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- Épisode 1/3 : Le départ pour le NépalSuite à un rêve dans lequel Tchang l’appelait au secours, Tintin entreprend de partir au Népal pour sauver son ami, victime d’un crash aérien. Malgré son scepticisme, le capitaine Haddock décide de l’accompagner dans son expédition.12 déc. 2023 • 20 min
- Épisode 2/3 : L'ombre du yétiTintin, Haddock et Tharkey arrivent à l’épave désolée de l’avion. L'inscription du nom de Tchang dans une grotte proche ainsi qu’une écharpe jaune accrochée à la roche les décident à poursuivre leur marche pour retrouver Tchang.12 déc. 2023 • 26 min
- Épisode 3/3 : Tchang délivréEmportés par une avalanche, Tintin, Haddock et Tharkey se réveillent dans une lamasserie où ils ont été recueillis. Grâce à une vision du moine Foudre Bénie, Tintin et Haddock retrouvent enfin Tchang et parviennent à le délivrer du yéti.12 déc. 2023 • 27 min
À propos de la série
Un avion de ligne s'est écrasé dans l'Himalaya et Tchang, l'ami que Tintin a connu en Chine, est au nombre des disparus. Accompagné par le capitaine Haddock, il s'embarque aussitôt pour le Népal.
Après six albums de Tintin adaptés en feuilleton radiophonique, France Culture propose une manière inédite de faire vivre le petit reporter, cette fois-ci, sous la forme spectaculaire d’un concert-fiction.
Retrouvez ici l'intégralité des 7 albums de Tintin disponibles en fiction radiophonique
Écrit entre 1958 et 1959, alors qu’Hergé traversait une profonde crise existentielle, Tintin au Tibet est considéré comme l’un de ses albums les plus personnels. Formidable ode à l’amitié, c’est aussi une fable atemporelle sur l’acceptation de l’Autre. Car si Tintin et Haddock y gravissent les sommets de l’Himalaya et bravent des tempêtes à la recherche de Tchang, le véritable héros de cette aventure est sans doute le yéti, cet "abominable homme des neiges" qui, par sa solitude, sa générosité et sa détresse, interroge notre propre humanité.
Réalisation : Benjamin Abitan
Adaptation : Katell Guillou
Musique originale : Olivier Daviaud, orchestrée par Didier Benetti et Olivier Daviaud, interprétée par l'Orchestre national de France dirigé par Rebecca Tong
Avec la Troupe de la Comédie-Française
Avec : Thierry Hancisse (le capitaine Haddock), Christian Gonon (le Grand Précieux), Pierre-Louis-Calixte (Foudre Bénie, Tcheng Li-Kin et un employé de l'Hôtel des Sommets), Noam Morgensztern (Tintin), Claire de la Rüe du Can (la Cliente (propriétaire du chien pékinois), la Femme de chambre et Tchang), Clément Bresson (Tharkey), Marina Cappe (Milou), Rajesh Khatiwada (le porteur)
Et les voix de : Sanda Bourenane, Yasmine Haller, Ipek Kinay, Guillaume Bursztyn, Damien Paisant, Alexandre Ohanessian.
Conseillère littéraire et coordination : Emmanuelle Chevrière
Bruitage : Sophie Bissantz, Elodie Fiat
Musiciens metteurs en ondes : Alice Legros, Etienne Pipard
Prise de son, montage musique : Jean-Louis Deloncle, Matthieu Le Roux
Prise de son, montage, mixage fiction : Bruno Mourlan, Matthieu Le Roux
Sonorisation : Nadège Antonini, Nicolas Depas Graf, Philippe Thibaud
Opérateurs plateau : Mathieu Touren, Antoine Hespel
Régisseur de production : Vincent Combette
Assistant de réalisation : Jules Benveniste
Remerciements à Vincent Munier et Léo-Pol Jacquot qui nous ont permis d'utiliser gracieusement leur enregistrement du cri du faucon sacre, grand rapace que l'on trouve au Tibet et à Youenn Le Berre pour le prêt de sa trompe tibétaine.
Une coproduction France Culture - Tintinimaginatio - Comédie Française
Avec l'Orchestre national de France
En partenariat avec la revue Tintin c’est l’aventure
Notes d’intention
"Depuis 2015, nous enregistrons les aventures de Tintin avec la Comédie-Française et l’Orchestre National de France. Nous avons beaucoup voyagé et construit, planche par planche, la grammaire radiophonique d’une petite collection. Tintin au Tibet, de tous les albums, nous était d’abord apparu comme le plus difficile à adapter à la radio. Mais quand il s’est agi de trouver un album à enregistrer en public, il était au contraire la meilleure option : album monochrome, austère, avec ses étendues sans fin de blanc ; album du doute et de l’errance, vertigineux et poignant ; album de toutes les solitudes, que ce soit celle de Tintin, de Tchang, du yéti ou d’Hergé lui-même. Ces voix perdues et qui se cherchent dans le vent, la neige et les distances, nous leur donnerons l’écrin chaleureux d’un concert symphonique ; car si nous avons appris une chose sur Tintin, c’est que son terrain d’aventure privilégié court sur la crête entre l’intime et le grandiose." Benjamin Abitan
"Hergé détestait la musique, ne voyant en elle que "la manière la plus chère de faire du bruit", rapporte Michel Serres, qui l’a bien connu, dans Hergé mon ami. Quel curieux hommage, direz-vous, que de vouloir alors adapter l’une de ses œuvres sous la forme d’un concert-fiction… Ne serait-ce pas plutôt le trahir que de musicaliser ces pages où le silence du dessin est censé mettre en relief toute la puissance de la ligne claire ?
