« Un proverbe dit que chaque Tchèque est musicien » : plongée au coeur du Festival du Printemps de Prague

Le Rudolfinum à Prague ©Getty - Hans-Peter Merten
Le Rudolfinum à Prague ©Getty - Hans-Peter Merten
Le Rudolfinum à Prague ©Getty - Hans-Peter Merten
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Depuis plus de 70 ans, à partir du 12 mai, se tient le Festival de musique du Printemps de Prague. Un évènement qui célèbre la diversité de la musique tchèque, auquel a assisté la journaliste Isaure Hiace. Reportage.

Un soleil généreux et des rues animées ; aucun doute, à Prague, le printemps est bien là. Durant les mois de mai et juin, le festival investit plusieurs lieux de la capitale tchèque, des bâtiments emblématiques à l’instar du Rudolfinum, mais aussi le magnifique couvent Sainte-Agnès, où le violoncelliste tchèque Vilém Vlček, 26 ans seulement, donnait ce samedi un concert. «J’essaie de ne pas jouer uniquement des pièces qui sont déjà beaucoup jouées », explique le musicien. « "Efeu" de Thomas Demenga n’est pas une oeuvre grand public, mais avec elle, je veux amener quelque chose que les gens n’ont pas l’habitude d’entendre dans le cadre d’un festival. Je crois que ce festival fait quelque chose de bien. Avant, il était assez traditionnel mais ces dix dernières années il s’est transformé en un événement très vivant et organique. Il fait aussi un travail incroyable pour atteindre un public jeune, vous l’avez vu, il y avait beaucoup de jeunes spectateurs aujourd’hui. Il y a un proverbe tchèque qui dit : chaque tchèque est musicien et je crois qu’il y a une part de vérité là-dedans.»

«  L’éventail est très large sur le plan stylistique  »

Créé en 1946, au fil des décennies, le festival a su gagner une solide réputation en République Tchèque, mais aussi au-delà. Aujourd’hui, le maître mot du festival est diversité déclare le directeur de sa programmation Josef Třeštík : « L’éventail est très large sur le plan stylistique. Cela va de la musique ancienne à la musique contemporaine, il y a de la musique symphonique orchestrale, de la musique de chambre, des récitals. Nous cherchons le mélange. De la même manière, nous essayons de faire venir les orchestres les plus prestigieux, l’Orchestre philharmonique de Berlin par exemple, mais aussi de faire venir des artistes internationaux qui ne sont peut-être pas encore très connus en République Tchèque. C’est vraiment dans l’ADN de notre festival.»

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Offrir une opportunité aux jeunes musiciens et musiciennes

Et parmi les artistes prometteurs que le festival invite, il y a bien sûr de nombreux tchèques, comme ceux du quintette Alinde, formé de cinq jeunes musiciens tchèques, dont l’entente sur scène impressionne dès l’ouverture avec le Tombeau de Couperin de Maurice Ravel. En offrant une scène à de jeunes artistes, le festival remplit une mission essentielle, estime le bassoniste du quintette Petr Sedlák : « C’est l’un des concerts les plus importants que nous ayons donné jusqu’à présent. Voir autant de jeunes musiciens dans différents genres de musique, dans plusieurs types de collaborations, en ensemble ou en tant que solistes, c'est vital. Car les jeunes musiciens n’ont pas tant de possibilités que cela, ni beaucoup de visibilité.»

Le Festival du printemps de Prague, représente près de 50 événements en tout, des concerts mais aussi une exposition, des débats et conférences, un programme qui se poursuit jusqu’au 3 juin prochain.

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