Ce soir, vous commencez peut-être à en avoir l’habitude, je vous entraîne à un concert rêvé, en compagnie d’une chanteuse unique. Et quelle chanteuse ! En tout cas, eux, il y a vingt ans et des poussières, ils n’ont pas rêvé, ils y étaient.
Des applaudissements, ceux du public du Roseland, une salle située à Manhattan à l’ouest de la légendaire cinquante-deuxième rue, là où a battu jadis le cœur du jazz à New York. C’est là qu’en 1997 le groupe anglais de Bristol, Portishead, a donné un concert mémorable, accompagné d’un grand orchestre, sans estrade, entouré d’un public debout d’environ trois mille personnes. Un concert tellement exceptionnel que son enregistrement a fait l’objet d’un album, l’années suivante, simplement appelé Rosleand New York City Live.
« Mysterons », c’est une référence à un feuilleton de science-fiction britannique de la fin des années soixante, Captain Scarlet and the Mysterons. Une peuplade d’extraterrestres qui aurait été exterminée. Alors Portishead est un groupe dont l’arrivée, dans la première moitié des années quatre-vingt dix, a accompagné l’émergence d’un mouvement musical qu’on a appelé le trip-hop. Un jeu de mots avec hip-hop, bien sûr, parce que les musiciens de Bristol qui en furent à l’origine écoutaient beaucoup de hip-hop, et recouraient beaucoup à la technique scratch, vous savez, poser la main sur un vinyle en train de tourner sur une platine pour créer des rythmes et des syncopes.C’est d’ailleurs dans ces années-là qu’est née l’habitude de surimposer sur les enregistrements, déjà numériques, des bruits de craquements, pour faire croire qu’on jouait un vieux vinyle usé. Tout ça commençait à devenir vintage. Bref, dans le trip-hop, il y avait certains sons et procédés de hip-hop, c’est vrai, mais beaucoup d’autres choses aussi : des orchestrations de musiques de films d’angoisse, espionnage ou suspense, des années soixante, des bruitages, du jazz, beaucoup de jazz, normal, ça va avec le hip-hop. Sans oublier un élément typiquement anglais, dû à la présence d’une forte communauté jamaïcain dérivé instrumental du reggae, parfois expérimental, même, le dub, qui avait déjà une forte influence, une quinzaine d’années auparavant, sur les groupes punk et post punk britanniques. Et puis des voix féminines, soul ou bien folk d’ailleurs, ça peut se rejoindre.
Ce qui était le cas de Beth Gibbons, qu’on va avoir la joie, partagée, j’espère, d’entendre tout au long du Very Good Trip de ce soir, avec et sans Portishead, d’ailleurs. La dernière fois qu’on a eu des nouvelles d’elle, c’était il y a un peu plus de deux ans, juste avant le référendum britannique sur le Brexit, dont vous connaissez l’issue, évidemment, on en parle beaucoup en ce moment. Portishead, qui n’a pas publié d’album depuis 2008, avait diffusé pour l’occasion une reprise, très belle, de la chanson « SOS » de Abba.
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Playlist :
Portishead
« Mysterons – Live » album « Roseland NYC Live »
« Roads » album « Dummy »
Beth Gibbons & Rustin Man - « Tom the Model » album « Out of Season »
Portishead
« Cowboys – Live » album « Roseland NYC Live »
« Magic Doors – Live » album « Third »
« Deep Water » album « Third »
Beth Gibbons & Rustin Man - « Candy Says » album « Acoustic Sunlight »
Portishead
« Sour Times – Live » album « Roseland NYC Live »
« Mourning Air » album « Portishead »
Beth Gibbons & Rustin Man - « Mysteries – 1 » album « Out of Season »
Portishead - « Glory Box – Live » album « Roseland NYC Live »
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