurs parents. C'est le cas de Samuel Dock, qui racontait les violences perpétrées sur lui par sa mère, durant son enfance, le fragilisant grandement. Plus tard, il apprenait qu'elle-même avait subi des violences et une négligence totale durant son enfance. Pour lui, sa mère a fait du mieux qu'elle pouvait, avec le passé qu'elle avait. Dans un sens, il a été "enfant thérapeute" de sa mère. Il a été placé dans la position de soignant, alors que lui-même était maltraité.
Sous l'emprise de la drogue ou de l'alcool
L'emprise peut aussi venir de substances qui placent dans une position de dépendance et dévastent les chemins de vie. La journaliste et autrice Claire Touzard raconte dans le livre Sobre (Flammarion) l'année au cours de laquelle elle a arrêté de boire. Pour elle, on boit souvent pour les mêmes raisons, une forme de sensibilité à ce qui nous arrive, de souffrance, pour s'en protéger, pour mettre un filtre entre nous et la réalité, pour s'oublier aussi, et par manque d'estime de soi.
Au micro de Giulia Foïs, l'humoriste Doully racontait, quant à elle, comment son addiction aux drogues a commencé. Elle a tout essayé. Elle expliquait comment elle était devenue accro à l'héroïne, la sensation de manque, et le cycle d'arrêts et de reprises. Elle fera trois overdoses. Elle est sortie de l'héroïne grâce à une cure de désintoxication et a arrêté la cocaïne, alors que la scène l'appelait. Son spectacle d'humour « Hier j’arrête » raconte sans filtres son parcours.