Vivre au camping, symbole ou remède à la crise du logement ?

Des milliers de Français choisissent - ou sont contraints - d'habiter au camping à l'année en réponse à la crise du logement. ©Maxppp - Arnaud Journois
Des milliers de Français choisissent - ou sont contraints - d'habiter au camping à l'année en réponse à la crise du logement. ©Maxppp - Arnaud Journois
Des milliers de Français choisissent - ou sont contraints - d'habiter au camping à l'année en réponse à la crise du logement. ©Maxppp - Arnaud Journois
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Ils sont jeunes ou retraités, occupent tous types de professions… et ils vivent au camping à l'année. Certains par choix, mais pour la plus grande partie, par nécessité face à la crise du logement. Qui sont ces Français et que révèle ce mode de vie ?

Avec
  • Gaspard Lion Sociologue et maître de conférences à l'Université Sorbonne Paris Nord

Faut-il réserver une partie du parc social aux agents qui font vivre nos villes et nos services publics ?

Ce serait "l'évidence même" pour le sénateur communiste et ancien adjoint au logement de la ville de Paris Ian Brossat. Cette proposition du député Renaissance David Amiel fait partie d’un paquet de mesures énoncées dans un rapport remis ce mercredi au gouvernement sur l’épineuse question de l’habitat des fonctionnaires… Mais cela peut-il suffire à résoudre cette crise ?

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Il faut créer un "choc d’offre" selon Gabriel Attal. Expression reprise par Guillaume Kasbarian, ministre délégué au logement, qui a annoncé, ce lundi, les grandes lignes d’un futur projet de loi qui prévoit notamment d’en finir avec le "HLM à vie". Ainsi, le gouvernement souhaite abaisser les seuils au-delà desquels les locataires voient leur loyer majoré, ou leur bail résilié.

Expulser les 8 % les plus "riches" de leur HLM peut-il suffire à créer ce choc d’offre quand la fédération des bailleurs sociaux et les associations du droit au logement évoquent une crise sociale sans précédent, et un déficit patent de logements abordables ?

Les Français n’ont jamais autant dépensé pour se loger. En moyenne, 20 % de leur revenu disponible. Mais le quart des foyers les plus modestes consacrent 32 % de leurs revenus à leurs dépenses en logement, contre 14,1 % pour les ménages les plus aisés… Selon la fondation Abbé Pierre, 16 millions de Français sont percutés par cette crise du logement. Quatre millions de personnes sont mal logées. 330 000 sont sans domicile.

Face à ces chiffres vertigineux et à la baisse drastique de la mise en chantier de logement social, faudra-t-il être inventif ? Autoriser et protéger l’habitat extraordinaire par exemple ? Quand certains, face à des situations administratives, personnelles ou financières inextricables, poussent les grilles d’un camping pour y vivre à l’année… Faut-il y voir un symbole du mal-logement ou un remède à la crise ?

Le Temps du débat
38 min

À lire pour aller plus loin :

Les références de l'ouvrage de Gaspard Lion,  Vivre au camping, un mal-logement des classes populaires (Seuil, 2024).

Interview de Gaspard Lion publiée dans Libération

"Logement social : le gouvernement remet en cause l'objectif de mixité", article publié dans Le Monde

"Le gouvernement veut mettre fin au logement social "à vie" pour certains ménages", article publié dans Les Echos

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