Et pourtant, Tintin au Tibet est sans doute l’un des albums les plus emplis de sons, de chants et de musiques de toutes les aventures du célèbre reporter. Au minimalisme des paysages enneigés de l’Himalaya répond le foisonnement sonore d’un voyage épique qui nous mène de la terrasse d’un hôtel alpestre jusqu’à un monastère bouddhiste en passant par les rues animées de Katmandou et les sommets balayés par le blizzard, à la recherche d’un absent dont la voix ne cesse de résonner dans l’esprit de Tintin, jusque dans son sommeil.
C’est lors de son séjour en Chine que Tintin avait fait la connaissance de Tchang, jeune orphelin victime de la violence de l’Histoire et des éléments, dans Le Lotus bleu. En 1958, soit vingt-quatre ans après la première parution de cette bande dessinée en feuilleton, Hergé éprouve le besoin de rappeler ce personnage délicat au bon souvenir de son héros, sous la forme d’un rêve prémonitoire d’abord, avant que la cruelle réalité ne décide Tintin à entreprendre une ascension de tous les dangers afin de retrouver son ami.
Écrite durant une période dépressive de la vie d’Hergé, cette aventure pleine de doutes et de valses-hésitations porte l’empreinte d’un profond désarroi. Mais sa narration est portée par l’énergie du désespoir et par une foi presque irrationnelle dans les "forces de l’esprit". Si l’humour reste bien présent en la personne du capitaine Haddock (et son génie du juron), d’autres émotions plus rares et plus intimes innervent ce voyage en forme de quête existentielle.
À mesure que les personnages s’élèvent vers les hauteurs, le dessin s’épure comme l’oxygène se raréfie ; le blanc envahit la page, suggérant une interrogation sans fin. Le chagrin, la colère, la peur, la détresse, la joie : on ne cesse de balancer d’un état à l’autre avec les personnages, comme eux-mêmes avancent en équilibre instable sur des certitudes aussi fragiles qu’une corniche de neige.
La seule boussole de Tintin, celle qui le guide même au bord de l’abîme : un attachement sans faille à la valeur de l’amitié. Modèle du "voyage humanitaire", selon Michel Serres, Tintin au Tibet est aussi le prototype du récit de pistage, genre littéraire hybride aujourd’hui popularisé par Baptiste Morizot ou Sylvain Tesson. Partis à la recherche de Tchang, Tintin et Haddock apprennent en effet à découvrir le comportement du yéti, également appelé "migou", à travers une initiation expresse à l’éthologie de ce lointain cousin à la fois du gorille de L’Île noire et de la créature de Frankenstein : son goût pour l’alcool, sa marche sur les deux pattes arrière, sa stupéfiante dextérité à escalader les parois les plus abruptes…
Lors de son ultime tentative pour sauver Tchang, Tintin va jusqu’à tenir l’affût de la grotte de ce mystérieux primate qui gîte dans l’œil d’une montagne appelée le "Museau du Yack". Or, l’approche et l’observation de cet Autre apparemment radical ne font que révéler à Tintin, comme l’a compris Tchang au cours de sa malheureuse épreuve, que cet "abominable-homme-des-neiges" n’est pas si monstrueux qu’il en a l’air, et qu’il est même capable de faire preuve de qualités morales qui font hélas défaut à bien des hommes. Au terme de cette aventure, le cri du yéti déchirant l’air glacé résonne surtout comme la plainte poignante d’un être qui n’aspire qu’à sortir de sa solitude essentielle pour partager un peu de chaleur humaine avec ses (presque) semblables. C’est cet appel, aussi actuel qu’universel, que cette adaptation propose de faire entendre aujourd’hui."
Katell Guillou
Biographies
Tintin
Personnage imaginé par le génial Hergé, le père de la "ligne claire", est né le 10 janvier 1929 dans les pages du Petit Vingtième, le supplément hebdomadaire pour jeunes du quotidien bruxellois Le Vingtième Siècle. À l’heure actuelle, les Aventures de Tintin passionnent toujours le grand public et elles inspirent les artistes, écrivains, réalisateurs, metteurs en scène…
Hergé
Georges Remi est né à Etterbeek (Bruxelles) le 22 mai 1907. Dès son plus jeune âge, il dessine. Le 10 janvier 1929 voit la naissance de Tintin et Milou dans Le Petit Vingtième, le supplément jeunesse du journal Le Vingtième Siècle. Le premier épisode de Tintin au pays des Soviets, dénonce, non sans humour, le système bolchevique. La mise en chantier de la cinquième aventure du petit reporter, Le Lotus bleu, va tout changer. Ce qui n'était qu'un jeu pour lui deviendra tout doucement un travail sérieux. Dépassé par le succès, le père du petit reporter fonde en 1950 les Studios Hergé. Au cours des années 1960, Tintin devient un succès mondial, les ventes d'albums, traduits dans 40 langues, s'envolent, il intéresse les publicitaires… Les parutions des Aventures de Tintin s'espacent de plus en plus : Les Bijoux de la Castafiore en 1963, Vol 714 pour Sydney en 1968 et Tintin et les Picaros en 1976. Ne souhaitant pas que son personnage lui survive, Tintin et l'Alph-Art, la dernière aventure du reporter, paraîtra sous sa forme inachevée en 1986, trois ans après la disparition du dessinateur.
Benjamin Abitan
Formé à l’Université Paris 8 et au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique, Benjamin Abitan écrit et réalise des fictions sonores pour France Culture, France Inter ou ARTE Radio (Les aventures de Tintin, Le Point sur la carte, La Dernière Séance…). Il a reçu en 2016 le prix "Nouveau Talent radio" décerné par la SACD, et sa série La Préhistoire du Futur a été récompensée plusieurs fois (Prix Europa 2017, prix Longueur d’Ondes de la fiction d’humour 2018). De 2009 à 2022, il a écrit et mis en scène des spectacles originaux avec sa compagnie, le Théâtre de la Démesure (Le Grand trou, Les animaux sont partout…). Enfin, il coécrit avec Sophie Guerrive le scénario des aventures de Spirou aux éditions Dupuis.
Katell Guillou
Ancienne élève de la Fémis, Katell Guillou est scénariste. Elle a notamment coécrit le scénario du thriller historique Les Sorcières d’Akelarre, réalisé par Pablo Agüero (2021). Elle est également la créatrice, avec Benoit Marchisio, de la série Enjoy !, adaptée du roman Tous complices de Benoit Marchisio, et qui sera diffusée sur France TV Slash en 2024. Autrice de nombreuses fictions radiophoniques et de deux documentaires de création pour France Culture, elle a reçu le Prix Radio SACD en 2018.
Olivier Daviaud
Olivier Daviaud, dit "l’oiseau", est un compositeur, pianiste et violoncelliste, né à Suresnes le 3 août 1971. Amoureux de la forme courte et de la ligne claire, il a collaboré à plus d’une centaine de disques, tour à tour comme réalisateur, compositeur, arrangeur ou simple instrumentiste.
Durant les années 2000, il est sollicité par la jeune génération de chanteurs (Olivia Ruiz, Emily Loizeau, Tryo, Abd Al Malik, Thomas Fersen, Bénabar, Les Yeux Noirs, Bastien Lallemant… ) mais aussi par leurs aînés Higelin, Gréco, Duteil ou Adamo… On le retrouve régulièrement sur la production discographique de Bertrand Belin, qu’il a accompagné sur scène durant plus de 15 ans, ainsi que sur celle du groupe Dionysos dont il est le fidèle "membre fantôme" depuis plus de 20 ans.
Depuis 2007, il se consacre plus particulièrement à l’écriture de musiques de films. Notons les longs métrages de Joann Sfar (Gainsbourg Vie Héroïque, César du meilleur premier film, ou Le Chat du Rabbin, César du meilleur film d’animation), de Mathias Malzieu (Jack et la mécanique du cœur ; Une sirène à Paris) ou de Julie Bertuccelli (La Cour de Babel ; La dernière folie de Claire Darling). Il est responsable des bandes sonores de Brassens ou la Liberté, une exposition de Clémentine Deroudille et Joann Sfar à la Cité de la Musique, ainsi que de celle de Sfar / Dali : une seconde avant l’éveil pour l’Espace Dali. Il compose enfin pour la télévision (Chefs, série d’Arnaud Malherbe pour France 2), pour la scène (Sombrero, du chorégraphe Philippe Decouflé), sans oublier le théâtre et bien sûr, la radio avec Les Aventures de Tintin.
Didier Benetti
Ayant joué en qualité de timbalier solo de l'Orchestre National de France sous la direction des plus prestigieux chefs, Didier Benetti décide de se consacrer à la direction d'orchestre. Son éclectisme musical l'oriente vers la fusion des genres musicaux, mais également vers le répertoire lyrique. En tant que compositeur, il a à son catalogue un ballet, des concertos et de nombreux arrangements.
Enregistré en public le 17 novembre 2023 au studio 104 de la Maison de la Radio et de la Musique.
Ces épisodes appartiennent à la sélection Des histoires merveilleuses, une collection de textes du patrimoine littéraire à podcaster en famille.